VSD N°2141 – Août 2019

(Brent) #1

LE MOJITO


N


ous sommes au début du XVIe
siècle et Francis Drake,
redoutable corsaire anglais,
fabrique lui-même, à bord de
son navire, son propre « tafia », tiré
des mélasses de cannes à sucre.
Seulement, ça râpe un peu. Il y ajoute
de la menthe pilée, du rhum, de la
menthe... L’ancêtre du mojito. Au
début des années 1920, le « mojo »
ou mojito devient l’emblème de la
culture cubaine. El Floridita et La Bodeguita del medio, deux
bars mythiques de La Havane, se « tirent la bourre » et reven-
diquent chacun la paternité du cocktail.
Ernest Hemingway préférait La Bodeguita, où il passait des
journées entières à siroter daiquiris et mojitos bien tassés !
L’écr iva i n américain jouera un rôle notable dans la populari-
sation du breuvage. Grâce à lui, le mojito s’exporta aux États-Unis,
puis en Europe, puis dans les bars du monde entier. F. B.


U


n whisky indien ? Et pourquoi pas ? Après
tout, on peut en fabriquer partout. C’est en
tout cas le pari de Paul John, qui a
installé une distillerie modèle à Goa, en 2004,
pour produire des whiskies haut de gamme.
Orge des versants de l’Himalaya, 4 « pot
stills » (alambics traditionnels) pour une
double distillation, puis vieillissement dans
des ex-fûts de Bourbon... On vous passe
une foule de détails techniques pour sau-
ter à la conclusion : c’est du lourd ! En
quelque 10  ans, Paul John s’est hissé dans
la catégorie des meilleurs. Dans cette
version non tourbée, embouteillée au
degré naturel du fût (55,2 %), on plonge
le nez dans une orgie d’arômes volup-
tueux : la mirabelle, la pêche, la vanille,
le malt, les fruits secs, la cire d’abeille et
une ribambelle d’épices. Puissant, large,
volubile, soyeux, il vous emmène jusqu’à
une finale longue et gourmande. M. G.
Paul John, Classic Select Cask, de 70 à
84  € chez les cavistes.

(*) L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION

LE COCKTAIL DE FRED*


LA TENTATION DU MOIS


Très facile à réaliser
Dans un verre tumbler, plutôt haut
et grand, incorporez :
✔ Des feuilles de menthe (une dizaine).
✔ 2 cuillères de sucre roux.
Broyez le tout avec un pilon à mojito
pour « griffer la menthe ».
✔ Ajoutez 4 dés de citron vert.
Pilez une seconde fois, pour obtenir
« une sorte de sable mouillé ».
✔ Mettez de la glace pilée.
✔ Versez 5 à 7 cl de rhum cubain.
Allongez à l’eau gazeuse puis remuez,
afin de parvenir à un mélange homogène.
Ajoutez une grosse tête de menthe en
déco et du citron vert finement tranché.
Si vous utilisez une paille, prenez-en une
biodégradable et à base d’amidon. F. B.
Fred Bayard est chef du bar du Royal
Monceau, Paris 8e.

LE SPIRITUEUX


Le pâtissier Pierre Hermé a créé une collection de
18  nouveaux macarons disponibles dès la fin de ce mois.
D’humeur baladeuse, le chef ! « Pour aborder la rentrée
avec plus de légèreté et d’insouciance, j’ai eu envie d’insuffler
au sein de mes créations quelques goûts de voyage. » Si vous
avez le blues de la fin de vacances, c’est la solution que l’on
vous propose pour y remédier : le Jardin d’Oryza, un
macaron à la lie de saké,
très délicat, vous propulse
au Japon ; le Jardin de
Nanzhao, parfumé au
Pu-erh (un thé fermenté
très particulier), dans un
village chinois... On fait
aussi escale à la Barbade
ou à Madagascar, en
Amérique du Sud... Une
irrésistible géographie
gourmande pour prendre
des kilos en toute légèreté.
M. G.
Macarons Pierre Hermé :
2,50 € pièce.
pierreherme.com.


N° 2141 - 95
Free download pdf