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uelles solutions pour dé-
barrasser les plages des dé-
chets plastiques?Laques-
tion est de saison. Elleabeau
être un marronnier,elle préoc-
cupe. Dans la région, de nom-
breuses stratégies ont ainsi été
déployées dans cette guerre
sur sables (mouvants) dont
l’ennemi-incivique estivant ar-
mé de sacs-poubelle canardant
àcoups de mégots, parfois aidé
par l’alliésournois qu’est le
vent-indispose les habitants
et fait fuir les touristes.
Lundi, c’est ainsi sur une
plage, celle des Sablettes,àLa
Seyne-sur-Mer(Var),quelase-
crétaire d’Étatàl’écologie
Brune Poirsonaprésenté sa
nouvelle tactique de combat:
une charte pourdes plages
sans plastique (voir ci-contre)
qu’elle espère faire signeraux
collectivités. Un choix qui ne
doit rien au hasard, la com-
mune varoiseamis en place de
"bonnes pratiques" sur cet es-
tran prisé des vacanciers.
" Elle (Brune Poirson, Ndlr) a
pu relever in situ des initiatives
que nous avions prises avec la
métropole de Toulon Méditerra-
née, explique le maire (Gauche
républicaineetsocialiste) de
La Seyne, Marc Vuillemot. Des
choses simples mais quand on
installe des corbeilles qui per-
mettent un tri sélectifàraison
d’une tous les 20/25 m, ça aide à
fairelesbonsgestes. "L’édile
poursuit:" On aaussi des dispo-
sitifs de sensibilisation portés
par les gestionnaires des plages,
les commerçants, les citoyens et
en particulier les jeunes, qui
sont hypersensibilisés-onl’a vu
aux électionseuropéennes.Ils
sont d’excellents ambassadeurs
auprès de leurs aînés. "Enparal-
lèle, la Villeaaussi fait poser
sur les bouches d’égouts la
mention "Ici commence le ri-
vage", pour décourager les fu-
meurs d’y jeter leur mégot.
De bonnes idées,relative-
ment classiques,cependant.
La ville de Cannes, elle, est al-
léeplusloin,imposant au
1
er
juin de cetteannée aux
49kiosques-notamment les
39installés sur le littoral-dene
plus distribueràleurs clients
de plastiqueàusage unique.
Une manière de précéder la ré-
glementation européenne sur
le sujet, qui entrera dans
quelques mois en vigueur. Exit
donc les couverts, gobelets et
assiettes en plastique, bienve-
nueles ustensiles en bois ou en
amidon de maïs.
Plus audacieuse, uneautre
stratégie,tentée sur plusieurs
plages corses, mais également
dans les calanques de Port-Pin
et En-Vau, dans le Parc des ca-
lanques, consisteàôter simple-
ment les poubellesdans l’es-
poir de diminuer le dépôt de dé-
chets plastiques, en incitant les
gensàrepartir avec.
Une idée quiaprésenté de
bons résultats sur la façade at-
lantique, dans le très huppé
Cap Ferret. Et si Didier Réault,
président du Parc des ca-
lanques et adjoint au maire de
Marseille en charge du littoral,
est satifsait du résultat dans le
parc, la Ville ne s’est pas ris-
quéeàtenter la même expé-
rience dans les plages de zones
urbaines.
" ÀMarseille,lavraie grosse
expérimentation pour nous,
c’est les poubelles de tri mises en
place avec Citeo, présente l’élu,
Nous en avions équipé 11 sites
l’année dernière, aujourd’hui
29 sites en disposent. Maisça
marche bien, aussi parce qu’il y
aune bonne information et de
la sensibilisation. "Etde
conclure:" Sur la charte de
Brune Poirson, nous cochons
pas mal de cases. Et ce, alors
que nous sommes sur des plages
pas facilesàgérer. "
Marguerite DÉGEZ
Corbières traîne malgré elle une mauvaise réputation. Quand
ses cousines huppées de la Pointe-Rouge et Borély snobent les
fumeurs,àCorbières onyfume, onymange. Onysort même
son barbecue. Pourtant l’eau n’est pas moins belle qu’ailleurs.
Et pour ce qui estdelapropreté,aux diresdes usagers, les
choses ont bien changé depuis quelques années.
Àpeinesortiduparking, la première vision est celle d’une ran-
gée de sacs poubelle noirs, jalonnantl’espace de pique-nique.
Et si, sur le chemin qui mèneàlaplage, quelques sacs plastique
s’accrochent aux rochers et arbustes environnants, la plage
elle-même est globalement préservée.
