liber170819

(Brent) #1

DU NORD


LaCoréeduNordatiréven-
dredideux«projectiles non
identifiés»qui se sont abî-
mésenmer,selon l’état-ma-
jor de la Corée du Sud.
Il s’agit du sixième lance-
ment de ce genre depuis fin
juillet. Kim Jong-un a dé-
claré début août que ces tirs
constituaient«un avertisse-
ment solennel» adressé
à Séoul et à Washington
pour protester contre
des manœuvres militaires
conjointes. Le même jour, la
Commission pour la réuni-
fication pacifique du pays,
une institution nord-co-
réenne, a rejeté l’appel au
dialogue formulé la veille
par le président sud-coréen,
Moon Jae-in, en refusant
toute discussion de paix
avec Séoul.


AU SUD


L’épidémied’Ebolaenrépu-
blique démocratique du
Congo a provoqué la mort
de 1905 personnes en une
année,selon les chiffres
du ministère de la Santé
congolais, qui a précisé que
844 patients avaient été dé-
clarés guéris sur cette pé-
riode. Vendredi, deux pre-
miers cas, dont un mortel,
ont été confirmés par les
autorités locales dans la pro-
vince du Sud-Kivu, aupara-
vant épargnée. Déclarée le
1 eraoût 2018, l’épidémie de
fièvre hémorragique, qui se
transmet par contacts hu-
mains directs et étroits, a
longtemps été cantonnée
aux régions rurales du Nord-
Kivu et de l’Ituri. Deux cas
ont néanmoins été enregis-
trés dans l’Ouganda voisin.

Après l’Allemagne, c’est au
tour de la Norvège de blo-
quer 30 millions d’euros
d’investissements, initiale-
ment prévus pour la protec-
tion de la forêt amazonienne
brésilienne. Brasília est
accusé par Oslo de«ne plus
souhaiter arrêter la défores-
tation»et d’avoir rompu
l’accord passé avec les diffé-
rents donateurs du Fonds de
préservation de la forêt ama-
zonienne.Avec près de
828 millions d’euros versés
depuis 2008, la Norvège en
est le principal investisseur.
Mais dernièrement, le Brésil
a suspendu unilatéralement
le conseil d’administration
et le comité technique du
Fonds pour l’Amazonie,
allant à l’encontre de son
règlement, d’après le minis-
tre norvégien de l’Environ-
nement et du Climat. Cette
suspension a été confirmée

par Ricardo Salles, le contro-
versé ministre de l’Environ-
nement brésilien.
Samedi dernier, l’Allemagne
a aussi annoncé ne plus vou-
loir donner une partie de la
somme initialement prévue.
Les 35 millions d’eurossont
bloqués, jusqu’à ce que des
signes encourageants d’une
diminution de la déforesta-
tion soient fournis. La mi-

nistre allemande de l’Envi-
ronnement estime que«la
politique du gouvernement
brésilien dans l’Amazonie
soulève des doutes quant à
une réelle volonté de réduc-
tion de la déforestation».
Quant à savoir si ces déci-
sions feront réagir le prési-
dent brésilien, rien n’est
moins sûr. Jair Bolsonaro n’a
pas mâché ses mots et a as-

suré ne pas vouloir recevoir
de leçons de la part des pays
donateurs.«La Norvège
n’est-elle pas le pays dans le-
quel on tue les baleines?»a-
t-il déclaré devant des jour-
nalistes. Bolsonaro fait par-
tie du club des climatoscep-
tiques. Depuis son arrivée
au pouvoir, il n’a cure des
avertissements de ses ho-
mologues et prend le dérè-
glement climatique comme
une farce.Les dernières
données fournies par l’Insti-
tut national de recherche
spatiale brésilienmontrent
qu’au mois de juillet 2019,
environ 2254 km² de forêt
tropicale ont été rasés. Soit
une surface quatre fois
supérieure à celle de
juillet 2018 et presque équi-
valente à la superficie du
Luxembourg.
LUCIE LESPINASSE
A lire en intégralité surLibé.fr.

ZimbabweLa police disperse
violemment des opposants

La police antiémeuteszimbabwéenne a dispersé à coups
de gaz lacrymogène des sympathisants de l’opposition,
descendus vendredi dans les rues de Harare contre la
dégradation de la situation économique, malgré une inter-
diction de manifester. Selon l’AFP, la police a également
encerclé un groupe de manifestants en les frappant avec
des bâtons. Une femme a été évacuée dans une ambulance
de la Croix-Rouge.PHOTO TSVANGIRAYI MUKWAZHI. AP

SoudanAl-Jezira autorisée
à rouvrir son bureau à Khartoum

La chaîne d’information qatarie Al-Jezira a annoncé ven-
dredi avoir été autorisée à rouvrir son bureau dans la capi-
tale soudanaise, dont la fermeture avait été ordonnée fin
mai par le Conseil militaire de transition, au pic des mani-
festations contre le régime. Les salariés de la chaîne, qui
diffusait régulièrement des images des mobilisations,
s’étaient également vu retirer leur permis de travail.

