Investir N°2379 Du 10 Août 2019

(Kiana) #1

Vivendi 


Un  actionnaire  chinois 


pour  Universal  Music


G


énéralement estimée


autour de 25 milliards


d’euros, la filiale améri-


caine de Vivendi, Universal


Music Group (UMG), vaut en


fait 30 milliards. C’est en effet


sur cette base, a-t-on appris


mardi matin, que le chinois Ten-


cent envisage de racheter 10 %


de la première maison de dis-


ques mondiale (devant Sony


et Warner), avec une option pen-


dant un an sur 10 % de plus


au même prix.


Vivendi reste prêt à céder jus-


qu’à 50 % de sa pépite, mais,


compte tenu des tensions com-


merciales américano-chinoises,


le chiffre de 10 % limite sans


doute les risques de réaction du


gouvernement américain. Le


processus va de toute façon se


poursuivre et pourrait débou-


cher sur l’arrivée de fonds amé-


ricains, comme KKR.


Via sa filiale Tencent Music,


cotée à Wall Street depuis


décembre 2018, Tencent est de


loin le numéro un de la distribu-


tion de musique en ligne en


Chine. Ses plateformes de strea-


ming (QQ Music, Kugou, Kuwo


et WeSing) s’adjugent 75 % du


marché. En devenant action-


naire du producteur UMG,


détenteur des droits, il pourra


renégocier les accords signés


en mai 2017 pour y inclure des


redevances moindres selon les


volumes, ou des exclusivités


temporaires. Et la principale


filiale de Vivendi entend pro-


mouvoir ses artistes en Chine et


y dénicher de nouveaux talents.


Les deux partenaires voudront


aussi lutter contre le piratage et


remplacer le téléchargement


par l’abonnement. Fin mars,


Tencent comptait seulement


28,4 millions d’abonnés payants.


UNE BELLE MÉCANIQUE


Les marchés émergents offrent


un relais de croissance car, avec


le streaming via un smartphone,


la musique coûte moins cher : il


n’est plus utile d’acheter des


disques et des lecteurs. Le


streaming par abonnement


permet aussi de rentabiliser le


fonds de catalogue, sans coût


supplémentaire. Une belle


mécanique qui explique une


croissance des résultats deux


fois supérieure à celle des reve-


nus. Fin juin, le chiffre d’affaires


d’UMG progressait de 18,6 %, à


3,26 milliards d’euros, et le béné-


fice d’exploitation de 47,5 %, à


0,48 milliard, après respective-


ment + 10 % et + 22,1 % en 2018.


NOTRE CONSEIL


l


ACHETER : dans un 


contexte boursier fragile, 


la perspective d’un nouveau 


rachat d’action (autorisé à 25 € 


maximum) est une sécurité. 


Si la cession de 20 % d’UMG pour 


6 milliards d’euros se confirme, 


le groupe effacera largement 


sa dette nette, qui se limitait à 


2,1 milliards fin juin. Racheter des 


titres et les annuler permettrait à 


Groupe Bolloré (26,1 % du capital, 


hors options) de renforcer encore 


son contrôle. La décote frôle 25 % 


sur un actif net réévalué que nous 


estimons désormais à 33 € (dont 


24,60 € correspondant à la seule 


valeur d’UMG).


Objectif : 32 € (VIV).


Prochain rendez­vous : le 


17 octobre, revenus trimestriels.


 Le conseil 


 de la semaine 


 d’Investir


Par Jean­Luc Champetier


Vivendi
En €

15


20


25


2014 15 16 17 2019


25,


Nous avons commencé à acheter Vivendi au printemps 


2017, sur la base d’un cours de 18­19 €, après avoir compris 


que le pôle musical représentait une pépite cachée. En effet, 


nous avions fait une analyse du marché de la musique à l’occasion 


de la mise en Bourse avortée de Deezer, fin 2015, qui devenait 


rentable avec la généralisation du modèle d’abonnement strea­


ming à 10 € par mois. Nous nous sommes renforcés tout au long 


de 2018, entre 21 € et 22 €, en particulier avant les publications 


trimestrielles, car l’activité Streaming aux Etats­Unis de Spotify 


nous donnait une idée des résultats à venir. Désormais, directe­


ment et indirectement via Bolloré et Odet, Vivendi est devenu 


la deuxième ligne de Moneta Multi Caps avec une pondération 


de plus de 6 %. Nous restons positifs sur le titre malgré la belle 


hausse enregistrée depuis le début de l’année, car le secteur 


de la musique est en croissance forte et structurelle, indépendam­


ment de la conjoncture. En outre, le groupe n’est pas endetté et a 


pour actionnaire de référence Vincent Bolloré, qui a fait la preuve 


depuis quarante ans qu’il savait acheter et vendre au bon moment. 


