Les Echos - 20.08.2019

(vip2019) #1

Les Echos Mardi 20 août 2019 FRANCE// 03


Gé rald ine et Jean-Françoisforment, depuis 2006,
un coupled’entrepreneurs-hôteliersmade in B&B
HOTELS. En 12 ans, ils sont devenus gérantsmandataires
de trois hôtels. Leur secret?Trouverle juste milieu entre
excellenceopérationnelleetcontact humain.

Géraldine&Jean-François
DAUCHEL
B&BHOTELSNANTES
ATLANTISLEZÉNITH,
REZÉSAINT-SÉBASTIEN
&SAINT-NAZAIRE

Découvrezleur portrait sur la chaîne B&BHOTELS


«L’hôtellerie,c’estune


histoiredef amille»


Histoiresd’Hôteliers&Entrepreneurs
ÉPISODE8-AOÛT

COMMUNIQUÉ


T


ravailler encouple,çafait rêver. Géraldine
et Jean-François sontlebelexemple
d’un duo épanoui.«Êtreàla
têtede notreentreprise
nous titillait. Quandla
possibilitédedevenir gérants
mandataires chez B&B
HOTELSs’est présentée, ça a
étéuneévidence»,explique
Jean-François.Pari réussi
pourlecouplepuisqu’ils
gèrentàprésent troishôtels
dans larégionnantaise.
«Treizeans plus tard,leschiffres
d’affaires de nosétablissements
continuentdecroîtreet nosservices se multiplient.
Êtrepatrons, c’estunsacrédéfi, mais nous sommes
fiersdecet accomplissement»,confie Géraldine. Ils
necomptent pass’arrêter là :«l’idée d’un 4ehôtel
est dans uncoin de notretête »,rêveJean-François.

Êtrepartout,toutletemps
Féru duweb,lecouples’esttoujoursmontré
actif sur Internet, notammentàtraversune page
Facebook et des articles publiés surleurssites.
Lesrésultatsnetardent pas:letaux d’occupation
monteenflèche.«Ontravailletouslesjours
avec deslogicielsERPetCRM. C’est idéalpour
automatiserle fonctionnementdel’hôteletfaciliter

la communicationavec noscollaborateurs.Te mps
gagnéetcroissanceassurée!»,souligneJean-
François.Pour Géraldine, il estaussi important
d’occuperle terrain surlesmarchés,les
salons, etc.L’ enjeu estd’êtrevisible
et de seconstruireunréseau de
partenaires.

Larichesse,
c’estlesautres
Leur philosophie estsimple:le
serviceclient et larelation
humaine.Desvaleurstransmises par
Jean-Françoisàsafille...ainsiquele virus
del’hôtellerie!Elleest elle-même devenue, aux
côtésdesonconjoint, géranteassociéed’undes
établissementsexploités par Jean-François et
Géraldine. Et si pour beaucouple clientest roi, il
devientparfois un ami pour GéraldineetJean-
François.«Nous sommes
souventinvités aux quatre
coins de laFrance»,
concluentils en souriant.
Existe-t-ilplus belle
récompenseque d’être
àleurtour accueillispar
des personnesàqui ils
répètent inlassablement
«Bienvenue chezvous»? Conception

&r

éalisation :

-C

rédit

s:B

&B HOTELS, Quentin O’Bear

,DR

Expérience
client

Innovation


hotelbb.com

d’AXA IM. « Ils peuvent renégocier
leurs taux auprès de leur banque
et donc baisser leurs mensualités, ce
qui dégage des marges de manœuvre
pour consommer. Ou alors la baisse
des taux leur permet d’augmenter
leur capacité d’emprunt », explique-
t-il.
Le taux moyen pour un crédit
immobilier à long terme est
d’ailleurs passé de 1,62 % en
juillet 2017 à 1,39 % le mois dernier.
« Depuis 2013, la baisse des taux a fait
gagner aux ménages français en
moyenne un point de revenu disponi-
ble », soit environ 130 milliards
d’euros, estime Anton Brender, chef
économiste de Candriam. C’est
beaucoup, mais « petit à petit, l’effet
tend à s’estomper », tempère Flo-

rence Pisani, économiste chez Can-
driam. « Les charges d’intérêt ne
représentent plus que 1 % de leur
revenu disponible et elles ne pourront
pas passer à zéro », souligne-t-elle.

