dans toute l’Europe. On l’a sorti en espagnol, en
italien, en hollandais et bien sûr, en français.
Après, on a fait Dragon Ball et ça a été une véri-
table explosion dont je ne comprenais pas vrai-
ment la raison – je n’avais pas pigé qu’une série
dérivée du manga était diffusée dans « Le Club
Dorothée » ! Mais finalement, les dessins animés
ont fait plus de mal que de bien au manga. Les
animés sont moches, ça bastonne sans arrêt. Du
coup, les éducateurs et les parents qui n’ouvraient
pas le manga mais voyaient la télé criaient : « C ’est
scandaleux pour nos enfants ! » On a eu énormé-
ment de problèmes : j’ai été obligé de faire une
conférence de presse devant la presse féminine
pour expliquer que Dragon Ball était très
poétique, très gentil. On a été interdit en Belgique
parce que le roi Baudouin trouvait que le vieux
Tortue Géniale regardait d’un peu trop près la
petite culotte de la jeune Bulma... En tout cas,
c’est devenu un classique que plus personne
n’oserait taxer d’incitation à la pédophilie.
Dragon Ball est intergénérationnel, comme le
sont Tintin et même Astérix.
À propos, il paraît que vous avez écrit un
scénario pour ce dernier.
J’étais parti me ressourcer dans les Andes et,
quand je marchais, des idées me venaient. Effec-
tivement, c’est devenu un scénario pour Astérix.
Je l’ai gardé des années dans mon tiroir puis, un
jour, je l’ai proposé à Albert Uderzo. Il m’a ren-
voyé l’enveloppe décachetée en me disant qu’il
ne l’avait surtout pas lu ! Je l’ai ensuite proposé
aux gens de chez Hachette, et eux m’ont dit qu’ils
s’interdisaient de regarder tout ce qui pouvait
venir de l’extérieur car ils avaient déjà choisi leurs
scénaristes. On n’en parle plus. Sinon, j’ai aussi
un scénario de Tintin, si vous voulez!
r e c u e i l l i p a r F. J.“« Dragon Ball » a été interdit en
Belgique parce que le roi trouvait que
Tortue Géniale regardait de trop près
la petite culotte de la jeune Bulma...”
CÉLÉBRATION
Pour les 50 ans de
la maison, Jacques
Glénat a demandé
à 45 de ses poulains
(dont Zep, Tebo,
Manara, Boucq...)
de raconter la
visite d’un artiste
en ses bureaux.
Le patron, tel qu’on
le voit ici avec ses
lunettes, y apparaît de
nombreuses fois.
« L’Album », 80 p., 20 €.N° 2141 - 83GLÉNAT