Les Echos - 20.08.2019

(vip2019) #1

Les Echos Mardi 20 août 2019 ENTREPRISES// 13


Elsa Conesa
@ElsaConesa
—Bureau de New York


Les Américains délaissent les sodas
pour l’eau en bouteille, mais sem-
blent avoir du mal à renoncer aux
bulles. Depuis quelques années, le
marché des eaux pétillantes connaît
une croissance très rapide outre--
Atlantique, avec une offre qui ne
cesse de s’élargir.
Selon Euromonitor, le marché
des eaux à bulles a doublé aux Etats-
Unis entre 2013 et 2018, approchant
les 2,5 milliards de dollars, avec un
rythme de c roissance annuel à deux
chiffres. Un engouement qui s’expli-
que par l’évolution des habitudes de
consommation des Américains, qui
tendent à se tourner davantage vers
des produits vus comme naturels.
Neutre, aromatisée, caféinée, ou
même alcoolisée, l’eau pétillante est
ainsi p erçue comme meilleure pour
la santé que les sodas et autres bois-
sons gazeuses sucrées, ou que la
bière.


« Big Soda »
Pionnière, la marque spécialisée
LaCroix, originaire du Wisconsin, a
été la grande bénéficiaire de cette
tendance, captant entre un quart et
un tiers du marché ces dernières
années avec ses eaux pétillantes
aromatisées aux fruits, présentées
dans des canettes colorées. Mais
elle a vite été rattrapée par la
concurrence : outre l’émergence
d’une multitude de petites marques
artisanales, les g éants de l’industrie,


BOISSONS


Surfant sur la vague
des produits sains
et naturels, les eaux
pétillantes, qu’elles
soient nature, aromati-
sées, caféinées ou
même alcoolisées,
connaissent une
croissance très rapide
aux Etats-Unis.


surnommés « Big Soda » aux Etats-
Unis, ont eux aussi conçu leurs
déclinaisons des eaux à bulles.
Pepsi a ainsi l ancé s on eau Bubly à
grand renfort de publicité lors du

Super Bowl l’an dernier, et a inondé
le marché avec une campagne de
distribution massive, s’e mparant
d’environ 10 % des ventes, selon les
estimations des analystes. Puis le

Les eaux LaCroix, originaires du Wisconsin, pèsent entre
un quart et un tiers du marché avec des eaux pétillantes
aromatisées aux fruits. Photo AFP

Décoration : Madura cherche à séduire


une nouvelle clientèle


sance d’Amazon, des sites de déstoc-
kage et des géants de la “fast
fashion” », observe Vincent Rey.
Madura et son réseau de 40 bouti-
ques implantées dans les grandes
villes françaises, pour la plupart des
succursales, ont d’ailleurs connu
des moments difficiles en 201 6
et 2017. La faute à un concept (les
rideaux prêts à poser) un peu en
bout de course. « Le rideau prêt à
poser n’était plus assez différenciant
et la marque avait vieilli avec sa clien-
tèle », reconnaît-il, bien décidé à atti-
rer une nouvelle g énération,
« celle des familles qui s’installent et
aspirent à autre chose que du Ikea ».
Madura n’a pour autant pas
renoncé à l’esprit de découverte des
origines, qui remonte à 1971, quand
le couple ramène d’Asie des tissus
dont ils remplissent leur première
boutique de la rue Monge. Si la pre-
mière génération Madura a flirté
gentiment avec la mode hippie,
l’actuelle serait plutôt sous influence
du « slow living ». « On sent une prise
de conscience que l’on ne peut plus
consommer comme avant. Les gens
préfèrent acheter moins mais mieux,
avec une exigence de qualité et de
durabilité », relève Vincent Rey.
Madura en a tiré les conséquen-
ces l’an dernier et a resserré de près
d’un tiers ses gammes autour de
l’habillage des fenêtres (rideaux
plus tringles), une activité qui repré-
sente encore la moitié de son chiffre

d’affaires, lequel s’élèverait à envi-
ron 25 millions d’euros. La sélection
plus exigeante s’accompagne d’une
place accrue faite aux belles matiè-
res : velours, profusion de lin épais
ou ultraléger, coton lavé, tous décli-
nés en accessoires (coussins, plaids)
et linge de lit. « Des intemporels dont
la part va grandir dans notre assorti-
ment », assure le DG.

