VSD N°2141 – Août 2019

(Brent) #1

L


’État s’enrichit en empruntant...
Le taux du « dix ans français » est
maintenant à – 0 ,10 %, ce qui veut
dire que les investisseurs
sont prêts à perdre de l’argent en
prêtant à la France. Les gérants
cherchent des placements
sûrs et l’emprunt à dix ans
français en fait partie. Tout
laisse supposer que les taux
vont rester bas durant encore
de longs mois et la nomination de
Christine Lagarde à la tête de la Banque
centrale européenne va dans le même
sens. Pour les particuliers, cette situation

de taux bas doit permettre de souscrire à
de nouveaux emprunts ou de renégocier
les anciens. La moyenne des taux de
crédit immobilier est récemment
tombée à 1,29 % brut sur vingt
ans et pourrait même passer
sous la barre de 1  % ! Mais
cette situation ne fait pas que
des heureux. Avec de tels
rendements, les banques ont
du mal à gagner de l’argent sur
les crédits consentis tandis que les
épargnants – hormis ceux qui se hasardent
en Bourse – voient le rendement réel de
leur épargne tendre vers zéro.

DU CRÉDIT GRATUIT EN FRANCE


A


vec 12 % des exportations
françaises de biens, ce sec-
teur d’excellence dégage, et
de loin, le premier excédent
commercial du pays avec quelque
27,1 Mds€. Et il se trouve que l’aéro-
nautique est très bien représenté au
sein de la cote parisienne.
Avec l’arrivée de Thales au sein du
Cac 40, il y a quelques semaines, en
lieu et place de l’équipementier Valeo,
le secteur constitue désormais 10 %
de l’indice. Loin derrière le luxe
(18 %), certes, mais largement devant
le bancaire et ses 6,4 %.
Figure également, au sein du Cac 40,
Airbus, sur lequel nous sommes
réservés dans la mesure où le titre,
suite à une progression de 48 % de-
puis le début de l’année, commence
à être très cher.
Même constat pour Safran, le spé-
cialiste des moteurs d’hélicoptères
et d’avions civils, également présent
sur les trains d’atterrissage, les inté-
rieurs de cabines...

En ce qui concerne Dassault Aviation,
l’entreprise performe très bien.
Il est aussi possible de trouver des
sociétés cotées plus modestes, preuve
que l’aéronautique est bien une par-
ticularité française, avec une myriade
de petits équipementiers. Citons par
exemple Figeac Aero, le spécialiste
des pièces de structure pour l’aéro-
nautique ; Latécoère (tronçons de
fuselage, portes ou encore issues de
secours), qui fait actuellement l’objet
d’une OPA émanant du fonds d’inves-
tissement américain Searchlight ; ou
encore LISI, fabricant de composants
pour les avions et leurs moteurs.
Éric Trappier, président du Gifas
(Groupement des industries fran-
çaises aéronautiques et spatiales),
déclarait en juin dernier, pendant le
salon du Bourget : « Cette 53e édition
s’inscrit vraiment sous les meilleurs
auspices. La profession est toujours
en forte croissance. Cela va se pour-
suivre et se traduire par un recrutement
massif. » De quoi être optimiste, donc.

LE SECTEUR AÉRONAUTIQUE À PARIS?


PAR ÉRIC LEWIN, RÉDACTEUR EN CHEF
DES PUBLICATIONS AGORA

Le fait DUMOIS


COMMENT JOUER...


NOS INDISCRÉTIONS
LA COMMUNICATION FINANCIÈRE
DANS L’INCONNU
Les spécialistes du secteur sont dans
une situation pour le moins difficile
dans la mesure où les introductions
en Bourse sont totalement absentes
du paysage boursier. Il n’y a en effet
eu qu’une seule IPO sur le premier
semestre. Et encore, la levée de fonds
n’a porté que sur 8 millions d’euros...
Avec l’absence de telles opérations,
souvent très lucratives, le monde de la
communication financière est en crise,
au point qu’il réduit de façon drastique
ses budgets. Et ce n’est pas près
de s’arranger : les patrons hésitent
de plus en plus à se lancer en Bourse,
lui préférant le monde plus feutré du
« private equity », où les valorisations
sont souvent plus élevées et
les exigences en termes de com
beaucoup moins contraignantes.
AUREL BGC NE SOMBRE PAS
DANS LE PESSIMISME
Le broker estime que l’activité
économique aux États-Unis a clairement
ralenti, au deuxième trimestre. Mais ces
spécialistes indiquent que le mouvement
est encore trop limité pour anticiper
un réel retournement de la conjoncture
économique, qui pourrait conduire à une
récession. Voilà sans doute pourquoi
les marchés boursiers américains sont
quasiment à leur plus haut historique.
DES RUMEURS D’OPA
Les opérations financières ont été
nombreuses au premier semestre,
avec des offres notamment sur Altran,
Agta Record et Coheris. Cela pourrait
continuer sur la seconde partie de
l’année ; les sociétés les plus souvent
citées sont Europcar (location
de voitures), Tarkett (revêtements
de sols) ou encore Danone
(agroalimentaire). Affaires à suivre....

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