Temps - 2019-08-13a

(avery) #1
LE TEMPS MARDI 13 AOÛT 2019

4 Actualité


CHAMS IAZ
t @IazChams

Le flanc des montagnes d’habi-
tude si verdoyant en cette saison a
cédé la place au gris anthracite.
Dimanche soir, agitée par l’orage,
la Losentse est sortie de son lit et a
emporté sur son passage deux véhi-
cules qui stationnaient aux alen-
tours de Chamoson. Dans l’un
d’entre eux: un Genevois de 37 ans
domicilié en Valais et une fillette
âgée de 6 ans, ressortissante fran-
çaise. «Nous avons été alertés de la
situation à 19h13 et avons alors rapi-
dement mis en place un important
dispositif de secours», déclare
Alexandre Praz, lieutenant-colonel
de la police cantonale.
Les recherches se poursuivent,
mais, pour les autorités, «les
chances de retrouver ces per-
sonnes en vie sont nulles». Plus de
70 personnes sont mobilisées, dont
des agents de la police cantonale
et municipale, des pompiers et des
membres de la colonne de secours.
«Nous avons immédiatement
remonté la rivière et mis en place
un système d’éclairage pour main-
tenir la surveillance du torrent
toute la nuit, a expliqué lundi
Benoît Dorsaz, le chef des secours,
lors d’une conférence de presse. Ce
matin, nous avons survolé la
Losentse avec un hélicoptère à
basse altitude et plusieurs drones.»
La zone de recherche fait plus de
2 kilomètres de long et se situe
juste après le pont qui, faisant bou-
chon, a provoqué le débordement
de la rivière.
Quelle est la suite des opérations?
«Nous maintenons la surveillance,
mais notre priorité est de ne pas
engendrer d’accident supplémen-
taire en exposant davantage nos
équipes, répond le lieutenant-colo-
nel. Un rapport devait être finalisé
en fin de journée pour déterminer
les prochaines actions. Le secteur

sera évalué et les chances de retrou-
ver ces deux personnes également.»
La police cantonale assure être en
contact direct avec la famille des
disparus et lui fournir un accompa-
gnement psychologique.

Un drame déjà survenu
en 2018
C’est la deuxième fois, en l’espace
d’un an, que la commune valai-
sanne doit faire face à de la lave
torrentielle. Celle d’août 2018 avait
entraîné de nombreux dégâts
matériels et un coût de remise en
état avoisinant les 500 000
francs. Une répétition qui ne sur-
prend pas le président de Chamo-
son. «Vivre dans cet écrin minéral
a des avantages et des risques,
estime  Claude Critin. Pour les
contrer, nous venons de terminer

des travaux entrepris il y a main-
tenant dix ans. Le débordement n’a
d’ailleurs submergé aucune habi-
tation, même s’il s’agit d’une
maigre consolation.»
Les personnes disparues se trou-
vaient au bord des rives, «une zone
ouverte mais dangereuse, décrit le
président de la commune. Des
mesures de sécurité supplémen-
taires seront mises en place.» Le
risque d’un drame humain était
déjà connu et avait été signalé l’été
dernier dans Le Temps par l’ingé-
nieur cantonal Vincent Pellissier.
Présent à la conférence de presse,
il rappelle que la lave torrentielle
est un phénomène régulier «depuis
le début de l’humanité» et que
«c’est sur cette histoire que le vil-
lage s’est construit.»
Pour Raphaël Mayoraz, chef de la

section dangers naturels à l’Etat du
Valais, il faut vivre avec ces phéno-
mènes. «Chamoson se trouve au
pied d’une grande falaise composée
de deux barres verticales de cal-
caire et de niveaux en schiste très
friables. Les intempéries et le tor-
rent créé, plus haut que la fois der-
nière, ont entraîné l’érosion rapide
de ces barres et la formation de lave,
cette sorte de boue grise.»
Le dérèglement climatique
risque-t-il d’accentuer la formation
de telles laves? «Oui, certainement,
répond-il sans hésitation. Avec la
canicule de ces derniers jours,
nous avons emmagasiné trop
d’énergie dans l’air et dans nos sols,
ce qui engendrera alors la forma-
tion d’orages et de lave torrentielle
dans la plupart des communes
valaisannes.» ■

Chamoson frappé de nouveau

par la lave torrentielle

Dimanche, la Losentse est sortie de son lit, emportant deux véhicules. (DENIS BALIBOUSE/REUTERS)