Bulle immobilière redoutée
Attention toutefois, la dynamique
du crédit aux ménages reste forte
dans l’Hexagone et les ménages
français sont plus endettés que
leurs voisins. Fin 2018, la dette des
Français représentait 95 % de leur
revenu disponible, contre 83 %
pour les Allemands et 61 % pour les
Italiens. Et l’octroi de crédit aug-
mente rapidement, de l’ordre de 6 %
par an. C’est aussi le cas pour les
entreprises françaises, dont l’endet-
tement grimpe vite.

Il ne fait que baisser. Le coût moyen
du financement à cinq ans des
entreprises est passé de 1,26 % en
mai à 1,05 % en juin, selon le dernier
décompte de la Banque de France.
Et la conséquence mécanique de ce
recul des taux d’intérêt, c’est que les
crédits bancaires aux entreprises
augmentent très vite. En juin
dernier, sur un an, ils ont progressé
de 7,1 %.
En un sens, il s’agit d’une bonne
nouvelle puisque cela permet à
l’investissement de rester dynami-
que. Au deuxième trimestre, sa
vigueur a d’ailleurs surpris. Les
entreprises françaises ont aug-
menté leurs investissements à un
rythme de l’ordre de 4,5 % sur un
an. Et les investissements sont un
préalable à la montée en gamme du
tissu productif français et donc à
l’amélioration de sa compétitivité.


La dette des entreprises,
qui représentait 72,6 %
du PIB en France à fin 2018,
est la plus élevée des grands
pays développés, Japon mis
à part. Mais les sociétés
françaises accumulent
du cash, ce qui limite
les risques à terme.


CONJONCTURE


Guillaume de Calignon
@gcalignon


C’est un chamboulement économi-
que dont nous n’avons pas encore
vu tous les effets. Depuis juin der-
nier, l’Etat français emprunte à taux
négatifs sur les marchés à 10 ans. Et,
que ce soit pour les ménages et les
entreprises, le loyer de l’argent
baisse aussi à toute allure.
L’Etat est évidemment le grand
gagnant de ce phénomène. Le taux
des obligations d’Etat à 10 ans était
proche lundi de – 0,35 % alors que le
gouvernement prévoyait au prin-
temps dernier que les taux longs
seraient à 1,25 % à la fin de l’année.
Un sérieux coup de pouce pour les
finances publiques.


La baisse des taux d'intérêt
devrait générer 400 millions
d’euros d'économies sur le coût de
financement de l’Etat en 2019, selon
la Cour des comptes. Et l’économie
atteindrait 4 milliards l’an prochain
si les taux se maintiennent au
même niveau et même 22 milliards
d’euros d’ici à 2022, selon le rappor-
teur général du Budget, le député
LREM, Joël G iraud. De quoi a mélio-
rer les comptes publics sans beau-
coup d’efforts.
Pour les ménages, l’effet est moins
facile à appréhender puisqu’ils sont
emprunteurs mais aussi épar-
gnants. Ceux qui mettent beaucoup
d’argent de côté, souvent les plus
aisés, seront affectés de façon néga-
tive, les revenus de leur épargne
chutant. Mais « l’impact global de
la baisse des taux est positif pour
les ménages », considère Laurent
Clavel, responsable de la recherche


Du fait d’une


dynamique du crédit


toujours forte, les


ménages français


sont plus endettés


que leurs voisins.


Il reste que l’endettement brut
des entreprises en France est très
élevé. Il représentait 72 ,6 % du PIB à
la fin de l’année dernière, soit le
niveau le plus élevé des grandes
économies développées, Japon mis
à part. D’ailleurs, depuis 2010,
l’endettement total des sociétés non
financières hexagonales a pro-
gressé à un rythme annuel moyen
de 5,2 %.
Le Haut Conseil de stabilité
financière est toutefois rassurant.
D’abord parce que les entreprises
françaises accumulent les liquidi-
tés. En clair, elles profitent de
l’argent pas cher pour augmenter
leur cash. Ensuite parce que les
fonds propres ont progressé ces
dernières années, ce qui renforce
leur solidité financière.
La Banque de France souligne,
elle, que le poids des intérêts dans le

résultat des entreprises « a baissé
continuellement au cours de la der-
nière décennie ». Elle met aussi en
avant le fait qu’une « fraction signifi-
cative de la dette est concentrée
sur une relativement petite partie
des entreprises », principalement
des grandes sociétés que les autori-
tés surveillent comme du lait sur
le feu.

