VSD N°2141 – Août 2019

(Brent) #1

J


eune venu dans le circuit des DJ grassement
payés, cet Américain a opté pour l’anonymat
façon Daft Punk, puisqu’il se produit avec un
casque blanc en forme de chamallow sur la tête.
Né Christopher Comstock en 1992, à Philadel-
phie, sa carrière est fulgurante. « Apparu » en
2015, il est entré dans le club des dix DJ les plus
plébiscités deux ans plus tard, engrangeant,
depuis, presque 20 millions d’euros par an.
Vivant entre sa ville natale et Los Angeles, où il
a acheté, au mois de décembre dernier, une mai-
son au pied d’Hollywood Hills (3 M€), sa renom-
mée est notamment due à sa collaboration avec
Selena Gomez et le roi de la musique bollywoo-
dienne, Shahrukh Khan. Covainqueur d’un tour-
noi de jeu vidéo – c’est un grand amateur –, il a
immédiatement reversé son demi-million de
dollars gagné à l’organisation KIND, qui four-
nit des conseils juridiques aux réfugiés et enfants
d’immigrés. Il finance également plusieurs asso-
ciations de protection d’animaux de compagnie.

Marshmello


Un documentaire aux sources de la house


18
millions €
par an

VSD. Comment vous est venue
l’idée d’un doc sur la house?
Sébastien Rossi. J’ai commencé la
musique vers 12 ans et, entre 16 et
18 ans, j’en ai fait à un niveau pro-
fessionnel. J’ai alors commencé à
réaliser les clips de mes produc-
tions puis j’ai fait une école de
réalisation. J’ai gardé des amis
danseurs de house, qui m’ont
fait replonger dedans. J’ai aussi vu
que ça revenait à la mode, alors
je me suis dit : « Pourquoi ne pas
en raconter les origines ? »
Avez-vous eu du mal à
rencontrer les DJ interviewés
dans votre documentaire ?

Grâce à ses mêmes amis j’ai eu la
chance de rencontrer Marshall
Jefferson, à Chicago. J’ai pu l’inter-
viewer et, comme il n’y avait encore
jamais eu – ou très peu – de film sur
la house, il y a eu un véritable engoue-
ment. Chaque DJ rencontré m’en a
présenté un autre. C’est comme ça que
j’ai croisé Bob Sinclar, Rocco, Alan
King, Laurent Garnier et bien d’autres,
qui ont marqué l’histoire.
On pense souvent qu’il y a une
corrélation entre drogue et musique
électronique, est-ce vrai ?
Pas du tout! La house n’incite pas
à la débauche, c’est simplement une
musique de partage et d’amour. Il

faut différencier la techno, la house,
la trap, etc. Ce ne sont pas les mêmes
musiques. Vous savez, l’été, les DJ
enchaînent environ 120 concerts en
90 jours, sur différents continents.
Ils peuvent jouer l’après-midi dans un
endroit et le soir dans un autre... J’ai
passé beaucoup de soirées avec eux et
ils ne boivent pas d’alcool, ne prennent
pas de drogue et peuvent même
manger du tofu ! Il
faut pouvoir tenir ce
rythme énorme et
cela passe notamment
par une hygiène de vie
irréprochable.
r e c u e i l l i p a r A. D.

Sébastien Rossi, réalisateur français, nous a parlé de son nouveau projet : Origin. Il y raconte l’histoire de la
house à travers la rencontre de DJ. Le résultat, 6 épisodes de 10 minutes, captivant, est disponible sur YouTube.

N° 2141 - 41

PHOTOS

: ABACA - SIPA - SR HOLDING - K. WINTER/GETTY IMAGES/SIPA
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