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Le lookout (belvédère) où travaillait Hugo,
avec vue sur mer, sur la maison de Juliette
Drouet et sur cette France qui l’avait exilé.que Jeanne (sa petite- fille), Jean,
Marguerite et François (les enfants
de Georges, son petit-fils) ont légué
Hauteville à la ville de Paris, en 1927,
d’autres travaux de fortune sont
entrepris dans les années 1950.
Mais c’est en 2015 que Gérard Audinet,
directeur des maisons de Victor Hugo
(place des Vosges et Hauteville), se porte
vraiment au secours du chef-d’œuvre
en péril. Cet ancien élève dyslexique,
qui faisait moins de fautes en dictée sur
les textes du poète, récolte 54 000 euros
grâce au crowdfunding et 800 000 avec
la contribution de Paris-Musées. Le
vrai mécène, cependant, c’est François
Pinault. Bien avant les 100 millions pour
Notre-Dame, l’homme d’affaires offre
3,5 millions d’euros pour la restauration
En exil, Hugo retrouve l’inspiration en écrivant la fin des “Misérables”, “Quatre-vingt-treize”, “La Légende des siècles”, “L’homme qui rit” et “Les Travailleurs de la mer”, rien que ça!
Le grand dramaturge note sur
ses carnets le 5 novembre 1856 :
“Couché pour la première fois
dans une maison à moi”
complète de cette « œuvre d’art totale ».
Un travail d’orfèvre et d’historien,
orchestré par l’architecte Riccardo
Giordano et les ateliers coutançais
Aubert- Labansat, pour reconstituer lesdécors et retrouver les couleurs d’ori-
gine jaunies par le chauffage au gaz et
le temps. Celui qui passe et celui qu’il
fait. « Sans François Pinault, c’était
impossible », répète Gérard Audinet.Le résultat, dévoilé le 7 avril dernier,
est à la hauteur de Victor Hugo, jardin
compris. Artiste complet et habité, il se
réjouirait de la splendeur et de l’âme
retrouvées de sa demeure, bâtie initia-
lement par un corsaire et dont on dit
qu’elle était hantée. Hugo lui-même
était sujet aux terreurs nocturnes et
aux visites « d’invisibles ». Écrivain
mythique, il était aussi un mystique laïc,
et les signes religieux abondent dans
cette « maison écritoire » (Audinet) où
l’on est accueilli par un frontispice sur
lequel il a gravé de sa main : « Nostre-
Dame de Paris ». Dans ce presbytère
baroque fleurant l’encaustique, partout
se ressentent l’âme et le souffle du poète.
Hauteville, avec un « H »... inspiré.
Comme Hugo, écrivain Hanté. Y. Q.122 - N° 2141
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