Cyclisme Magazine N°6 – Août-Octobre 2019

(やまだぃちぅ) #1

JADE WIEL


“Avec Thibaut, on suit nos résultats respectifs”


Quelques semaines après votre titre, réali-
sez-vous que vous êtes championne de Fran-
ce?
Je commence à m’en rendre compte à travers
les félicitations, les messages que je reçois. Ça
a été une totale surprise car je suis jeune et je
n’étais absolument pas favorite. J’ai dormi avec
le maillot pour être sûre que je ne rêvais pas
(sourire).


Comment avez-vous débuté dans le cy-
clisme?
C’est un peu grâce à ma nourrice. Son fils pra-
tiquait le cyclisme. A 5 ans, j’ai voulu essayer,
le suivre et j’ai adoré. A 12 ans, j’ai signé dans
un club et à 15 ans j’ai rejoint le pôle espoir. J’ai


poursuivi mes études de STAPS à Besançon.


Vous étiez stagiaire chez Sunweb, pourquoi
avez-vous quitté cette équipe pour rejoindre
la FDJ?
C’était un petit rêve pour moi de rejoindre une
équipe professionnelle. J’étais stagiaire chez
Sunweb, mais la manière de faire leur sélection
ne me plaisait pas trop. J’étais très contente
d’intéresser une des plus grandes équipes du
peloton, une équipe World Tour. Le fait que la
FDJ Nouvelle-Aquitaine Futuroscope soit une
équipe française m’a séduit. J’avais envie de
courir dans une équipe française. Je sais que je
suis chanceuse d’être entourée de filles expéri-
mentées, qui ont des beaux palmarès. Je pro-
gresse à leurs côtés.


Le soutien d’un coureur com-
me Thibaut Pinot doit vous
booster aussi, non?
Oui c’est très flatteur que l’un
des meilleurs coureurs mon-
diaux s’intéresse à moi. On a
fait connaissance aux Etoiles
du Sport, il était mon parrain. Il
est très accessible, gentil, à l’écoute, j’ai beau-
coup de chance. On suit nos résultats respectifs,
on se donne des conseils, enfin c’est plutôt lui
qui m’en donne (rires).

“J’AI DORMI AVEC LE
MAILLOT POUR ÊTRE
SÛRE QUE JE NE
RÊVAIS PAS”

Poursuivez-vous vos études?
Oui. A partir de janvier je vais avoir un contrat
salarié. Cela me permettra de me concentrer sur
le vélo, d’avoir un revenu financier même si je
n’abandonnerai pas les études. J’aurai un em-
ploi du temps aménagé.

Le cyclisme féminin est dans l’ombre du
masculin. Pensez-vous que la situation peut
évoluer?
Oui, il y a déjà du mieux au fil des années. Mes
coéquipières me disent que j’arrive à une bonne
époque, les équipes investissent de plus en plus
dans une section féminine. Il faudrait qu’il y ait
un peu plus de médiatisation comme dans l’en-
semble du sport féminin. Je pense qu’on est sur
la bonne voie. C’est aussi à travers nos résultats
que l’on donnera aux médias l’envie de s’inté-
resser à nous.

Quel est votre prochain objectif?
J’aimerais décrocher une qualification pour les
Mondiaux et participer un jour aux Jeux Olym-
piques, gagner des classiques aussi car c’est
mon profil. Je veux continuer de progresser et
toujours m’amuser en m’entraînant. Progresser
aussi sur des terrains qui me sont moins favora-
bles comme la montagne.

Propos recueillis par Valérie Pratdessus

JADE WIEL N’A PAS LE TEMPS. A 19 ANS SEULEMENT, LA SOCIÉTAIRE DE LA FDJ EST DÉJÀ
CHAMPIONNE DE FRANCE. LA PROTÉGÉE DE THIBAUT PINOT N’A PAS FINI DE FAIRE PARLER
D’ELLE AU SEIN DU PELOTON.

“J’avais envie de courir dans
une équipe française.”

CYCLISME MAGAZINE N°6 - 51

La championne de France est la protégée de Pinot


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