Terracotta tendance
La montée en gamme de Madura se
voit dans l’apparition de tissus que
l’on s’attendrait à trouver chez les
éditeurs : jacquards, tissus brodés,

imprimés cachemire ou jungle...
« que grâce à notre taille nous rendons
plus accessibles ». A une offre élargie
de services aussi, comme la retou-
che (des longueurs) à domicile grâce
à un partenariat avec la start-up
Tilli. La nouveauté, c’est l’apparition
de mobilier dans les boutiques, têtes
de lit, poufs, tables basses et canapés,
qui s’ajoutent aux accessoires englo-
bant désormais vaisselle, vases, lam-
pes et bougies parfumées, « pour
créer un univers Madura ».
La clientèle apprécie : les ventes
progressent sur un rythme à deux
chiffres depuis le début de l’année.
L’opération « coup de balai » d’avril
et mai sur les anciennes collections
y a contribué mais, même pendant
ces deux mois, la moitié des ventes
s’est faite sur des produits non sol-
dés. Quant au mobilier, « dès la pre-
mière année il a représenté 5 % de
notre activité. Nous arriverons à 15 %
d’ici à trois ans ».
Vincent Rey a aussi décidé de
s’attaquer au marché des profes-
sionnels, architectes d’intérieur et
décorateurs qui rénovent boutiques
et hôtels. L’aspect des boutiques a
changé. Le bleu foncé des façades a
cédé la place à un terracotta flatteur
et tendance. A l’intérieur, les pro-
duits sont mieux mis en scène, plus
accessibles au toucher des clients. Il
faudra deux ans pour le déploie-
ment de ce nouveau concept à
l’ensemble du réseau.n

Valérie Leboucq
@vleboucq


Changement de décor et d’époque
chez Madura. Les fondateurs,
Agnès et Michel Bourgeois, restent
propriétaire à 100 % de l’enseigne
spécialiste des rideaux mais ont
passé le témoin de la direction géné-
rale à un jeune banquier d’affaires
qui les avait rejoints en 2013 à la
faveur du rachat de plusieurs fran-
chisés. Vincent Rey a quitté les
bureaux de Rothschild et Morgan
Stanley pour le petit commerce,
rayon maison, avec une feuille de
route simple : écrire la deuxième
phase de l’histoire.
Le moment est particulièrement
délicat pour le commerce de détail,
même si chez Madura les ventes en
ligne représentent déjà 20 %. « En
dix ans, l’environnement concurren-
tiel de l’univers de la décoration a été
bouleversé par la montée en puis-


TEXTILE


Pour se différencier
des pure players de
la Toile et des géants
de la « fast fashion »,
le spécialiste du rideau
monte en gamme et
ajoute du mobilier
à ses collections.


à suivre


Le SNPL appelle à la mobilisation
contre la réforme des retraites

AÉRIEN Le principal syndicat de pilotes de ligne, le SNPL, a appelé
lundi ses membres à se joindre le 16 septembre à la mobilisation
contre la réforme des retraites, qui aboutirait à la disparition de l eur
régime complémentaire. Les pilotes du SNPL ont « décidé de se join-
dre aux professions qui manifesteront le 16 septembre à Paris p our e xi-
ger le maintien de leur régime complémentaire et la prise en compte
des particularités de leur activité », indique un communiqué. Les
personnels navigants (pilotes, hôtesses et stewards) disposent d’un
régime complémentaire légal obligatoire, la CRPN, « indépendant et
autofinancé » selon le SNPL. Le haut-commissaire à la réforme des
retraites, Jean-Paul Delevoye, propose d e rempalcer à partir de 2025
les 42 régimes actuels.

La principale chaîne de pubs rachetée
par un conglomérat de Hong Kong

CAFÉS La principale chaîne de pubs britannique, Greene King,
va être achetée par un conglomérat de Hong Kong pour 5 mil-
liards de livres, ont annoncé les deux entreprises. Le groupe
CKA, fondé par le milliardaire hongkongais Li Ka-shing, pro-
pose 8,50 livres en numéraire pour chaque action Greene King,
ce qui valorise la chaîne de pubs à 2,7 milliards de livres (3 mil-
liards d’euros). Avec la dette de Greene King, le coût de l’acquisi-
tion atteint 4,6 milliards de livres. Le prix proposé aux action-
naires de Greene King offre une prime de 51 % par rapport au
cours de clôture de l’action du groupe de pubs vendredi soir.

