Pêche Magazine N°20 – Août-Octobre 2019

(Barry) #1

S


a morphologie est si typique
qu’on peut difficilement le
confondre avec une autre espèce.
Inutile donc d’entrer dans le
détail, un simple coup d’œil per-
met de se faire une idée. Il faut simplement
noter sa forme très fuselée, son «bec de
canard», les nageoires dorsales et anales
placées très en arrière, et surtout une denti-
tion redoutable. Les dents du brochet sont
si tranchantes qu’aucun fil de pêche n’y
résiste. C’est pourquoi, on utilise systéma-
tiquement un bas de ligne en acier. Gare
aux doigts quand on décroche l’hameçon
de la gueule d’un brochet, même petit. Des
coupures en coups de rasoirs attendent le
pêcheur maladroit...
A la sortie de l’hiver et au premier réchauf-
fement des eaux, le brochet quitte les pro-
fondeurs pour prendre la direction des

frayères et se reproduire. Ensuite, c’est le
poisson blanc à son tour qui commence à
se regrouper. Affamé par le frai, il s’en
rapproche et en profite pour se refaire une
santé. Le frai du blanc touchant à sa fin et
suite au réchauffement continu des eaux,
le brochet observé en activité de chasse
va se faire plus discret en prenant ses
quartiers d’été. Comme il a besoin de
beaucoup d’eau pour se sentir en sécurité
et qu’il apprécie les eaux fraîches, il
prend résidence toute la saison dans une
zone profonde, de préférence encombrée
d’herbiers. Cependant, ce n’est pas là
qu’il chasse. A cette époque, il quitte son
repère pour venir s’embusquer le long
d’un courant, en aval d’un rocher, d’un
arbre mort, d’un gros herbier où le pois-
son fourrage vient également s’oxygéner
et se nourrir.

L’ u n e d ’ e l l e s e s t q u ’ i l a i m e s ’ a s s u r e r d e
s a d o m i n a n c e t e r r i t o r i a l e. L’ a u t o m n e
venu, les données changent : l’air fraîchi,
entraîne une diminution de la tempéra-
ture des eaux. La végétation aquatique,
refuge important pour les poissons, dis-
paraît progressivement. Le poisson
blanc, présent un peu partout en été, se
regroupe et quitte le courant pour se réfu-
gier dans les zones plus calmes, proches
des bords et des grands fonds. Son appé-
tit grandissant, le brochet n’a plus le
choix du poste. Le ventre vide, il
recherche sa nourriture sur ces lieux et
ainsi se mettra en défaut. C’est pour cela
que l’on parle de frénésie du brochet à
cette époque. Il faut en profiter car cette
période, certainement la meilleure de
l’année, ne dure généralement pas plus
de trois semaines.

DOSSIER Poissons d’eau douce






  





  


 








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