10 - CYCLISME MAGAZINE N°
EGAN déjà dans les annales
A
22 ans seulement, Egan Bernal n’est plus
à présenter. Cette année, le Colombien a
remporté Paris-Nice (devant son illustre
compatriote Nairo Quintana, un sacré passage de
témoin !), le Tour de Suisse (devant Rohan Den-
nis) et surtout le Tour de France (le premier
Colombien à y parvenir !). Formé au VTT et au
cross-country, il bascule dès 2016 sur route dans
l’équipe transalpine d’Androni Giocattoli-Sider-
mec. Repéré très vite par la Sky (devenue Ineos),
il dispute son premier grand tour en 2018. Sur
cette Grande Boucle, il finit à une probante
15ème place. Depuis, Bernal a étoffé son palma-
rès en remportant le Tour de Californie l’an der-
nier (devant Van Garderen). En cette saison 2019,
le coureur issu des grands plateaux a haussé le ton
depuis le Tour de Suisse. Il affiche une très gran-
de sérénité. Le Sud-Américain est bien aidé par la
puissance de sa formation. Il n’a déjà rien à
envier à ses illustres aînés. Egan Bernal sait tout
faire. Le Colombien présente naturellement de
grosses garanties en montagne. Un de ses pre-
miers entraîneurs était Michele Bartoli, double
vainqueur de la Coupe du monde, double vain-
queur de Liège-Bastogne-Liège (1997, 1998),
double vainqueur du Tour de Lombardie (2002,
2003), du Tour des Flandres (1996), de la Flèche
wallonne (1999), de l’Amstel Gold Race (2002),
de Tirreno (1999) ou de deux étapes sur le Giro.
DES CHANGEMENTS
DE RYTHME
DÉVASTATEURS
Le Transalpin a qualifié Bernal ainsi : “C’est un
coureur aux changements de rythme dévastateurs
en montagne” avec la génétique d’un “Hinault
ou d’un Indurain”. Considéré dès ses débuts
comme un excellent grimpeur, le Colombien,
vainqueur du Tour de l’Avenir 2017, obtient aussi
de bons résultats en contre-la-montre. Son Tour
de France 2019 a démontré qu’il savait supporter
la pression. Il faisait figure de favori et a fait jeu
égal avec son équipier Geraint Thomas, terminant
même devant au final. Pourtant, il n’était pas pré-
vu sur la Grande Boucle. Il devait disputer le
Giro. Mais il n’a pas pu découvrir cette course en
raison d’une fracture de la clavicule à l’entraîne-
ment. Ineos le prévoyait donc davantage comme
un soutien sur le Tour. Mais tout a changé avec la
grave chute de Chris Froome en marge du Dau-
phiné. Bernal s’est donc retrouvé à jouer le lea-
dership au vainqueur sortant Geraint Thomas. Le
Colombien a plus que tenu le choc tant physique-
ment que mentalement. Surnommé “El aguila de
Zipaquira” (“l’aigle de Zipaquira”), Egan Arley
Bernal Gomez est né à la clinique San Pedro
Claver. C’est dans la ville de Zipaquira que vivent
ses parents, son père German Bernal et sa mère
Flor Gomez. Le petit Egan commence le vélo dès
l’âge de huit ans, poussé par son père gardien de
la cathédrale de sel de Zipaquira, lui-même an-
cien coureur. Mais alors qu’il est intéressé par le
métier de journaliste et commence des études de
communication, ses parents le persuadent de con-
tinuer le cyclisme. Sage décision...
J-M.A.
LE GRIMPEUR D’INEOS EST DÉJÀ UNE SUPERSTAR ALORS QU’IL N’A REJOINT SON ÉQUIPE QUE DEPUIS
DÉBUT 2018 ET QU’IL N’A QUE 22 ANS. IL EST LE PREMIER COLOMBIEN VAINQUEUR DU TOUR DE FRANCE.
C’est quoi ton surnom?
Chez Ineos, le Colombien a
succédé à Geraint Thomas
au palmarès du Tour de
France.