La procédure de licenciement
enclenchée pour WN (ex-Whirlpool)

BIENS DE CONSOMMATION Les 138 salariés de la société WN,
repreneur l’an dernier de l’usine Whirlpool d’Amiens, qui n’ont
pas été repris par la société Ageco Agencement, ont reçu une
convocation à un entretien préalable à un licenciement pour
motif économique. Le fabricant de boîtes aux lettres réfrigérées
WN a été placé le 3 juin en redressement judiciaire faute de
débouchés commerciaux de ses produits. Le tribunal de com-
merce avait validé l’offre de reprise du fabricant de mobilier
Ageco Agencement, qui s’est engagé à reprendre 44 salariés de
WN, laissant 138 employés sur le carreau. L’entreprise compte
65 salariés et réalise 20 millions d’euros de chiffre d’affaires.

groupe a racheté le fabricant de
machines à gazéifier SodaStream
pour 3,2 milliards de dollars. De son
côté, Coca-Cola a mis la main sur
Topo Chico il y a deux ans, une mar-
que mexicaine populaire au Texas

qui vient renforcer un portefeuille
déjà bien garni, avec les marques
Dasani et Smartwater. Nestlé a aussi
lancé une version gazéifiée de son
best-seller Poland Spring, tandis
que Canada Dry ou Schweppes
investissent à leur tour ce marché.

Concurrence aux brasseurs
Si le succès des eaux pétillantes est
encore modeste par rapport aux
ventes d’eau en bouteille qui appro-
chent les 20 milliards de dollars aux
Etats-Unis, c’est l’un des segments
qui connaît la croissance la plus
rapide. L’offre s’élargit même à des
variantes agrémentées de caféine
ou d’alcool, visant à prendre des
parts de marché à la bière en se pré-
sentant comme plus saines et moins
caloriques. Le brasseur AB InBev a
d’ailleurs racheté en 2017 la marque
californienne Hiball, spécialiste des
eaux à bulles caféinées. Et le bras-
seur américain Sam Adams a lancé
la gamme « Truly Spiked &
Sparkling », des eaux à bulles aro-
matisées et contenant 5 % d’alcool.
Sur les six premiers mois de l’année,
les ventes d’eaux pétillantes alcooli-
sées ont plus que triplé pour attein-
dre 389 millions de dollars, selon
Nielsen.n

Les Américains troquent les


sodas pour les eaux à bulles


L’engouement pour
les eaux pétillantes
s’explique
par l’évolution
des habitudes
de consommation
des Américains.

Ces derniers se
tournent davantage
vers des produits vus
comme naturels.