VALAIS L’homme et la fillette
emportés par la Losentse dimanche
soir ont probablement péri. Le phé-
nomène naturel responsable de ce
drame risque de se reproduire

SONIA IMSENG
t @SoniaImseng


«D’un coup, j’ai senti son nez dans ma
nuque, car il voulait sentir mon nouveau
parfum.» Loin d’être l’unique exemple, voilà
l’une des mauvaises expériences vécues par
Sandra* avec son patron, lors de son appren-
tissage. En plus de ce geste, des regards et
commentaires déplacés se sont succédé de
la part de ce chef d’une entreprise de place-
ment à Lausanne. «Je sentais qu’il y avait un
côté très pervers dans son comportement»,
témoigne cette ex-apprentie de commerce,
aujourd’hui assistante de direction. «Il me
demandait constamment de venir dans son
bureau, sans raison apparente. «Alors, on
s’enferme?» a-t-il même dit un jour.»


«Un véritable problème»
A l’image de Sandra, une grande majorité
des apprentis suisses ont déjà vécu une
situation de harcèlement sexuel dans leur
quotidien professionnel. Un fléau que révèle
ce lundi une enquête du syndicat Unia.
Parmi les 812 participants, 33% déclarent
avoir été harcelés sexuellement au travail et
près d’une personne sur trois s’est déjà sen-
tie mal à l’aise en raison de mobbing. «Les
résultats sont préoccupants et démontrent
un véritable problème, commente Lucas
Dubois, porte-parole d’Unia. C’est d’autant
plus grave que nous parlons de personnes
souvent mineures, sans expérience, parti-
culièrement vulnérables.»
Dans l’étude, les harcèlements qui ont lieu
à l’école (34%) ou dans la vie privée (56%) ont
également été recensés. En tout, 70% des
apprentis interrogés avaient été confrontés
à ce genre de comportements au cours de
leur vie. Les formes de harcèlement les plus
fréquentes au travail sont les allusions
sexuelles ou les remarques désobligeantes
(200 personnes). Les contacts physiques
inappropriés concernent 95 sondés, 58
apprentis ont reçu des invitations non dési-
rées à connotation sexuelle, et 9 personnes
ont dénoncé avoir vécu une agression
sexuelle ou un viol au travail.
80% des femmes interrogées ont déjà été
confrontées au harcèlement sexuel, et chez
les hommes, le pourcentage est de 48%.
Dans un contexte de «libération de la
parole», les témoignages des hommes vic-
times «pourraient surprendre, mais per-
mettent de «briser le tabou qui voudrait que
cela ne concerne que les femmes», précise
Lucas Dubois.
Au vu des résultats de l’enquête, des chan-
gements sont exigés: «Il faut que les entre-
prises prennent leurs responsabilités face
aux problèmes de harcèlement et se préoc-
cupent du climat de travail, avec, par
exemple, la création de règlements clairs.»
Une «tolérance zéro» vis-à-vis des abus est
aussi demandée par le syndicat. ■


AFP

Tous les cantons n’ont pas encore
bouclé les listes des candidats pour
les élections fédérales du 20 octobre
prochain. Mais dans ceux où les
listes sont connues, le nombre de
postulants est plus élevé qu’il y a
4 ans.

Quarante listes en Valais
En Valais, les partis politiques ont
déposé 40 listes (pour un total de
236 candidats) pour l’élection au
Conseil national de cet automne.
C’est sept de plus qu’en 2015 en lien,
notamment, avec l’émergence des
Vert’libéraux, la présence du Ras-
semblement citoyen valaisan et
d’une multiplication des listes.
Avec un total de 236 candidats,
jamais le Valais n’avait enregistré
un tel intérêt pour l’élection à la
Chambre du peuple. L’ancien
record datait de 2015 avec 173 inté-
ressés. La hausse est nette chez les
femmes. Leur présence sur les listes
a doublé en quatre ans (de 45 à 90
candidates). Parmi les 40 listes

déposées, 18 sont intitulées
«jeunes».
Le dépôt des apparentements
pour le National est fixé à lundi pro-
chain, 12h. Le PLR, Avenir Ecologie
et les Vertlibéraux, nouveau venu
sur la scène politique cantonale, ont
déjà indiqué leur volonté de faire
cause commune.
Dans le canton de Schwyz, pas
moins de 84 candidats, dont 29
femmes, sur 21 listes briguent les
quatre sièges pour l’élection au
Conseil national de cet automne. Il
y a quatre ans, 50 candidats, dont
18 femmes, s’étaient présentés sur
13 listes.
Le canton de Soleure, lui, enre-
gistre un nouveau record de candi-
datures. Au total, 166 candidats,
dont 62 femmes (37,3%), se pré-
sentent sur 29 listes pour les six
sièges du canton au National. C’est
19 de plus qu’il y a 4 ans. Cinq des
six sortants briguent un nouveau
mandat.

