VSD. Vous n’espérez tout de même
pas être élu aux municipales ?
Marcel Campion. Si, si, ma liste « Libé-
rons Paris » va créer la surprise.
Un nombre croissant de Parisiens et
de Parisiennes n’en peuvent plus. Cette
mairie est gérée n’importe comment
par une bande d’incapables. Je suis le
candidat du dégagisme. Il faut virer
toute la clique qui verrouille l’admi-
nistration municipale. Ils font beau-
coup de mal à Paris.
C’est-à-dire ?
En plus du déficit colossal que l’équipe
sortante va léguer – 7 milliards d’eu-
ros, en une mandature ! –, cette ville
est devenue invivable. C’est sale, ça
pue, on ne peut plus circuler, c’est un
enfer, il y a plus de 6 000 chantiers
dans la capitale, on respire mal, c’est
le bordel sur les trottoirs avec les pati-
nettes et les vélos. Non franchement,
cette ville part à vau-l’eau.
Est-ce une croisade anti-Hidalgo ?
Oui et non. Non parce que Paris a
vraiment besoin d’être nettoyée de la
vermine qui l’infecte et, à cet égard,
je considère qu’Anne Hidalgo est
un mauvais maire. Après, entre nous,
c’est autre chose... Je la connais bien.
Je connais bien son entourage.
Et?
Voilà une femme que j’ai aidée, soute-
nue. En 2014, j’étais membre de
son comité électoral, elle trouvaitformidable le marché de Noël, la
grande roue sur la place de la
Concorde, elle promettait du bonheur
et des jours heureux aux forains. Et
puis en 2015, il y a eu l’ouverture
de cette enquête sur l’attribution
de l’emplacement de la grande roue.
Elle a eu peur. La ville a été mise en
examen comme personne morale
pour « favoritisme », moi pour « recel
de favoritisme » et « abus de biens
sociaux » – infamie dont je viens d’être
blanchi par la cour d’appel de Paris –
et elle m’a lâché. C’est une trouillarde.
Son entourage?
Des technocrates à la petite semaine
qui ne comprennent rien à rien. Et une
garde rapprochée, composée des direc-
teurs des grands services de la mairie,
qui détiennent le pouvoir, le vrai, le seul,
le pouvoir de décision. Cette poignée
de proches collaborateurs influencent,
en mal, la maire. Et comme elle veut à
tout prix, à n’importe quel prix sauver
son fauteuil et comme elle ne veut pas
d’emmerdement, elle laisse faire. Elle
est lâche, pleutre et peureuse. Sinon,
ça n’est pas une mauvaise femme. Au
début, elle était sympa...
Vous en avez parlé?
Non. Elle m’évite, elle me fuit. Il y a
deux ans, en juillet 2017, j’ai essayé de
l’approcher, à Saint-Tropez. Elle était
invitée à la soirée de Di Caprio pour
« sauver la planète ». Tu parles ! IlsJe suis le candidat du dégagisme.
Paris est aux mains d’incapables
Revigoré par un non-lieu prononcé dans une affaire d’abus de biens sociaux, le “roi
des forains” se lance à l’assaut de la mairie de Paris. Et fustige Hidalgo au passage.MARCEL CAMPION
RECUEILLI PAR CHRISTOPHE GAUTIER ET GEORGES GHOSNsont tous arrivés en hélicoptères...
Anne Hidalgo était descendue à La
Mandarine, un 5 étoiles de Saint-Tro-
pez. Étant moi-même invité à la soirée,
j’ai essayé avec Hidalgo, qui m’a dit,
affolée, en baissant la tête : « Non, non
Marcel, on ne peut plus se parler. » Je
suis devenu un pestiféré.
Vous dites que la justice vous a broyé.
Jugez-vous même. Perquisition à mon
domicile, en 2016 : 83 flics, la finan-
cière, la BAC, la gendarmerie... Saisie
de mes documents administratifs,
comptables, sur 30 ans, les ordina-
teurs... Des fonds en espèce saisis dans
mon coffre. Trois mises en examen,
neuf contrôles fiscaux... Oui ils ont
essayé de me broyer. Vous savez, de-
puis quatre ans, je vis avec une armée
d’avocats : deux cabinets pour le pénal,
un pour le fiscal, deux pour les tribu-
naux administratifs, un pour le Conseil
d’État et un pour les diffamations et
les affaires de presse. On a piqué mon
emplacement place de la Concorde, on
a interdit mon marché de Noël...
La mesure clé de votre programme ?
L’élection du maire de Paris au suf-
frage universel direct. Il faut aussi
arrêter avec ces magouilles de maires
d’arrondissement. Vous savez qu’An-
ne Hidalgo n’a jamais été élue dans le
XVe ? Ça ne l’empêche pas d’être maire.
Vous trouvez ça normal ?
r e c u e i l l i p a r C. G. e t G. G.Rencontre
44 - N° 2141F. SAGET/AFP