Temps - 2019-08-10-11

(Grace) #1
Huawei dévoile
son système
d’exploitation
concurrent
d’Android
Le géant chinois
des télécoms
Huawei, menacé de
perdre son accès au
système Android de
Google du fait des
sanctions
américaines, a
dévoilé vendredi un
nouveau système
d’exploitation,
baptisé
«HarmonyOS», qui
doit équiper ses
téléphones
portables et
«apporter
davantage
d’harmonie» au
monde. AFP

MAIS ENCORE

Source: Bloomberg

9 août

TAUX DE CHANGE
En francs

1,

1,

1,
1,
0,
0,
16 mai

Euro 1,

Dollar 0,

SMI / CLÔTURE: 9749,
Performance sur 3 mois: +0,92%

16 mai 9 août

8800

9440
9120

STOXX EUROPE 600 / CLÔTURE: 371,
Performance sur 3 mois: -2,96%
393

373

353

333
16 mai 9 août

OBLIGATIONS
Taux à 10 ans

16 mai 9 août

Etats-Unis 1,710%
Europe -0,576%

Suisse -0,

2
1
0







S&P 500 / 18H: 2902,
Performance sur 3 mois: +0,47%

2900


3000


2700
2600

2800


16 mai 9 août

TOPIX (TOKYO) / CLÔTURE: 1503,
Performance sur 3 mois: -2,19%

1300


1500


1700


1900


16 mai 9 août

10 080
9760

ANOUCH SEYDTAGHIA
t @Anouch


Une perte trimestrielle record
de plus de 5 milliards de dollars,
8 milliards envolés lors des douze
derniers mois et, surtout, aucune
perspective de rentabilité.
Publiés dans la nuit de jeudi à
vendredi, les résultats semes-
triels d’Uber renforcent le ques-
tionnement autour du modèle
d’affaires de la multinationale
basée à San Francisco. Pour la
direction d’Uber, sa durabilité
est une évidence, pour les ana-
lystes une quasi-certitude, mais
pour les actionnaires un motif
d’inquiétude croissant.
Dans le détail, la société de mise
en relation entre chauffeurs et
passagers a perdu 5,24 milliards
de dollars (5,1 milliards de francs)
lors du deuxième trimestre. Une
partie de ces chiffres rouges
étaient attendus, 3,9 milliards de
dollars étant liés à des rémuné-
rations en action distribuées aux
employés à l’occasion de l’entrée
en bourse en mai. L’entreprise
avait perdu 1,8 milliard en 2018.
Ce chiffre devrait s’élever entre
3 et 3,2 milliards pour l’ensemble
de 2019, prédit-elle.


La pire année? 2019
La direction ne semble toujours
pas pressée d’accélérer le mou-
vement vers la profitabilité. Le
transport de personnes «sera un
business spectaculaire à long
terme», a assuré le directeur,
Dara  Khosrowshahi, ajoutant
qu’il avait entendu maintes fois
la question sur la rentabilité de
sa société. Selon lui, 2019 devrait
être l’année où Uber fera les
pertes les plus importantes,


celles-ci devant diminuer dans
les années à venir.
Uber perd autant d’argent pour
deux raisons principales. La pre-
mière, ce sont les coûts d’expan-
sion dans de nouveaux marchés.
Présente dans plus de 300 villes
de 70 pays, la société dépense des
milliards en marketing, pour ses
activités de transport de per-
sonnes, mais aussi désormais de
livraison de nourriture (via le
service Eats). La deuxième raison
tient aux sommes que verse la
multinationale pour attirer de
nouveaux chauffeurs et aux
rabais consentis pour fidéliser
des clients.

Guerre des prix moins
intense
Sur le premier point, rien n’in-
dique qu’Uber va freiner ses
dépenses. Pour la plupart des
observateurs, le service Eats –
pour lequel des frais de livraison
de 4,90 francs sont demandés en
Suisse – fonctionne à perte dans
le seul but de conquérir des mar-
chés et d’affaiblir ses concur-
rents. Sur le deuxième point,
Dara Khosrowshahi a assuré que
les subsides versés étaient en
train de baisser, signe que la

guerre des prix, notamment sur
le marché américain, baisse d’in-
tensité. Aux Etats-Unis, Uber
détient 70% du marché, Lyft –
également déficitaire – le solde.
Uber est toujours en crois-
sance, mais celle-ci ralentit. Ses
revenus ont augmenté de 14% à
3,17 milliards lors du dernier tri-
mestre, soit sa plus faible pro-
gression. Et dans certains mar-
chés, la multinationale est sous
pression, attaquée par des
concurrents locaux. Ainsi, son
chiffre d’affaires en Amérique du
Sud a reculé de 24% lors des trois
derniers mois. L’arrivée sur ce
continent de son concurrent
chinois Didi, qui l’avait déjà
contrainte à se retirer de l’Em-
pire du Milieu, n’y est sans doute
pas étrangère.

