Elle N°3843 Du 16 au 22 Août 2019

(Tina Sui) #1

96 ELLE.FR


C’EST MON HISTOIRE


ELLE VIE PRIVÉE


RETROUVEZ


« C’EST


MON HISTOIRE »


EN PODCAST SUR


L A CHAÎNE ITUNES


D E « E L L E ».


TANDIS QUE


L’EXCITATION


MONTAIT D’UN


CRAN TOUTES


LES TROIS


SECONDES, J’AI


EU UNE PENSÉE


POUR MES ÉBATS


ROUTINIERS


AVEC RENAUD.


PROPOS RECUEILLIS PAR HÉLÈNA VILLOVITCH ILLUSTRATION ANNABEL BRIENS


SUR INTERNET, TOUT EXISTE, ET MÊME UN SITE DE RENCONTRES SPÉCIALISÉ DANS


L’ADULTÈRE. POUR SARAH, LE SEUL RISQUE, C’ÉTAIT... L’AMOUR!


AVEC SAMMY, C’ÉTAIT


JUSTE POUR LA NUIT


Tromperie, adultère, infidélité... Que de vilains mots pour ce désir
qui, au fond, partait d’un très, très bon sentiment! Moi, tout ce que je
voulais, c’était passer un bon moment, vivre une expérience inédite
et, surtout, ne faire de mal à personne. En douze ans de vie commune
avec Renaud, il n’y avait jamais eu d’accroc au contrat. Le problème,
c’est qu’en une seule nuit je suis devenue une autre personne!
Je me demande souvent si je le referais, ce petit geste qui a provoqué
un séisme. Si je recommencerais en connaissant à l’avance les consé-
quences à venir.
Un soir de vacances, Renaud était par ti conduire les enfants chez sa
mère à la campagne, et je ne l’avais pas accompagné parce que je
voulais réfléchir calmement à un projet de boulot qui débutait.
Renaud et moi sommes architectes, c’est à la fac que nous nous
sommes connus.
En navigant sur Internet pour trouver des images de façades végéta-
lisées, je ne sais pas comment je me suis trouvée attirée par ce site
qui proposait des rencontres « en toute liberté » et « sans engage-
ment » entre personnes mariées et désireuses de tromper leur
conjoint. Ça m’a paru cocasse, et même légèrement ringard. Je me
suis dit que j’en parlerais à Renaud, pour le faire rigoler.
Seulement voilà, quand Renaud a appelé pour m’annoncer qu’il
avait décidé de dormir chez sa mère plutôt que de conduire dans la
nuit, je ne lui ai pas parlé du site. Et quand nous avons raccroché sur
un « Bonne nuit, mon amour », ma décision était quasiment prise.
Après tout, me suis-je dit, j’ai à peine plus de 30 ans, déjà deux
enfants, et le seul partenaire sexuel que j’aie connu, ou presque, c’est
le mec avec qui je vais finir ma vie. Alors pour le petit frisson, c’est ce
soir ou jamais.

FRISSON SANS CONSÉQUENCES?
« Petit frisson », c’était ridicule comme pseudo j’en conviens. Mais très
efficace! Deux ou trois clics plus tard, j’étais en train de tchatter avec
un certain « Gros kiff » dont j’étais bien certaine qu’avec lui ça n’irait
pas trop loin. Ou plutôt, que ça irait « seulement » trop loin. Enfin, pour
le dire simplement, il serait juste question de sexe, quoi!
Bon, nous n’allions tout de même pas nous donner rendez-vous direc-
tement dans une chambre d’hôtel. Nous nous sommes donc retrou-
vés au bar... d’un hôtel! On n’allait pas se mentir, comme on dit dans
les reality shows. On était quand même là pour coucher ensemble.
Ce n’ était pas un hôtel très chic, mais pas non plus un taudis. Revêtue
des vêtements les plus « adultérins » que j’avais trouvés chez moi
(c’est-à-dire de mon unique jupe et d’une espèce de chemisier un

peu sexy), je suis arrivée la première. Cinq minutes plus tard « Gros
kiff » débarquait en jean et chemise écossaise en laine. Il avait l’air
beaucoup moins idiot que son pseudo, mais en revanche, un peu
gêné.


  • Tu fais ça souvent, toi? m’a-t-il demandé après s’être assis sur un
    tabouret de bar à côté de moi.

  • Je le fais à chaque fois que mon mec par t en voyage, ai - je menti.
    Ça l’a fait rigoler et l’atmosphère entre nous a rapidement tourné à
    la blague. Comme il prétendait se prénommer Gérard, ce qui ne
    correspond pas du tout à un type dans la trentaine, j’ai déclaré
    m’appeler Micheline. Nous avons bu chacun un grand whisky, puis
    un autre, et inventé à voix basse des
    bêtises à propos de l’unique autre
    couple, que nous supposions adulté-
    rin, installé à l’autre bout du bar. Bien
    vite, nous avons eu un fou rire.

  • C’est drôle, a dit « Gérard », j’ai
    l’impression de te connaître depuis
    très longtemps. Et si on se disait nos
    vrais prénoms?
    J’ai bondi sur mes pieds.

  • Pas de ça, Gérard, ai-je répliqué
    avec autorité. Je suis venue pour me
    taper « Gros kiff », alors on y va. Je
    suis très impatiente.
    En réalité, je n’en menais pas large,
    mais les circonstances nous ont aidés.
    Il suf fisait de prendre l’ascenseur pour
    se retrouver dans une pièce où il n’y
    avait rien d’autre à faire que de se jeter
    tout nus sur un lit king size. C’est donc
    ce que nous avons fait.


COUP D’UN SOIR... POUR TOUJOURS!
La plupart de mes copines et copains prétendent que le sexe n’est
jamais bien la première fois. Là, c’était différent, parce que c’était
censé être la seule fois. Tandis que nous explorions nos corps avec
enthousiasme et que l’excitation montait d’un cran toutes les trois
secondes, j’ai eu une pensée pour mes ébats avec Renaud, bien
routiniers me suis - je dit, maintenant que j ’avais un point de comparai-
son. Mais je n’étais pas là pour penser à Renaud, ah non! Ça a été
un moment assez dément. Sans doute le fait de supposer qu’on ne
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