Enfin, la valorisation actuelle reste abordable, puisqu’elle offre une 


décote proche de 25 % par rapport à un actif net réévalué (ANR) 


que nous estimons à 33 € par action. Avec la prochaine prise de 


participation de Tencent au capital d’Universal  Music Group, 


le pôle musical, évalué à 30 milliards d’euros, représente à lui seul 


24 € par action Vivendi. Au cours actuel, tout le reste (Canal +, 


Havas, Telecom Italia, Mediaset et Editis) est donc « gratuit ». 


C’est pourquoi nous avons un objectif de cours de 28 € à horizon 


de douze à dix­huit mois.


« Nous estimons l’actif 


net réévalué à 33 € 


par action »


L’AVIS DU GÉRANT


SUR CETTE VALEUR


Un  titre  décoté  de  près  de 


25  %  par  rapport  à  son  ANR


ANDRZEJ KAWALEC, ANALYSTE­GÉRANT 
DE MONETA MULTI CAPS

CONSTRUCTION-CONCESSIONS


Imerys   Baisse  des  volumes 


et  recul  de  la  marge  opérationnelle


Afin de faire face à cet environ-


nement, Imerys continue de


mener une action dont la prio-


rité est la réduction des coûts et


la génération de trésorerie. Pour


l’ensemble de l’exercice, le résul-


tat opérationnel courant pour-


rait afficher une baisse de l’ordre


de 10 %.- J.­L. M.


NOTRE CONSEIL


l


RESTER À L’ÉCART : nous


étions déjà prudents sur la


valeur. Nous réitérons notre 


recommandation. Le ralentisse­


ment de la croissance économi­


que mondiale peut avoir un 


impact important sur cette 


activité qui reste cyclique  (NK).


Prochain rendez­vous : le 


29 octobre, chiffre d’affaires 


du troisième trimestre.


L


e géant mondial de la valo-


risation des minéraux tra-


verse une mauvaise passe.


Le 25 juillet, le groupe a publié


un chiffre d’affaires semestriel


de 2,26 milliards d’euros, en


retrait de 2 %, dont une crois-


sance organique négative de


1,5 %. Cette déception s’explique


tout d’abord par un effet de com-


paraison défavorable, mais pas


seulement. Les conditions de


marchés sont difficiles aussi. La


baisse des volumes a été en par-


tie compensée par un effet prix


de + 2,7 %, mais cela n’a pas été


suffisant. Parallèlement, et plus


inquiétant pour les investis-


seurs, le bénéfice opérationnel


courant s’est établi à 245,1 mil-


lions, en recul de 13,5 %, faisant


que la marge s’est dégradée de


150 points de base, à 10,8 %.


En Bourse, à la suite de cette


publication, le cours a reculé :



  • 9,3 % en clôture du 26 juillet. La


baisse s’est poursuivie les jours


suivants. Depuis le 25 juillet en


clôture, le titre a perdu environ


22 % de sa valeur. Depuis le


1
er
janvier, l’action est ancrée

dans le rouge avec une chute de


l’ordre de 15 %, contre une


hausse de 11 % de l’indice Cac 40.


CRITÈRES D’INVESTISSEMENT


PERFORMANCE OPÉRATIONNELLE
lÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ
ÉVOL. MOYENNE (2016­2018) :  6 %
ÉVOL. 2019 :  STABLE
lBNPA
ÉVOL. MOYENNE (2016­2018) :  8 %
ÉVOL. 2019 :  STABLE

CONFIANCE DANS LA SOCIÉTÉ
lSOLIDITÉ DU BILAN
DETTE NETTE / FONDS PROPRES :  73 %
DERNIER ACTIF NET PAR ACTION : 35,44 €
lCONSENSUS DES ANALYSTES
A   43 %  
C   57  %  
V   0 %

INTÉRÊT BOURSIER
lRENDEMENT
DIVIDENDE 2019 ESTIMÉ :  2,40 €
RDT 2018 : 6 %   RDT 2019 : 6,5 %
lVALORISATION ESTIMÉE
PER 2019 :  6,8 FOIS
PER 2020 :  6,5 FOIS

COMPORTEMENT DE L’ACTION
lPERFORMANCE DU TITRE
COURS AU 8­8­19 :  36,88 €
VARIATION 52 SEMAINES :  ­ 42,06 %
2019 :  ­ 12,15 %
lVOLATILITÉ
BÊTA 52 S. : 1,4 FOIS
EXTRÊMES 52 S. :  64 € / 35,76 €

CRITÈRES D’INVESTISSEMENT


COMPORTEMENT DE L’ACTION


lPERFORMANCE DU TITRE


COURS AU 8­8­19 :  25,37 €
VARIATION 52 SEMAINES :  16,48 %


2019 :  19,22 %


lVOLATILITÉ


BÊTA 52 S. :  0,9 FOIS


EXTRÊMES 52 S. :  26,42 € / 20,93 €


PERFORMANCE OPÉRATIONNELLE
lÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ
ÉVOL. MOYENNE (2016­2018) :  9 %
ÉVOL. 2019 :  11 %
lBNPA
ÉVOL. MOYENNE (2016­2018) :  20 %
ÉVOL. 2019 :  19 %