Analystes confiants
Ces indicateurs négatifs, dont
la plupart étaient déjà percep-
tibles ces derniers mois, ne
refroidissent pas les analystes.
Comme le montrait une compi-
lation effectuée par CNBC il y a
deux mois, l’immense majorité
des banques croit en la société.
«Uber a été fondée il y a dix ans,
mais nous pensons qu’elle n’en
est encore qu’à ses balbutiements
dans ses domaines de prédilec-
tion (partage de véhicules, livrai-
son de nourriture) et ses activités
émergentes (fret, transport auto-
nome, nouvelles formes de mobi-
lité)», estimait ainsi en juin Mor-
gan Stanley.
Vendredi, à l’ouverture de Wall
Street, l’action reculait de 6,3% à
40,2 dollars, soit en dessous de
son prix d’introduction en bourse
de 45 dollars. La société est valo-
risée 67 milliards de dollars. ■

Le transport de personnes «sera un business spectaculaire à long terme», a assuré le directeur d’Uber, Dara Khosrowshahi.
(RICHARD DREW/AP)

Uber, machine à brûler des milliards


TRANSPORT La société californienne a perdu plus de 5 milliards de dollars lors du dernier trimestre. Les chiffres noirs ne sont pas


prévus avant plusieurs années. De quoi effrayer les actionnaires, mais pas la direction ni les analystes


INCERTITUDES

Source: Bloomberg

36

40

44

Action Uber, en dollars

40,

09.08.18 09.08.

Les entreprises de mises en relation entre
chauffeurs et passagers ne cessent de dire
que leur but est de faire en sorte que leurs
clients ne possèdent plus de voiture. Mais en
parallèle, Uber et Lyft contribuent à l’aug-
mentation du nombre de véhicules dans de
grands centres urbains aux Etats-Unis,
comme l’a montré une étude réalisée par le
cabinet de consultants Fehr & Peers, à la
demande de... Uber et Lyft. Ainsi, 13,2% des
voitures roulant à San Francisco sont celles
de chauffeurs travaillant pour ces deux socié-

tés. La part est de 8% à Boston et de 7,2% à
Washington. De plus, dans seulement 58%
des trajets, une voiture roulant pour Lyft ou
Uber transporte un passager. Sur un billet de
blog, un responsable d’Uber a reconnu que
«les services de transport de personnes
contribuent probablement à augmenter la
congestion». Un responsable de Lyft a
retourné le problème en affirmant que «nous
savons que les véhicules personnels sont le
facteur le plus important, 76% des Améri-
cains se rendant seuls au travail». ■ A. S.

Uber et Lyft contribuent à accroître le trafic routier

ÉTUDE

Dix-sept directeurs de Goldman Sachs poursuivis
La Malaisie a annoncé vendredi des poursuites
judiciaires contre 17 actuels ou anciens directeurs de
trois filiales de Goldman Sachs, dans le cadre du vaste
scandale autour du fonds souverain malaisien 1MDB.
La banque américaine a réagi dans la foulée avec
force, en dénonçant dans un communiqué des

poursuites «mal dirigées» et en promettant de se
défendre «vigoureusement».
Le pillage de milliards de dollars du fonds 1MDB a
débouché sur de multiples enquêtes judiciaires, et a
contribué à la chute de l’ex-premier ministre
malaisien Najib Razak, inculpé de corruption. AFP

Scandale 1MDB

Quasiment inchangé
A la veille du week-end, la
bourse suisse a démarré la
séance en léger repli de 0,07% à
9745,03 points, sans véritable
direction après la belle progression
de la veille. Les indications
préalables en provenance de
Wall  treet étaient largement
positives. Le Dow Jones a gagné
1,43% à 26378,10 points et le Nasdaq
2,24% à 8039,15 points. Dans la
matinée, le Nikkei a lui aussi gagné
0,44% à 20684,82 points. L’agenda
conjoncturel a été bien plus chargé
que celui des nouvelles entreprises
avec des données économiques
variées. A noter particulièrement la
première baisse en trois ans des prix
à la production en juillet de la Chine.
Au chapitre géopolitique, Matteo
Salvini a demandé des élections
anticipées en Italie, car il souhaite se
passer de l’autre formation populiste
transalpine – le Mouvement 5 étoiles


  • sur fonds de désaccords
    persistants. Le SMI a clôturé en très
    légère baisse de 0,02% à 9749,
    points et le SPI de 0,02% à 11869,
    points. Aux poids lourds, Roche (+
    0,87% à 272,10 francs) et Nestlé (+
    0,78% à 106,38 francs) ont porté
    l’indice à bout de bras, endossant le


rôle que
Novartis
avait joué la
veille. Ce
dernier a
affiché un
recul de
0,85% à
88,24 francs.
En tête du
classement,
Zurich Insurance a continué de
profiter de ses bons résultats
annoncés la veille, s’attribuant un
gain de 0,64% à 347,40 francs. Dans
son sillage, Swiss Re a engrangé
0,89% à 97,24 francs. Les bancaires
ont été en difficulté une bonne
partie de la séance: Credit Suisse a
abandonné 0,35% à 11,235 francs et
sa consœur UBS 0,71% à 10,52 francs.
Aux cycliques, LafargeHolcim a
baissé de 1,04% à 46,49 francs et
Sika de 2,04% à 139 francs. Les
valeurs du luxe Swatch (-0,73% à
272,80 francs) et Richemont (-1,04%
à 78,18 francs) se sont encore
affaiblies après avoir été fortement
chahutées dans la semaine par le
regain de tensions commerciales
entre la Chine et les Etats-Unis. ■
BCGE, SALLE DES MARCHÉS

PROPOSÉ PAR

LE TITRE VEDETTE

Source: Bloomberg

96,


96,


97,


Swiss Re
+0,89%

9h00 17h

CHARTE ÉDITORIALE http://www.letemps.ch/partenariats

BOURSE

SAMEDI 10 AOÛT 2019 LE TEMPS

Economie & Finance 11

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