Chaque jour de l’été, Jean-Claude gare son camionàpizza à
quelques mètres du sable. " On voit une très nette amélioration
par rapport aux années précédentes, estime-t-il en ramassant un
gobelet abandonné sur le sol. Deuxoutroisfois par jour, les pou-
belles sont récupérées, mais surtout ilyaune grande prise de
conscience de la part des gens. "Plus loin, Salima, venue avec son
neveu et ses trois petits-neveux, confirme avec verve:" Cor-
bières?!Mais c’est la plage la plus propre de Marseille!D’ailleurs
c’est pour ça qu’ilyaautant de gens. "
En la matière, la présence des médiateurssociaux de
l’ANCS/Addap13, mandatés par la Ville et présentstout l’été sur
la plage, aide sûrement. " Il yaquelques jours, j’ai vu un gamin
jeter deux cannettesàlamer. Je l’ai rattrapé, et je l’ai fait sauter à
l’eau pour les récupérer ", sourit Nassim. Son collègueNourdine
poursuit:" Ici, les gens sontflemmards. Le meilleur moyen de gar-
der la plage propre, c’est de mettre des poubelles partout. Les enle-
ver, je n’y crois pas. "Pour autant, ils sont unanimes:enmatière
de déchets, les choses se sont beaucoup amélioréesàCorbières.
Comme pour leur donner raison, un tout petit garçon passe
devanteux, bras chargés de bouteilles vides,etsemet sur la
pointe des pieds pour atteindre le rebord de la poubelle. Sous le
regard bienveillant de sa mère, qui commente avec un sourire:
" Il al’habitude. Quand on quitte la plage, on jette les déchetsàla
poubelle. Commeàlamaison. "
M.DG.
De plus en plus de mairies interdisent désormais les plages aux fumeurs. La Ciotat, précurseur en la
matière,aété imitée cette année par Marseille sur trois plages du 8
e
arrondissement. / PH SOPHIE SPITERI
62 100
Le secteurprivéaenregistré 62 100 créations
nettes de postesaudeuxièmetrimestre 2019, soit
une hausse de 0,3 %, selondes chiffresprovisoires
de l’Inseepubliés hier. Ces créations ralentissent
par rapportàunpremier trimestre marqué par une
accélération avec plus de 90 000emplois créés.
Sur un an, l’emploisalarié est en hausse de 1,3 %.
SUR LA PLAGE DE CORBIÈRES,ÀMARSEILLE
"On voit une très nette amélioration"
Présentée,donc,par la secrétaire
d’ÉtatàlaTransition écologique
Brune Poirson, la charte "Une plage
sans déchet plastique"aété élabo-
rée avec l’Association nationale des
élus du littoral (Anel). Elle se com-
pose de 15 engagements, pris par les
collectivités signataires, répartis en
troisvolets:lasensibilisation(mobi-
lisation des acteurs économiques,in-
formationdes usagers, etc.), la pré-
vention (intégration du zéro plastique dans les cahiers des
charges des événements municipaux, expérimentation de la
consigne sur les contenants alimentaires, etc.) et enfin le ramas-
sage, nettoyage, collecte et tri des déchets. D’après le ministère
de la Transition écologique et solidaire, qui en assurera le suivi,
plusieurs villes ont déjà manifesté leur souhait de signer la
charte dès cet été, dont les communes varoises du Lavandou et
de Saint-Mandrier-sur-Mer, Poggio-Mezzana en Corse ou encore
Le Grau du Roi (Gard). /PHOTO ANGE ESPOSITO
Il aété le premieràprésen-
ter sa candidatureàlat êtedes
Républicains, une vingtaine
de jours après la démission de
Laurent Wauquiez, le2juin
dernier. En attendant les élec-
tions internes au parti (lors
des week-ends des 12 et 19 oc-
tobre), Christian Jacob pour-
suit sa campagne. Et son tour
de France. Depuishier, et au-
jourd’hui encore le président
du groupe LRàl’Assemblée na-
tionale sillonne Marseille, au
côté de son" ami ", RenaudMu-
selier.
Le parlementaire saisit l’oc-
casion pour détailler à LaPro-
vence sa vision d’une droite
" moderne ", " ouverte ". Et qui
doit scierlachaîne au bout de
laquelle traîne le boulet des eu-
ropéennes... " Après ce que l’on
vient de vivre, il faut ouvrir
grand les portes et les fenêtres ",
martèle le candidat.Une " ou-
verture "qui s’adresse aux
corp sintermédiaires, élus ter-
ritoriaux, mais égalementàla
société civile. " Nous sommes
devenus un parti de parlemen-
taires. Et avec la suppression
du cumul des mandats,on
perd notreancrage territorial.
