MX Magazine N°259 – Août 2019

(Nancy Kaufman) #1

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mai 2017, pour Ryan Dungey
l’heure de la finale du SX de
Las Vegas est arrivée. Vainqueur une
semaine plus tôt du côté d’East Ru-
therford, l’officiel KTM a repris la
plaque rouge à Tomac pour neuf pe-
tites unités. C’est avec cette marge
qu’il déboule dans le Nevada avec
l’espoir d’accrocher un quatrième titre
SX. Cette année-là, RD s’est montré
le plus solide, mais pas le plus brillant.
Son bilan se compose de trois victoires
auxquelles s’ajoutent dix podiums et
trois quatrièmes places. L’homme qui

comme Carmichael et Villopoto. Ori-
ginaire de Belle Plaine dans le Min-
nesota, le garçon débute chez les pros
en 2007 au guidon d’une 250 RM-Z
d’usine. Repéré par Roger De Coster
alors aux commandes du team Suzuki,
les deux hommes ne vont quasiment
plus se quitter. Loin d’avoir tout gagné
chez les amateurs, auteur d’une saison
de rookie intéressante avec deux cin-
quièmes places en SX West coast et
250 MX, personne n’envisage à
l’époque que ce garçon discret entame
la construction d’une carrière qui
s’avérera finalement exception-
nelle. Pour Suzuki, si les pre-
miers résultats sont satisfaisants,
des tensions entre le père om-
niprésent de Ryan et De Coster
apparaissent également très ra-
pidement. Une situation qui sera
réglée avec intelligence afin que
la carrière de l’Américain n’en
pâtisse pas. RD restera finale-
ment cinq ans chez les jaunes
avec une progression constante.
Double champion 250 SX
West/MX en 2009, il signe une
arrivée fracassante l’année sui-
vante chez les gros bras en s’im-
posant également sur les deux
championnats. Depuis Jeremy
McGrath en 1993, aucun rookie
n’avait signé un tel exploit. Tou-
jours sous contrat avec Suzuki
en 2011 pour ses défenses de ti-
tres, Dungey vit mal le départ de son
mentor Roger De Coster vers KTM.
De nouveau sur le podium des deux
championnats, mais largement dominé
par Villopoto, Ryan quitte les jaunes
en fin d’année pour rejoindre RDC
chez KTM. L’objectif affiché : être ce-
lui qui fera gagner des titres à la
marque autrichienne aux USA. Au-
jourd’hui, l’image de Dungey est bien
évidemment associée à celle du
constructeur européen. Avant cette
fameuse finale de Las Vegas 2017, RD
avait déjà offert à son employeur deux
titres 450 MX (2012/15) plus deux en

Par JCV - Photo ODV

Supercross (2015/16). Pour cela, Dun-
gey, reconnu pour son grand profes-
sionnalisme et son implication de tous
les instants, a travaillé ardemment aux
côtés de l’exigeant Aldon Baker pour
se construire un physique et un mental
au top. Durant toutes ses années
KTM, l’homme n’a pas dévié d’un
millimètre pour façonner le champion
qu’il est devenu. C’est aussi ce mode
de vie quasi-militaire qui l’a conduit
à se poser la question d’une retraite
anticipée après avoir relevé avec suc-
cès tous ses challenges sportifs.

Finir en beauté...
Terminer le travail en remerciant
toutes les personnes qui se sont im-
pliquées à ses côtés, c’est l’état d’esprit
qui animait le Ricain le 6 mai 2017.
En arrivant à Vegas, Dungey avait
déjà pris sa décision et informé tous
ses partenaires. Cette finale serait bien
la dernière course professionnelle de
sa carrière. Et en immense champion
qu’il est, il n’envisageait pas un autre
scénario que celui qui le mènerait vers
un quatrième titre SX. Un peu en de-
dans lors de la séance chronos, l’offi-
ciel KTM Red Bull se reprend en rem-
portant tranquillement sa série devant
Grant, Webb et Reed. À quelques mi-
nutes de son dernier départ, tous les
voyants sont au vert. D’une régularité
implacable tout au long de son par-
cours, RD n’a plus qu’une vingtaine
de tours à gérer pour conclure sa car-
rière en beauté en quittant la scène
au sommet de son art. Cette dernière
finale, il va la débuter en claquant le
holeshot avant de boucler le premier
tour en tête devant Tomac, Baggett
et Anderson. Débordé ensuite par To-
mac, Dungey s’applique à contrôler
sa course en restant sur les talons de
son rival jusqu’à l’avant-dernier tour.
Finalement quatrième derrière An-
derson, Tomac et Grant, le job est fait.
En passant sous le drapeau à damiers,
Ryan Dungey s’offre son quatrième
titre de Supercross. S’en suivent des
scènes de joie, des rires, des larmes,
de l’émotion et l’annonce officielle
de la retraite de l’homme aux neuf ti-
tres. Depuis, Ryan est resté dans le
giron de KTM et vient d’être papa
d’un premier enfant, lui qui fêtera ses
trente ans en décembre prochain !■

Ryan Dungey s’est retiré!


« Le parcours de Ryan


Dungey, c’est l’histoire d’un


champion d’exception! »


Deux titres en 250, sept supplémentaires en 450, Ryan
Dungey dispose aujourd’hui de l’un des plus beaux pal-
marès du cross américain. Il y a un peu plus de deux
ans, l’officiel KTM Red Bull, alors âgé de 27 ans, a pris sa
retraite sportive, retour sur un parcours exceptionnel.

a brillé de mille feux, c’est Eli Tomac.
Après un début d’année en dedans,
l’officiel Kawa s’est mis en mode tueur
en remportant neuf finales. En rouge
au soir de Salt Lake City, à deux
épreuves de la fin, ET3 se décompose
ensuite à NY (8e) et permet donc à
Dungey de reprendre la main. Depuis
quelques semaines déjà, la rumeur
enfle dans le paddock du supercross
US. Quelle que soit l’issue de cette
course de Vegas, Dungey serait sus-
ceptible de mettre un terme à sa car-
rière. Comme l’avaient fait avant lui
à peu près au même âge des stars

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