Afrique Magazine N°395-396 – Août-Septembre 2019

(Marcin) #1
AFRIQUE MAGAZINE I 395-396 – AOÛT-SEPTEMBRE 2019 109

supérieurà 75 % serontéligibles
au conceptd’agroforêt.
Les chefsd’exploitationsoccupant
des portionsdes agroforêtssont
recensés,identifiéset réinstalléssur des
espacesdédiéset aménagés(20 %), à
traversun processusde remembrement.
Dansces partiesaménagéesseront
pratiquéesl’agricultureintensive
et l’agroforesterie.
La gestionde ces zonessera
assuréepar le privédansle cadre
de conventionsde concessionayant
pourmissions,d’unepart,d’encadrer
les producteurssur la plate-forme
aménagéeet, d’autrepart,de
procéderau reboisementdes 80 %
d’espacesrestants.L’objectifest
de maîtriserla superficieoccupée
en forêtclasséepar les populations
recaséessur la plate-forme,maisaussi
de retrouverdansles autreszones
(80 %) de la couvertureforestière
à 100 %, au termedes conventions
de concessionsagro-industrielles.
Celanécessited’énormesmoyens
financierspourundépartement
ministérielpourtantmoinsnanti...
Nousparlonsd’unmontantde
plusde 600 milliardsde francsCFA
(914millionsd’euros).C’estl’évaluation
que nousavonsfaitede la mise
en œuvrede notrepolitiquesur une
DR - PASCAL MAITRE/MYOPpériodede dix ans.Nousdevonsdonc


mobiliser en moyenne 60 milliards
de francs CFA chaque année.
Évidemment, c’est bien au-delà des
moyens du ministère des Eaux et Forêts.
L’État a pris les devants
en mettant la main à la poche.
Et ce, depuis l’année dernière,
en permettant à notre département
d’avoir un minimum d’équipement
pour que nos collaborateurs
puissent faire leur travail,
se déplacer, reprendre la
main en quelque sorte. Mais
nous comptons aussi sur
le secteur privé, partenaire
essentiel de ce grand projet.
Nous allons organiser
d’ici la fin de l’année une
table ronde des bailleurs,
avec en particulier le soutien
actif des chocolatiers.
Le cacao fait partie des
éléments destructeurs de
la forêt. Et il est impératif
de concilier cette culture
essentielle pour la croissance
de notre pays et la protection de
la forêt. L’ensemble des industries
du chocolat ont prévu de nous
accompagner, pour que le cacao
devienne l’ami de la forêt.
Cela apparaît comme
un vaste chantier. Quelles
en sont les estimations?

La superficie totale reboisée
dans le cadre des différentes
initiatives depuis 1926 est estimée
à environ 400 000 hectares. Ce bilan
est largement insuffisant, en deçà
des objectifs, comparé au rythme
annuel de déforestation, estimé en
moyenne à environ 200 000 hectares.
En effet, pour atteindre un taux
global de couverture
d’au moins 20 % du
territoire national (soit
6 449 260 hectares),
il faudrait ramener
le déboisement
dans les proportions
de 50 000 hectares
par an, et reconquérir
parallèlement
4 628 114 hectares
de couvert à l’horizon 2045.
Clairement, c’est un défi!
Pour atteindre cet
objectif, les ambitions
du gouvernement sont,
dans un premier temps,
le reboisement de 3 170 918 hectares
dans les forêts classées, au titre
des CAFAD, et le reboisement de
1 457 196 hectares dans le domaine
rural, au titre de l’agroforesterie,
de la foresterie privée et
communautaire, et de la foresterie
urbaine et périurbaine. ■

Le parc national du Mont Péko, à l’ouest du pays,
« transformé » de 2012 à 2016 en plantation de cacao illégale.

« Nous allons
organiser
une table
ronde
des bailleurs,
avec en
particulier
le soutien
actif des
chocolatiers. »
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