La Norvège scie ses fonds contre


la déforestation en Amazonie


L’Umuganura,
une réconciliation
rwandaise
En restaurant une fête abolie en 1925 par le
colonisateur belge (sans doute dans le but
d’éradiquer les cultes «païens»), le Rwanda
fait le pari de se reconstruire à partir de
ses traditions,explique l’écrivaine
Scholastique Mukasonga.PHOTO AFP

LIBÉ.FR

Quand Akseli a appris lundi
que son employeur Delive-
roo fermait ses portes
en Allemagne vendredi, il
s’est trouvé franchement
surpris. C’est que la semaine
dernière, l’entreprise avait
promis à ses livreurs berli-
nois une distribution gra-
tuite de chaussettes et de
tee-shirts siglés Deliveroo.
C’est toujours ça de pris
dans une boîte où les
employés sont tenus d’ache-
ter leurs outils de travail
–vélo, téléphone, manteau
d’hiver, gants, et même les
sacs réfrigérants qu’ils
transportent sur leur dos.
Mais lorsqu’Akseli s’est
rendu au local où était
censée se tenir la braderie,
il a trouvé porte close.«Il y
avait juste un mot pour dire
que la distribution était
annulée»,dit-il, fataliste.
Une fois son shift de ven-
dredi terminé, Akseli n’a
plus de travail; il ne sait pas
ce qu’il va faire ces pro-
chains mois, ni comment


payer ses prochains loyers.
A 42 ans, ce livreur à vélo
pour Deliveroo aura passé
deux ans dans l’entreprise,
qui a commencé ses acti-
vités en Allemagne en 2015.
Ce Finlandais arrivé voici
cinqansàBer-
lin a alterné
des semaines
à quarante heures et
d’autres beaucoup moins
fastes, pour un salaire ho-
raire un peu plus élevé que
le minimum légal en Alle-
magne (9,19 euros).
C’est d’abord pour financer
sa survie entre deux projets
artistiques que ce danseur
s’est lancé dans les livrai-
sons. Travailleur indépen-
dant –il n’y avait plus que ce
«statut» à la fin, Deliveroo
s’étant débarrassé de ses sa-
lariés voici deux ans–, il a
parfois aimé son travail.Le
plaisir de faire du vélo
quotidiennement, combiné
à une grande souplesse
organisationnelle, lui a fait
oublier qu’il ne bénéfi-

ciait d’aucune protection
sociale. En guise d’os à ron-
ger, Deliveroo a proposé à
ses livreurs une compensa-
tion financière, représen-
tant une dizaine de jours de
travail. Mais tout le monde
n’est pas censé
en bénéficier.
Cela dépend
aussi du temps qu’ils auront
passé à livrer ces dernières
semaines.
«Ils ne nous donnent aucune
information, ne communi-
quent rien. Ils ne nous trai-
tent vraiment pas comme des
êtres humains.»Derrière la
colère, il dit éprouver un
curieux sentiment de soula-
gement.«C’était fatigant de
bosser le soir et les week-
ends, de n’avoir jamais un
seul dimanche de libre. Mais
on s’est quand même dit avec
d’autres livreurs: que va-t-on
faire de tous ces dimanches
libres ?»
JOHANNA LUYSSEN
(à Berlin)
A lire en intégralité sur Libé.fr.

Allemagne: «Deliveroo ne nous


traite pas comme des humains»


En Amazonie, en septembre 2017.CARL DE SOUZA. AFP

CachemireHeurts
entre policiers
et manifestants

Des centaines de manifes-
tants ont affronté la police,
qui a fait usage de gaz lacry-
mogène et de projectiles de
petit calibre pour les disper-
ser, vendredi à Srinagar,
principale ville de la partie
du Cachemire administrée
par l’Inde. Les incidents
ont éclaté alors que plu-
sieurs milliers de personnes
s’étaient rassemblées dans la
ville, au douzième jour d’un
blocage total de la région par
les autorités indiennes.
Aucun blessé n’a été signalé
dans l’immédiat. Les mani-
festants étaient réunis dans
le quartier de Soura, qui a été
déjà le théâtre de plusieurs
mouvements de protestation
depuis la révocation, le 5 août
par New Delhi, de l’autono-
mie de la partie indienne de
la région himalayenne, pro-
voquant un regain de tension
avec le Pakistan voisin, qui
contrôle l’autre partie du Ca-
chemire. Une réunion à huis
clos du Conseil de sécurité de
l’ONU au sujet de ce territoire
a eu lieu vendredi, la pre-
mière depuis des décennies.

TÉMOIGNAGE


Libération Samedi 17 et Dimanche 18 Août 2019 http://www.liberation.fr ffacebook.com/liberation t@libe u 11

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