VSD N°2141 – Août 2019

(Brent) #1

avait davantage de moyens
que nous. Tu n’as qu’à regarder les
photos du groupe les deux premières
années : je porte toujours le même
costard ! Les Mods, c’était juste une
génération de gamins qui aimait
danser, sortir et être élégant. Pour
égayer ça, on prenait des “purple
hearts”, des amphétamines. Person-
nellement, je n’ai jamais rien pris
d’autre, je n’aimais vraiment pas ça. »


DESTRUCTION
« La première fois qu’on a pété
une guitare, c’était par accident.
Nous jouions dans un petit club
bas de plafond, le Railway ; Pete
[Townshend, le guitariste, NDLR]
dansait et il a cassé son manche
dans le plafond. Par frustration, il
a entièrement cassé sa gratte et
comme nous étions un groupe
agressif, c’est devenu notre marque
de fabrique. À tel point que quand
on ne brisait pas un truc, le public
se sentait floué... Mais ça me mettait
hors de moi parce qu’il fallait sans
cesse racheter du matos et qu’il nous
restait le plus souvent à peine de quoi
faire le plein de la camionnette. En
fait, nous avons quasiment tourné
à perte jusqu’en 1969, jusqu’à
“Tommy”, jusqu’à Woodstock. »


“TOMMY”
« Au départ, c’est l’idée de notre
manager, Kit Lambert. Son père
était compositeur et chef d’or-
chestre, il dirigeait des ballets, et Kit
ne cessait de nous seriner que le rock
pouvait être bien plus que trois pe-
tites minutes de rage pure. Qu’il pou-
vait être bien plus ambitieux qu’un
simple 45 tours. C’est lui qui nous a
poussés à faire cet opéra mais ce
n’est qu’en studio que nous avons
commencé à comprendre que, mises
bout à bout, ces chansons formaient
un tout. Et tu sais quoi ? C’est avec
ce disque que j’ai vraiment appris à
chanter. Et puis l’idée de Tommy, ce
garçon sourd-muet et aveugle qui


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