Afrique Magazine N°395-396 – Août-Septembre 2019

(Marcin) #1
AFRIQUE MAGAZINE I 395-396 – AOÛT-SEPTEMBRE 2019 71

Je suis très fier de voir que dans
mon pays, la parité est quasi parfaite
dans le milieu universitaire. Il y a certes
un léger gap de 51 % d’étudiants contre
49 % d’étudiantes, mais ces dernières
monopolisent les meilleures notes et ce,
dans les filières littéraires, techniques
et scientifiques. La performance
est peu banale quand on connaît
l’héritage socioculturel de Djibouti.
Commentdécririez-vous
le quotidiendesétudiants?
De nombreuxvisiteurs
étrangerssontsurprispar
les conditionsd’accueil
de nos élèves.Nos amphis
sontsuffisammentspacieux
pourque chaqueétudiant
disposed’uneplacelors des cours
magistraux.Nos laboratoires
sontéquipésd’outilspédagogiques
ultra-performants.Nos bibliothèques
disposentde plusde 35 000 ouvrages
scientifiques,dontprèsde 20 000
ont été numérisés.Celadit, il y a un
élémentque nousn’avonspas encore
solutionné: l’accueildes étudiants
venusdes régionsde l’intérieur.

Combien sont-ils dans ce cas?
Nous sommes heureux de constater
la progression du taux de réussite
de nos élèves des régions. En 2019,
sur un effectif de 10 000 étudiants,
3 000 viennent des villes de l’intérieur.
Ils sont hébergés par leurs proches,
le plus souvent aux revenus modestes.
Le président de la République a décidé
d’accorder aux plus indigents d’entre
eux une aide sous forme de tickets

repasqui leur permetde prendre
quotidiennementun petit-déjeuner
et deuxrepasdansdes restaurantsde
la capitale.Par ailleurs,le transportdes
quartiersde la capitaleversles sitesde
l’universitéleur est assurégratuitement
par un systèmede ramassagepar bus.
Qu’enest-ildelarecherche?
Le Centred’étudeset de recherche
de Djibouti(CERD)accomplitun

travail considérable et se penche sur
les questions actuelles : les problèmes
de l’environnement, la désertification,
l’anthropologie, l’archéologie...
La recherche est au centre de l’intérêt
du président Ismaïl Omar Guelleh. En
février 2019, il a inauguré un laboratoire
high-tech dédié à la minéralogie [voir
l’encadré sur Nima Moussa, plus loin].
Personnellement, je travaille sur
un projet d’observatoire est-africain
sur les changements climatiques.
Nous nous sommes rendu compte
que l’Afrique et, plus particulièrement
sa partie orientale, ne disposait d’aucune
structure capable d’établir des données
pour analyser l’impact des changements
climatiques sur les économies et
le quotidien des populations. En
mars 2020, Djibouti devra accueillir
un colloque réunissant de nombreux
experts africains et internationaux
autour du thème « Science et
paix ». Qui mieux que notre pays
de paix pouvait organiser une telle
manifestation scientifique, qui servira

de baptêmeà cet observatoire
régional? Le mériteen revient au
présidentGuelleh,qui ambitionne
pourson paysle rôle de leader
dansla collectedes données devant
permettreune meilleuremaîtrise de
la questiondu changementclimatique,
dossierqu’ilcomptesoumettre à ses
pairsde l’Unionafricaine(UA). ■
ProposrecueillisparCherifOuazani

« Nous sommes heureux de constater la progression
du taux de réussite de nos élèves des régions.
En 2019, sur un effectif de 10 000 étudiants, 3 000 
viennent des villes de l’intérieur. »

DR

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