Des places chères
dans le canton de Berne
Dans le canton de Berne, les places
seront chères car le nombre de can-
didats est plus élevé et le canton a
perdu un siège pour des raisons
démographiques. 651 personnes,
dont 274 femmes, se présentent
pour le Conseil national afin d’ob-

tenir l’un des 24 sièges. Les candi-
dats sont répartis sur 34 listes, soit
huit de plus qu’en 2015. Le nombre
total de candidats est supérieur de
84 à celui d’il y a 4 ans. Avec 274
candidates, la proportion de
femmes s’établit à près de 42,1%
(37,4% en 2015).
En Argovie, pas moins de 496 can-
didats, dont 187 femmes, briguent
les 16 sièges du Conseil national. Au
total, 36 listes ont été déposées. La
part des candidates est de 37,7%. Le
sortant Luzi Stamm, qui siège au
National depuis 2011, présente une

liste à son nom après ses déboires
avec son parti qui ne veut pas de lui
comme candidat UDC.
Dans les Grisons, 100 candidats,
dont 35 femmes, sont en lice pour
l’élection au Conseil national. Un
record. Au total, 20 listes ont été
déposées dans les délais. L’élection
au National prend des allures de
foire d’empoigne. L’UDC va tenter
de préserver son deuxième siège,
obtenu à la surprise générale en
2015 par Magdalena Martullo-Blo-
cher. En 2015, il y avait 70 candidats,
dont 23 femmes, sur 15 listes. ■

20 OCTOBRE Même si certains
cantons n’ont pas encore bouclé les
listes de candidatures pour les élec-
tions fédérales, il apparaît déjà que
le nombre de postulants est plus
élevé qu’en 2015

Inflation de candidats au Conseil national

Eric Stauffer briguera un siège genevois au Conseil national sur
une liste apparentée au Parti bourgeois-démocratique (PBD). Cette
stratégie, annoncée depuis une semaine, a été confirmée lundi par
le président ad interim de la section genevoise du PBD, André Leitner.
Par contre, l’adhésion d’Eric Stauffer au PBD Suisse est «pour l’instant
suspendue». Surpris par la démarche, le parti s’est jusqu’à présent
montré hostile à l’accueil de l’ex-figure emblématique du MCG (Mou-
vement citoyens genevois) dans ses rangs.
Eric Stauffer garde toutefois l’espoir de pouvoir encore changer le
cours des choses. André Leitner admet que l’apparentement avec
une liste où figure Eric Stauffer pourrait s’avérer risqué. «Mais il faut
oser», a-t-il déclaré. La liste d’Eric Stauffer, qui comprend aussi le
nom de l’ancien député Pascal Spühler, s’intitule «Parti citoyen démo-
crate Genève d’abord». ■ ATS

L’alliance Stauffer-PBD confirmée

GENÈVE

Braquages
parallèles
à Genève
A Genève, deux
agences bancaires
du quartier de
Florissant ont été
attaquées
simultanément,
lundi matin,
chacune par un
individu armé. Les
deux hommes ont
été arrêtés alors
qu’ils prenaient la
fuite. Un policier a
fait usage de son
arme. ATS

MAIS ENCORE

FORMATION Selon une enquête du
syndicat Unia, les apprentis sont nom-
breux à se retrouver confrontés à des
comportements déplacés. Une tolérance
zéro et des règlements clairs, de la part
des entreprises, sont demandés


Un tiers des


apprentis disent


avoir été harcelés


sexuellement


Maître Vincent BERNASCONI
et
Maître Claude TERRIER,
notaires,

ainsi que

tous les collaborateurs et collaboratrices

de l’Etude BERNASCONI et TERRIER

ont le grand plaisir d’annoncer que

Maître

Sarah PELIZZONE

a été nommée Notaire le 26 juin 2019.

2, rue de Candolle, 1205 Genève
Tél. 022 322 12 12
e-mail: [email protected]

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