CONFIANCE DANS LA SOCIÉTÉ
lSOLIDITÉ DU BILAN
DETTE NETTE / FONDS PROPRES :  ­ 1 %
DERNIER ACTIF NET PAR ACTION :  13,50 €
lCONSENSUS DES ANALYSTES
A   57 %  
C   33 %   
V   10 %   

INTÉRÊT BOURSIER
lRENDEMENT
DIVIDENDE 2019 ESTIMÉ :  0,50 €
RDT 2018 : 2 %   RDT 2019 : 2 %
lVALORISATION ESTIMÉE
PER 2019 :  24 FOIS
PER 2020 :  22,1 FOIS

Imerys
En €

30

40

50

60

70

80

2014 15 16 17 2019

36,


CRITÈRES D’INVESTISSEMENT


PERFORMANCE OPÉRATIONNELLE
lÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ
ÉVOL. MOYENNE (2016­2018) :  6 %
ÉVOL. 2019 :  26 %
lBNPA
ÉVOL. MOYENNE (2016­2018) :  ­ 8 %
ÉVOL. 2019 :  65 %

CONFIANCE DANS LA SOCIÉTÉ


lSOLIDITÉ DU BILAN


DETTE NETTE / FONDS PROPRES :  78 %


DERNIER ACTIF NET PAR ACTION : 29,50 €
lCONSENSUS DES ANALYSTES
A   56 % 
C   44 % 
V   0 %


INTÉRÊT BOURSIER
lRENDEMENT
DIVIDENDE 2019 ESTIMÉ :  1,36 €
RDT 2018 : 1,4 %   RDT 2019 : 1,6 %
lVALORISATION ESTIMÉE
PER 2019 :  17,5 FOIS
PER 2020 :  15,7 FOIS

COMPORTEMENT DE L’ACTION
lPERFORMANCE DU TITRE


COURS AU 8­8­19 :  85,98 €


VARIATION 52 SEMAINES :  23,75 %


2019 :  73,56 %


lVOLATILITÉ
BÊTA 52 S. : 1 FOIS


EXTRÊMES 52 S. :  86,56 € / 44,41 €


ÉQUIPEMENT TECHNOLOGIQUE


Ingenico  Group   Des  attentes 


relevées  après  un  bon  semestre 


tion et une trésorerie libre dispo-


nible de 300 millions.


Il faut dire qu’au premier semes-


tre, à données comparables, le


chiffre d’affaires, de 1,6 milliard, a


progressé de 13 %, et les ventes de


Banques et Acquéreurs (705 mil-


lions d’euros) ont crû de 16 %,


grâce à des gains de parts de mar-


ché en Amérique latine et en Asie-


Pacifique. Les ventes de la branche


Retail ont progressé de 11 % sur le


semestre, à 906 millions d’euros.


« Concernant les marchés matures,


[...] la zone Europe-Moyen-Orient-


Afrique a retrouvé une légère crois-


sance interne au deuxième trimestre


avec une résistance dans les parties


matures de la région et une accéléra-


tion dans les autres pays. L’Amérique


du Nord était conforme à nos atten-


tes [...], les Etats-Unis sont revenus à


une dynamique positive », a indiqué


Nicolas Huss, le directeur général.


Le résultat brut d’exploitation a


atteint 254 millions d’euros


(+ 31 %), soit une marge de 15,8 %,


et le bénéfice net a bondi de 48 %, à


80 millions d’euros.- D. T.


NOTRE CONSEIL


l


RESTER À L’ÉCART : atten­


dre avant de se reposition­


ner, même si, à 17 fois les résultats 


prévus pour 2019, on est loin de la 


moyenne à cinq ans ( 23 fois)  (ING).


Prochain rendez­vous : le 22 octo­


bre, chiffre d’affaires trimestriel.


I


ngenico serait-il redevenu


Ingenico? Pour la deuxième


fois depuis janvier, le fabricant


de terminaux de paiement a


relevé ses attentes annuelles.


La société table dorénavant sur


une progression interne de son


chiffre d’affaires de plus de 9 %,


contre « environ 6 % » auparavant.


L’activité historique Banques et


Acquéreurs devrait suivre une


tendance nettement plus mar-


quée avec une hausse visée à plus


de 7 %, contre 2 % auparavant. La


croissance de la branche Retail


reste attendue à plus de 10 %. Le


groupe vise plus de 590 millions


d’euros de résultat brut d’exploita-


IngenicoGroup
En €

40

60

80

100

120

2014 15 16 17 2019

85,


ACTIONS


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