Mairie de Clamart
AVIS D’ENQUETE PUBLIQUE
Incorporation des voies privées ouvertesàlacirculation publique situées dans
la zone d’activités NOVEOSàClamart, appartenantàlaSAIGI, dans le domaine
public communal.
Par arrêté du Maire de Clamart N°DAJA110/2019 une enquête publique d’une
durée de 19 jours est organiséedu6septembre 2019à8h30 au 24 septembre
2019 inclusà17h30,conformément aux dispositions réglementaires de l’article
L.318-3 du Code de l’Urbanisme.
Le public est informé qu’il sera procédéàune enquête publique relative
l’incorporation, sans indemnité, des voies privées ouvertesàlacirculation publique
situées dans la zone d’activités NOVEOSàClamart (avenue Newton, avenue
Réaumur,avenue Galilée, avenue Denis Papin), appartenantàlaSAIGI, dans le
domaine public communal.
Ces voies sont situées, pour moitié longitudinale de leur surface, sur le territoire
de la commune de Clamart, et pour l’autre moitié sur le territoire de la commune
du Plessis-Robinson, avec laquelle elles marquent les limites communales. Elles
représentent déjà toutes les caractéristiques de voies publiques.
L’enquêtepubliquesedérouleraaucentreadministratifdel’HôteldeVillede
Clamart (Direction de l’urbanisme et du logement, 3èmeétage, 1-5, avenue Jean
Jaurès, 92140 Clamart) aux horaires suivants :
-les lundis, mercredis et vendredis de 8h30à12h,
-les mardis et jeudis de 13h30à17h30.
M. André GOUTAL, commissaire divisionnaire de police honoraire,aété désigné
en qualité de commissaire enquêteur titulaire, par laVille de Clamart.
Le dossier d’enquête publique est consultable pendant la durée
de l’enquête publique au centre administratif de l’Hôtel de Ville de
Clamart, aux heures mentionnées ci-dessus, et sur le site internet :
http://incorporation-voiries-noveos-clamart.enquetepublique.net
Il comprend une notice explicative, des plans parcellaires, l’état des lieux des
voiries, la délibération du Conseil municipal du4juillet 2019, ainsi qu’un registre
d’enquêteàfeuillets non mobiles, cotés et paraphés par le commissaire enquêteur.
Des informations peuvent être demandées sur ce dossier auprès de la
personne responsable du projet, Monsieur Jean-Didier Berger,Maire de
Clamart, par l’intermédiaire de la Direction de l’urbanisme et du logement
de la commune de Clamart (3ème étage du centre administratif, 1-5,
avenue Jean Jaurès, 92 140 Clamart-tel. 01 46 62 36 44) aux horaires
habituels d’ouverture de la direction, ainsi qu’à l’adresse mail suivante :
[email protected]
Le public pourra consigner,pendant toute la durée de l'enquête du6septembre
à8h30 au 24 septembre 2019à17h30, ses observations, propositionsoucontre-
propositions sur le registre d’enquête publique ouvertàcet effet au centre administratif
de l’Hôtel deVille de Clamartàl’adresse et aux heures d’ouverture mentionnées
ci-dessus, ainsi que dans le registre électronique misàdisposition sur le site :
http://incorporation-voiries-noveos-clamart.enquetepublique.net
ou les adresser par écritàl’attention de Monsieur le commissaire enquêteur à
l’adresse suivante:Hôtel deVille–M.André GOUTAL–Commissaire enquêteur -
Place Maurice Gunsbourg-92140 Clamart.
Pour recevoir les observations écrites ou orales du public, le commissaire
enquêteur recevra lepublic au centre administratif de l’Hôtel de ville de Clamart, à
l’adresse mentionnée ci-dessus, les :
-vendredi 6septembre de 08h30 à11h
-mardi 10 septembre de 14h00 à17h
-mardi 24 septembre de 14h30 à17h
Le commissaire enquêteur disposera d’un moisàcompter de la clôture de
l’enquête pour remettre son rapport et ses conclusionsàMonsieur le Maire.
Le rapport et les conclusions du commissaire enquêteur seront tenusàla
disposition du public pendant un an,àcompter de la date de sa remiseàl’autorité
organisatrice, au centre administratif de l’Hôtel deVille de Clamart, en Préfecture
des Hauts-de-Seine et sur le site internet de laVille de Clamart,www.clamart.fr.
Les personnes intéressées pourront en obtenir communication dans les conditions
prévues par le code des relations entre le public et l’administration.
La décision d’incorporation, sans indemnité, dans le domainepublic routier de
la commune de Clamart de la partie des voies privées ouvertesàlacirculation
publique situées dans le parc d’activités NOVEOS appartenantàlaSAIGI et situées
sur le territoire de la commune de Clamart (avenue Newton, avenue Réaumur,
avenue Galilée, avenue Denis Papin) pourra être prise par délibération du Conseil
municipal ou par arrêté préfectoral.
EP19-365 [email protected]

annoncesjudiciaires&légales


ANNLEGALECH

La ligne de référenceest de 40 signes en corpsminimalde6points didot.
Le calibrage de l’annonceest établi de filetàfilet.
Lesdépartements habilités sont 75, 91, 92, 93, 94, 95 et 69.

LES ECHOS SOCIÉTÉS-LEPUBLICATEUR LÉGAL-LAVIE JUDICIAIRE

« On sent une prise
de conscience que
l’on ne peut plus
consommer
comme avant.
Les gens préfèrent
acheter moins
mais mieux, avec
une exigence
de qualité
et durabilité. »
VINCENT REY
Directeur général de Madura
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