Il faut donc le retrouver ".
Alors, Christian Jacob, s’il est
élu, tentera de composer une
" équipe dirigeante dans la-
quelle on ferait rentrer des élus
départementaux, régionaux,
des maires ". Et aspireà" redé-
marrernossectionsprofession-
nelles ". Il détaille: "L’idéese-
raitdetravaillerpourchaque
section, sur un trinômecompo-
séd’unparlementaire,d’unélu
territorial et d’un profession-
nel du secteur en question ".
Deux autres candidatures
L’élumise ainsi sur une re-
structuration profonde de son
parti. Au lieu de conseils natio-
naux,parexemple" oùchacun
veutdonnersondiscoursetne
pas écouter celui des autres ", le
député de Seine-et-Marne
imagine un ping-pong verbal,
" àl’imagedecequisefaitlors
des questions au gouverne-
ment.Unequestionrapide;
une réponse rapide ". Un
moyen, veut croire le candi-
dat, " de démontrer que l’on ré-
fléchit,queçatravaille,que
l’on échange, que ça
bouillonne ".
Encorefaut-il gagner le par-
ti. Annoncé favori, Christian Ja-
cob devracomposer avec les
candidatures de Guillaume
Larrivé et de Julien Aubert, dé-
puté de Vaucluse./PH. G.ROBERT
Antoine MARIGOT
[email protected]
Sur le sable des plages,
c’est la guerre des déchets
Brune Poirson dévoilait lundi sa nouvelle stratégie de combat contrela
pollution, unechartedes plages propres. Tour d’horizon des tactiques en vogue
France
Le chiffre
Que propose la charte?
PRÉSIDENCEDES RÉPUBLICAINS
Christian Jacob en
campagne àMarseille
Très prisée, la plage de Corbières,àl’Estaque, attire chaque
jour de l’été de nombreuses familles. / PHOTO M.DG.
HANDICAP
L’Unapei lance un appelàtémoignages
L’Unapei, association qui milite pourl’accès des enfants handica-
pés àl’éducation,alancé hier une plateforme sur internet visant à
récolter des témoignages de parents sur la " réalitédeparcoursédu-
catif et scolaire "deleursenfants,aannoncé l’association. La plate-
forme, marentree.org ,apour objectif de " donner la parole aux pa-
rentsd’enfantsensituationdehandicapetleurpermettredemettre
en lumière la réalité du parcours éducatif scolaire de leur enfant,
souvent source d’exclusion et de perte de chance ", affirmel’Unapei
dans un communiqué. " Cetteannée encore,pour la rentrée sco-
laire,desmilliersd’enfantsensituationdehandicapsontexclusdes
bancs de l’école ", regrette déjà l’Unapeiàmoins d’un mois de la
rentrée,prévuenationalementle 2 septembre." Cetteplateforme
vise àrecenser les besoins ", explique Sonia Ahehehinnou, porte-pa-
role de l’Unapei.
ÉCONOMIE
Buzyn opposéeàunretour de l’alcool
dans les stades
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s’est opposée hieràl’hypo-
thèse d’un retour de l’alcool dans les stades, souhaité par des dépu-
tés au grand damdes addictologues." La ferveur n’apas besoin d’al-
cool pour s’exprimer dans nos stades ", ajugéMmeBuzyn dans un
messagesurTwitter." L’alcooltue 41000 personneschaqueannée
dansnotrepays.Chacundecesdécèsestévitable.Nelaissonspasde
nouvelles incitationsàlaconsommationd’alcool se rendre com-
plices de ce bilan ", a-t-elle martelé. 105 députés LREM (un tiers du
groupe)ont déposé fin juilletàl’Assembléeune proposition de loi
" visantàfaire de la France une nation sportive "dans laquelle ils
proposent" d’assouplirdemanièreencadrée" laloiEvin "dansles
stades en étendant l’octroi d’autorisations temporaires de vente d’al-
cool aux sociétés sportives ".
"Ça marche lorsqu’ilya
une bonne information
et une sensibilisation."
DIDIERRÉAULT
"Nous sommes
devenus un parti
de parlementaires."
CHRISTIAN JACOB
II
http://www.laprovence.com
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