Entreprises « zombies »
Les taux bas pourraient avoir un
autre effet sur les entreprises fran-
çaises. Celles que l’on appelle
« zombies », c’est à dire les entrepri-
ses qui sont peu efficaces et dont la
marge d’exploitation ne permet pas
de rembourser la charge d’intérêts,
vont continuer à vivre. « Normale-
ment, elles devraient faire faillite
mais avec les taux très bas, il n’y a pas
de sanction financière », explique
Denis Ferrand, directeur général de
l’institut Rexecode.
« Or, ce sont d es entreprises dont l a
productivité est faible. Comme le pro-
cessus de destruction créatrice ne
fonctionnera pas, la survie de ce type
d’entreprises va donc affaiblir les
gains de productivité de l’économie
dans son ensemble et donc sa capa-
cité de rebond », alerte l’économiste.
— G. C.

L’endettement des entreprises


placé sous surveillance


+ 7, 1 %

LA HAUSSE SUR UN AN
des crédits bancaires
aux entreprises
en juin dernier.

L’autre risque, c’est celui de la
formation d’une bulle immobi-
lière. En effet, plus les taux bais-
sent, plus les ménages peuvent
s’endetter pour acheter et plus les
prix de l’immobilier grimpent. Le
Haut C onseil de s tabilité financière
a ainsi mis sous surveillance le
marché de l’immobilier « pour évi-
ter des effets de débordement néga-
tifs sur le reste de l’économie », dit-il
dans son dernier rapport annuel.
Un scénario à la japonaise au
début des années 1990 serait une
catastrophe.
Enfin, la baisse des taux a ten-
dance à fragiliser les banques,
moins profitables. Pour l’instant,
ce n’est pas ce qu’on voit en France
mais il ne faudrait pas que la capa-
cité des établissements financiers
à distribuer du crédit soit à terme
affectée, ce qui aurait a lors u n effet
sur l’activité économique du
pays. De même, les assureurs,
qui vendent des produits d’épar-
gne retraite, sont directement
attaqués par les taux négatifs.
D’autant qu’ils sont à la recherche
de titres sûrs, comme les obliga-
tions allemande ou française, jus-
tement à taux négatifs. « Il est diffi-
cile de promettre à nos clients
un rendement négatif de 0,4 % »,
explique dans une litote un
assureur.n

lL’ Etat est le grand gagnant de la baisse du loyer de l’argent de cet été avec une économie pour le


budget estimée à 400 millions d’euros cette année. Même chose pour les ménages qui empruntent.


lEn revanche, banques et assureurs en sortent affaiblis.


Taux d’intérêt négatifs :


les gagnants et les perdants


Corridas :
Guillaume
« regrette » d’avoir
pu « choquer »

POLÉMIQUE Didier
Guillaume, l’un des deux
ministres dont la présence
mercredi dernier à une cor-
rida à Bayonne, a déclenché
une fronde sur les réseaux
sociaux, « regrette » d’avoir pu
« choquer » des militants du
bien-être animal opposés à
la tauromachie, dont une
poignée a manifesté devant
son ministère lundi. « Ce qui a
été terrible sur les réseaux
sociaux, cela a été la récupéra-
tion politique et politicienne
faite par d’autres. Mais je le
comprends et je suis désolé si
j’ai pu choquer », a-t-il dit sur
franceinfo.

en bref


Pénuries
de médicaments :
la réponse
des fabricants

SANTÉ Les pénuries de médi-
caments sont des phénomè-
nes « pour lesquels il n’y a pas
une solution unique et sim-
pliste », ont réagi lundi les
entreprises du médicament,
après la tribune d’une ving-
taine de médecins et profes-
seurs hospitaliers dénonçant
ces pénuries parue dans le
« JDD ». Ceux-ci s’inquiétaient
que 868 « signalements de ten-
sions ou de ruptures d’approvi-
sionnement » o nt été relevés en
2018 dans les hôpitaux, soit
« vingt fois plus qu’en 2008 ».
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