Après trois ans de travaux, l’ex-Résidence de la Pinède, rebaptisée Cheval Blanc Saint-Tropez,
rouvre enfin ses portes... et ses fenêtres sur la baie. À situation exceptionnelle, tarifs pharaoniques,
puisqu’il en coûte 6 000 euros pour une nuit dans la suite duplex Pinède, dessinée par Jean-
Michel Wilmotte. En prise directe avec la plage de la Bouillabaisse – c’est le seul hôtel dans ce
cas –, l’établissement peut, plus sagement, devenir le cadre d’un splendide déjeuner. Le restaurant
3 étoiles, La Vague d’or, est tenu d’une main de poète par le très doué Arnaud Donckele.
À quelques centaines de mètres, l’Hôtel de Paris vient lui aussi de connaître un sérieux ripolinage, notamment ses
chambres, qui ont été revisitées par Sybille de Margerie. Luxe suprême : des photos de Brigitte Bardot, signées
de sa main, sur les murs de la seule suite présidentielle. Un onéreux moyen d’apercevoir la recluse de La Madrague,
qui jamais, au grand jamais ne s’en échappe, réservant sa beauté toujours impressionnante à son époux, Bernard
d’Ormale, et à ses animaux adorés. Touristo-phobique, B. B. dîne à 19 heures et se couche à 22 heures, quand
le reste de la presqu’île s’apprête à prendre l’apéro...✔ L’APPARENCE
Q
uestion look, un conseil, laissez de côté le genre
provençal et la panoplie gardian pour préférer
l’inoxydable style Bardot, inspiré des hippies :
tissus indiens, dentelles et lourds bijoux d’argent, tous
retravaillés avec de la fantaisie, beaucoup de fantaisie.
Il suffit finalement de recycler des jeans antédiluviens,
de les garnir de patchs fleuris, d’ajouter des chemises
de grand-père subtilement déchirées et vous serez déli-
cieusement vintage ! D’ailleurs, depuis un demi-siècle et
Jean Bouquin qui inventa le style pour B. B., tous lescréateurs ayant un jour ou l’autre posé un pied à Saint-
Tropez n’ont jamais fait que cela. Autre genre incontour-
nable de la presqu’île, le bling-bling, avec survêtements
de créateurs, or et diamant à tous les étages et douches au
champagne millésimé ; pas du meilleur goût sans doute,
mais toujours un must sur les plages de Pampelonne !
Si vous n’êtes inspiré ni par le genre rappeur milliardaire
ni par le style vieux baba, il vous reste les boutiques de
grands couturiers, qui vous attendent comme à la parade
entre la rue Gambetta et celle du Général Allard. M. G.SAINT-TROPEZ : À BOIRE ET À MANGER
Avec leurs enfants
aux prénoms d’un autre
âge – Conrad, Waldorf,
Allegra et India –, William et
Lohralee Astor symbolisent
le snobisme et le raffinement
à l’anglaise tel qu’il se
pratique dans la petite cité
portuaire. On doit montrer
patte blanche (comprenez
bonne naissance, compte
en banque suffisant et/ou
notoriété hollywoodienne)
pour être invité dans leurvilla. Cara Delevingne
et ses frangines Poppy et
Chloe, Lord et Lady Hesketh,
la princesse Marie-Chantal
de Grèce, Hugh et Henri
Fitzwilliam-Lay... y ont leur
rond de serviette. Et leurs
claquettes de plage car, oui,
la piscine des Astor est
également fort réputée. Un
peu plus abordable, la table
de Camilla de Bourbon des
Deux-Siciles et de son époux
Charles, prétendant au trônede Naples : chaque midi et
chaque soir, des centaines
d’aristocrates, d’industriels
et naturellement d’artistes
se pressent au « château
de Saint-Tropez » pour se
régaler. Figure pittoresque
de la capitale, dont il a décidé
de briguer l’hôtel de ville,
Marcel Campion est devenu
un hôte incontournable
de Saint-Trop’. Enrico Macias
chante régulièrement
à sa table ; what else?✔ LES PIEDS DANS L’EAU
D. R.
PAR MASSIMO GARGIA
GUIDE DE SURVIE DANS LA JET-SETN° 2141 - 19