Les Echos - 20.08.2019

(vip2019) #1

Les Echos Mardi 20 août 2019 ENTREPRISES// 15


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BIENVENUEDANS LA NOUVELLEECHOSNOMIE


ment est-ce possible? Selon le docu-
ment de l’IPO, WeWork ne loue pas
en son nom les plus de 500 immeu-
bles qu’il gère dans 111 villes – dont
Paris. Chaque contrat de location a
été passé par une entité indépen-
dante du géant américain. En cas
d’impayés, le groupe, dont certains
soulignent la fragilité financière, ne
sera pas obligé de payer.
Pour rassurer ses partenaires,
WeWork – qui continue d’expliquer
que sa situation est solide malgré
des pertes en hausse au premier tri-
mestre – a garanti une partie de ses
loyers. Selon le document de l’IPO,
un peu plus de 6 milliards de dollars
de loyers sont garantis : une partie
(4,5 milliards) l’est via des garanties
de la société et l’autre (1,1 milliard)
par des garanties bancaires.

Faible niveau de garanties
Le groupe a, par ailleurs, bloqué
268,3 millions de dollars sous
forme de dépôts en espèces et
183,9 millions sous forme de cau-
tionnement. Mais, mises bout à
bout, ces garanties ne représentent
même pas 15 % des engagements
financiers du géant qui représen-
tent autant que sa valorisation –
47 milliards de dollars.
Selon les documents de l’IPO, les
risques d’impayés portent en effet
sur plus de... 40 milliards de dollars.
Une bombe qui pourrait exploser
aux yeux des centaines de bailleurs
du groupe en cas de ralentissement
de l’activité de WeWork ou de retour-
nement du marché immobilier.n

Raphaël Bloch
@Bloch_R


En publiant son document d’intro-
duction en Bourse, WeWork pensait
rassurer les marchés. Mais c’est tout
l’inverse qui s’est produit. Depuis
plusieurs jours, les investisseurs
découvrent les petits et gros secrets
du géant du co-working qui doit
rejoindre Wall Street en septembre.
Le dernier en date concerne les
loyers de la société, dont le business
model est de louer des immeubles,
les transformer en bureaux et les
relouer à des professionnels. Selon
le « Financial Times », les loyers que
WeWork reverse aux bailleurs ne
sont pas seulement astronomiques,
ils sont surtout, p our la plupart, non
garantis contre les impayés. Com-


IMMOBILIER


Depuis 2010,
le géant américain
du co-working a pris
en location plus
de 500 immeubles pour
y installer ses clients.


S’il assure être capable
d’honorer tous
ses engagements,
plus de 40 milliards
de dollars de loyers
ne sont pas garantis
contre les impayés.


WeWork, une bombe à retardement


pour les bailleurs?


tions agricoles, grandes et petites, et
mettons en place un réseau en cours
d’expansion de centrales locales de
stockage et de vente », a confié le
Français Xavier Rolet, l’ancien
patron de la Bourse de Londres
nommé à la présidence de PhosA-
gro en mai dernier.
Le groupe, dont le principal mar-
ché reste la Russie avec 30 % de ses
ventes, e xporte vers une c entaine de
pays. L’Europe ne représente
actuellement qu’environ 25 % du
total. Mais, objet à controverse
entre lobbies, la réglementation sur
le cadmium décidée en novembre
dernier par l’Union européenne,
avec une mise en œuvre progres-
sive sur trois ans, pourrait changer
la donne.

Il s’agit de limiter le taux de ce
métal, potentiellement toxique et
cancérogène, dans les engrais
phosphatés indispensables à l’agri-
culture. La teneur maximale a été
fixée à 60 milligrammes de cad-
mium par kilogramme d’engrais,
avec une clause de révision du texte
sept ans après son entrée en appli-
cation. Un difficile compromis
entre développement économique
et protection des consommateurs.
PhosAgro, assurant proposer
des engrais à très faible teneur en
cadmium, espère bénéficier de
cette nouvelle réglementation. Le
groupe russe, dont la mine se
trouve sur la péninsule de Kola,
dans le Grand Nord polaire, espère
prendre des parts de marché à O CP,

le leader mondial marocain du sec-
teur, dont les engrais ont un taux
plus élevé de cadmium.

Près de 9 millions
de tonnes par an
« Mais il faudra que Bruxelles com-
prenne qu’on ne peut pas faire du
développement durable sans prendre
en compte les réalités économiques.
Pour baisser le prix de nos exporta-
tions russes, il faudra aussi suppri-
mer les taxes douanières sur les
engrais... », insiste Xavier Rolet.
D’autres pays producteurs
d’engrais pourraient bénéficier de
cette nouvelle réglementation,
notamment le norvégien Yara.
PhosAgro, en pleine expansion
depuis dix ans avec des capacités de

production de près de 9 millions de
tonnes par an, vise aussi une percée
sur les marchés asiatiques. En octo-
bre dernier, il a signé un accord de
1 milliard d e dollars p our des expor-
tations de 2 millions de tonnes, jus-
qu’en 2021, vers l’Inde. Avec New
Dehli, le groupe négocie également
une possible annulation de taxes
douanières.
En Asie, PhosAgro est en concur-
rence avec Mosaic, le g roupe a méri-
cain et numéro deux du marché
dans le monde. PhosAgro, lui, se
classe pour le moment au cin-
quième rang, derrière les deux lea-
ders marocain et américain et
devancé par deux producteurs chi-
nois, qui sont encore peu tournés
vers l’exportation (GPCG et YTH).n

Benjamin Quénelle
— Correspondant à Moscou


Le géant russe des engrais Phos-
Agro compte sur une nouvelle
réglementation européenne pour
augmenter ses exportations vers la
France et les autres pays de l’Union.
« Nous ciblons toutes les exploita-


AGROCHIMIE


Dans le Top 5 mondial
pour les engrais
phosphatés, PhosAgro
espère profiter de
la nouvelle réglemen-
tation européenne.


Le groupe russe PhosAgro vise l’Europe


avec ses engrais à faible teneur en cadmium


We Work a signé des contrats avec plus de 200 sociétés propriétaires d’immeubles. Photo James Leynse/RÉA

« Pour baisser
le prix de nos
exportations
russes, il faudra
aussi supprimer
les taxes
douanières
sur les engrais... »
XAVIER ROLET
Président de PhosAgro
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