VSD N°2141 – Août 2019

(Brent) #1
7 POLICIERS de l’environnement
exercent leurs fonctions au sein
du service départemental de l’AFB.
40 % de leur activité est concentrée
sur le braconnage des tortues.
1 À 2 FLAGRANTS DÉLITS
par an, grâce à de longs mois de traque.
70 KG de viande de tortue saisis
lors du dernier flag. Les braconniers
avaient tenté de tout jeter à l’eau.
2 DESTINATIONS PHARES
Le trafic se fait, par avion, surtout
vers Paris ou La Réunion.

3 000 TORTUES pondent chaque
année sur les plages de Mayotte.
UNE CENTAINE d’œufs sont
enfouis dans le sable à chaque ponte
mais 1 SUR 1 000 devrait réussir
à survivre jusqu’à l’âge adulte.
6 DES 7 ESPÈCES
de tortues marines se trouvent
sur la liste rouge des espèces
menacées d’extinction de l’UICN.
300 CARAPACES de tortues
sont laissées par les braconniers
sur les plages de Mayotte, chaque
année. Tout en sachant qu’ils en
jettent également dans l’océan...

La police en 5 chiffres


Les tortues en 5 chiffres


sans ciller. « Une fois, nous sommes
restés huit heures debout sans bouger.
Un braconnier est passé devant nous,
nous a même fixés, mais il ne nous a pas
vus ! », raconte, un sourire en coin, Sidi
Naouirdine, ex-militaire qui a retrou-
vé l’adrénaline de son ancienne vie.
Ce Mahorais s’est engagé à l’AFB dès
que le service a été créé. « Si on ne fait
rien, bientôt, on ne verra les tortues
qu’en image, comme le dodo de l’île
Maurice ! », lance-t-il.
Plusieurs associations locales tentent
de sensibiliser les Mahorais en les
emmenant, sur les plages, observer
les reptiles en train de donner la vie.


Une expérience magique qui peut
changer les mentalités. C’est ce qui
est arrivé à Prince : une sortie avec
l’école pour comprendre les tortues

et le petit garçon a ressenti toute
l’injustice du massacre de ce patri-
moine mahorais. « J’ai toujours voulu
les sauver depuis », assure-t-il. Quand,
en 2006, il apprend la création de

Le guetteur empêche un “flag”.


Ce n’est que partie remise,


place à la prochaine planque


l’unité d’inspecteurs de l’AFB, il
plaque immédiatement le BTS
commercial dont il terminait la
première année. Treize ans plus tard,
il bouillonne toujours.
Dans les lunettes thermiques, la tache
blanche se lève du rocher sur lequel
elle était assise depuis plus d’une
heure. Prince avertit ses collègues.
L’unité entière est en alerte. Le guet-
teur remonte la plage. Puis disparaît.
C’est fini. Pas de « flag » ce soir. Mais
ce n’est que partie remise. Encore et
encore. Avec deux f lagrants délits,
2019 est déjà une bonne année, et elle
n’est pas finie. C. B.

N° 2141 - 79
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