C
’est "la" maison du bonheur. Celle où ré-
sonnentles cris des enfants et les rires des
amis.Celle qui abrite un nouveau bonheur.
Celle où Patrick Chêneachoisi de se poser ilya
cinq ans, non loin du Ventoux et des Dentellesde
Montmirail,àCaromb.L’ancienjournaliste spor-
tif, commentateur du
Tour de France, présen-
tateur de Stade2etdu
JT de 13 heures sur
France 2, cultive désor-
mais, aux côtés de Lau-
rence son épouse, la
vigne du domaine Dam-
brun. Pour La Provence ,
il aaccepté d’ouvrir ses
portes, auxcôtés de sa
fille aînée de 36 ans,l’ac-
trice Juliette Chêne.
Interview croisée
père-fille depuis la cui-
sine et le jardin.
Comment s’organise
cet été pour vous?
Patrick Chêne :De-
puis que j’habite ici (de-
puis 2014, ndlr), je ne
bouge pas de l’été. Sur les 60 jours, je m’accorde
cinq jours en Corse, près de Calvi avec ma petite
famille. Ici, c’est le paradis sur place, notre petit
paradis.Ilyatout. Les enfants descendent pas-
ser quelques jours-à nous deux avec Laurence,
on ena6!-.Lamaison est remplie de jeunes,
c’est sympa.Etpuis, ilyal’entretiendudomaine
:les traitements (naturels), l’assemblage, la mise
en bouteille. Onadequoi faire!
Juliette Chêne :L’été, c’estpassage obligéàCa-
romb. Ici, c’est la na-
ture,lerepaire fami-
lial, on fait des confi-
tures, des bons repas,
on reçoit les copains,
on va au festival d’Avi-
gnon (elle est allée voir
"Mimosa", la piècemo-
liérisée avec Julie Ca-
vanna, une amie). Puis
après on rentreàParis,
et on va prendre l’air
normandavec
Jean-Charles (l’acteur
et compagnon, le Ville-
neuvois Jean-Charles
Chagachbanian).
Quel est votre res-
taurant favoridans le
Vaucluse?
P. Le restaurant
Chez Serge àCarpentras. J’adore cet endroit. J’y
vais très souvent.
J. Ma belle cuisine àAvignon, qui est tenue par
une amie d’enfance de Jean-Charles.
Le plat que vous aimez savourer ici?
P. J’aime la soupe au pistou de ma chérie!Si-
non, je me réjouis d’une bonne assiette to-
mates-mozzarella, ar-
rosée d’huile d’olive.
Moiquiétaistrès
beurre, très Lyonnais,
j’en suis revenu!Eten
hiver, un platàbase de
truffes.
J. Je mange très peu
de viande. Je suis plu-
tôt pâtes aux encor-
nets, platsdelégumes
de saison et la blan-
quette de veau faite par
papa!
Quel est l’endroit où
vous aimez flâner?
P. J’aime bien aller à
la source du Groseau à
Malaucène.Laurence
l’affectionne particuliè-
rement. C’est un havre de fraîcheur.
J. J’ai découvert la marche dans les Dentelles
de Montmirail, c’est magnifique.
Crillon-le-Brave, c’est assez magique;faire le
marché deBedoin le lundi et aller, dans le Gard,
àVilleneuve-lez-Avignon.
Parlonsprojets, quelssont ceuxàvenir?
J. Je vais tourner une émission spéciale sur les
15 ansde Plus belle la vie (de 2004à2008, elle au-
ra le rôle de Juliette Fré-
montetyrencontrera
son compagnon, ndlr).
L’émission sera diffu-
sée fin août-débutsep-
tembre.Mais je ne
peux pas en dire plus ;
c’estlasurprise... Si-
non, j’ai un projet de
théâtre,àpartir de
l’œuvre d’un auteur
contemporain, une co-
médie romantique qui
se déroule le jour de
l’anniversaire d’un des
personnages princi-
paux.Jean-Charles
joue aussi dans cette
pièce. J’ai le plaisir de
rejouer avec lui;papa
nous avaitdéjàfait
jouerdans une de ses
pièces ("C’est pas gagné", ndlr). C’était ilyadix
ans. Et là on va se retrouver sur scène.
P. Je poursuis la chronique sur RTL "On refait
le monde", de 19hà20h, avec Thomas Sotto qui
reprend l’émission après Marc-Olivier Fogiel. Ce
que j’aime dans la radio?Son côté sérieuxsans
se prendre au sérieux avec une bonne dose de
convivialité. J’assure encore la présentation
d’une quinzaine de
dates sur la chaînedu
Comité olympique fran-
çaiset sinon, 90% de
mon temps je le passe
ici auprèsdudomaine
viticole avec Laurence.
Diriger un vignoble
et mettreles mains de-
dans, c’est une idéequi
remonte finalement à
combien de temps?
P. Cela fait 30 ans que
je veux faire du vin et
créer un domaine. Et
comme vous le dites, je
metsaussi les mains de-
dan setçameplaît bien.
C’est un travail énorme
celui de la terre, entre la
vinification, l’élevageetlacommercialisation. Si
on n’a pas la passion, on ne le fait pas. Je ne me
voyais plus habiteràParis et "attendre" qu’on
m’inviteàdes émissions. Je sais que je suis un
hyperactif.Etpuisjenepeuxpas imaginer une
vie au bord de la piscine, avec un jus d’ananas
dansles mains. Faire du vin est une activitépro-
téiforme. Et puis, c’est la premièrefois que je fais
quelquechosequi reste,quelque chose de
concret. C’est une vraie aventureautourd’une
belle relationàlaterre.
On est dans un contexte
où on est plus proche
de l’essentiel. Je n’ai ja-
mais été sur un nuage.
J’aiarrêté la télévision
volontairement;lecôté
brillant ne m’a jamais at-
tiré. Mais oui, Paris
c’est sympa mais c’est
plus violent parce que
plus bruyant.
Et vous Juliette, par-
ticipez-vousàune étape
dans le vignoble?
J. :Oui!Celle de la dé-
gustation des vins et on
fait despique-niques
dans lesvignes !....Ma
sœur (Marie, 32 ans,
ndlr)etson chéri font
les vendanges.
Enfin,ilyaceprojet qui vous lie une nouvelle
fois:lacréation du premier festival de courts-mé-
trages, sous la forme d’un concours,àCarpentras,
en octobre prochain...
P. Oui, c’est une super aventure,undéfi aussi.
Celui de lancer un concours de courts-métrages
en 84 heures de tournage pour un filmde
8mn40. Mais c’est aussi beaucoup de travail!J’ai
tout de suite impliquéJuliette, pas uniquement
parce quec’est ma fille mais parcequ’ilfallait
quelqu’un qui connaisse le métier, habiteàPa-
ris, entre en contact avec les membres du jury et
qui soit sérieux. J’ai impulsé mais c’est Juliette
qui coordonne tout:elle acréé l’association, les
statuts, gère la comptabilité,trouve les candi-
dats, fait les contrats.
Tout quoi.
J. On aeuunréelen-
thousiasmeàl’évoca-
tion de ce projet. C’est
génial!Enayant tra-
vail lé surlefestivaldu
film de Paris, j’aiun
peu ma petite idée.Et
puis le milieu du
court-métrageest tr ès
accueillant. C’est très
porteur.Pour l’instant,
nous avons une quin-
zaine de candidatsréa-
lisateurs;onvaenrete-
nir 10-12 et un comité
de sélection en sélec-
tionnera5aufinal.
Quand avez-vous eu
cette idée?
J. C’était en janvier 2018, après les fêtes...
P. Après avoir évacué les fausses bonnes idées,
on est resté surcelle-ci. On voulait valoriser Car-
pentras et en faire un décor de cinéma. Onajoué
avec le nombre 84 (Vaucluse, durée du tournage
et du film) et au final tout s’est bien aligné!La
bonne idée se décline en douceur. La Ville s’est
emballée et les commerçants aussi.Certains
donnent de l’argentàl’association; d’autres de
leur temps, du service. On veut des films qui
nousscotchent,del’im-
plicationdetous et de
la crédibilité avec un ju-
ry grand publicdequa-
lité.
Déjàdes nomsàdé-
voiler pour le jury?
P. Pour l’instant, les
personnescontactées
attendent la rentrée
pourconnaître leur dis-
ponibilité et nous
confirmer leur venue.
Bea ucoupdecomé-
diens et réalisateurs
sont emballés pour ve-
nirmais ilsattendent
septembre. Pierre Ardi-
ti était partant mais hé-
las il ne pourra pas être
là, par exemple.
Après ces journéesintenses, quel est votre pe-
tit havre de paix ici chez vous?
P. Dans l’amphithéâtre, derrière le chai.Les
soirs, on s’y pose avec les enfants, onyreçoit des
amis, on organisedes mini-concerts.Juliette
nousfaitdeslectures.Onlefaitvivreetons’y
sent bien...
L’ancien journaliste vedette, viticulteuràCaromb
depuis cinq ans, et sa fille aînée Juliette ont ouvert
les portesde la demeure familiale,l’écrin de douceur
estivale où le temps coule, au compte-gouttes
""IIll eesstt iiccii
nnoottrree ppeettiitt
ppaarraaddiiss""
Parmiles sujets du moment, père et fille discutent
du 1
er
Festival etconcours de court-métrages qu’ils
organisentàCarpentras en octobre prochain.
Depuis la terrasse qui jouxte les vignes,Patrick
Chênetravaille d’arrache-pied sur le domaine et
sur le 1
er
Festival de courts-métrages.
Laurence et Patrick Chêne dirigent les 14 hectares du
Domaine Dambrun depuis 2014. Ils proposent les
trois couleursdevins élevés en biodynamie.
Par Virginie BATAILLER
Photos:BrunoSOUILLARD
L’amphithéâtre du jardin:lelieu préféré de Patrick
Chêne. "Juliette nous fait des lectures;onyorganise
des petitsconcerts et on passe d’agréables soirées".
PatrickChêne
etsafille Juliette
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