DOSSIER Poissons d’eau douce
En automne, une fois
l’équinoxe passé, les nuits
deviennent plus longues
que les jours et les tempé-
ratures sont en chute.
Progressivement, les eaux se refroidissent
et sous l’action mécanique des vents, les
couches d’eau s’uniformisent. Le brochet,
à ce moment, suit cette variation de tempé-
rature et remonte des profondeurs en se
rapprochant des rives pour vivre normale-
ment fin octobre à une profondeur infé-
r i e u r e à 5 m. L’ h iv e r a p p r o c h a n t , l e b e s o i n
de se nourrir est grand. Le brochet chasse
et devient vulnérable pour le pêcheur. En
hiver, les eaux refroidissent plus vite en
surface qu’en profondeur. Tous les pois-
sons sont en recherche de quelques degrés
en plus. C’est en s’enfonçant dans les pro-
fondeurs du lac qu’ils les trouvent et passe-
ront l’hiver. C’est là également que le bro-
chet se tient. Devenu avare de ses mouve-
ments, il connaît une activité très ralentie.
Comment le traquer en lac?
En lac, c’est en bateau que nous le recher-
chons. En Irlande, nous utilisons un schil-
ling boat de 5,50 m muni d’un 6 ch. Ces
bateaux en polyester sont sécurisants et ont
une glisse exceptionnelle pour une faible
motorisation. Aux Pays-Bas, nous utilisons
un bateau suédois de 4 m adapté à la pêche
du brochet et équipé d’un 10 ch. Ce bateau
sécurisant et solide offre l’avantage de
pêcher les petits et grands canaux ainsi que
les grandes ballastières dont la pêche est
une pêche de lac.
A la traîne
Pour réussir à la traîne, il est nécessaire
d’avoir une bonne connaissance des pois-
sons, de la tenue du brochet ainsi que des
appâts ou leurres à utiliser en fonction du
moment. Il ne suffit pas de canoter en tirant
une ligne pour réussir. Toutes nos parties de
pêche en lac débutent par une traîne à une
ligne simple et ceci en suivant les cassures
de fond. Le but essentiel étant de localiser
les brochets et de juger de leur agressivité.
Ils peuvent se trouver soit à postes fixes
(nous les appelons aussi postes saisonniers
car ils en changeront au fil de la saison) ou
momentanément sur des postes de chasse
fréquentés à différents moments de la jour-
née. Ce sont ces postes qui nous intéressent
car nous y reviendrons au moment fort de
la journée.
La traîne au poisson mort
Si la température de l’eau est inférieure à
dix degrés, nous pratiquons une traîne lente
de 2 à 3 nœuds aux appâts naturels. Les
appâts utilisés sont des gardons, des roten-
gles ou des hybrides de 15 à 20 cm montés
sur des montures spinner pike ou à hélice
que nous plombons devant ou sur l’axe de
la monture. Pour atteindre la bonne profon-
deur de pêche, le poids de ces montures
peut aller jusque 30 g. Les yeux sur l’écho-
sondeur, barre franche en main et canne en
main droite, la traîne est lancée à tribord
distance 20 m pour ma partenaire et à
bâbord 12 m pour moi. Ce qui nous permet
de pêcher à des profondeurs différentes.
Durant toute la traîne cela pouvant durer
plus de dix heures, nous manions nos
appâts par de petites tirées horizontales tan-
dis que notre bateau suit une trajectoire
sinusoïdale, ce qui permet de couvrir un
maximum de terrain en donnant à l’appât
l’impression d’un poisson blessé. La traîne
o u l a t r a q u e d ev i e n t d y n a m i q u e. L’ a t t a q u e
sera brutale.
La traîne au poisson
nageur
Lorsque les eaux se réchauffent et dépas-
sent les 12°, c’est à la traîne au poisson
nageur que nous les traquons. Pour cela,
nous utilisons des leurres ayant une nage
parfaite et un profil proche du poisson
fourrage. Parmi ceux-ci, nous recomman-
dons de chez Rapala :
Le Jointed en 13 cm.
Le X-rap Jointed Shad en 13 cm.
Le Salwater Silver en 13 cm.
Le Super Shad Rap en 14 cm.
Le Magnum Flottant en 14 cm.
Le Jointed Clackin’Rap en 14 cm.
Il reste à associer la bonne teinte à ces
modèles. Après des années de pêche, nous
avons remarqué que certaines teintes reve-
naient quel que soit le modèle utilisé : le
v e r t , l e bl e u e t l ’ o r a n g e. L’ e x p l i c a t i o n , n o u s
l’avons trouvée dans la propagation de la
lumière à travers l’eau. Monsieur Jan
Olsson, un maître en matière de pêche,
nous en parle dans son magnifique ouvrage
«La pêche à la traîne» dont nous recom-
mandons la lecture. Voici ce qu’il nous dit :
«l’eau absorbe les ondes lumineuses
jusqu’à une certaine profondeur. Les
rayons du soleil atteignent au maximum
200 mètres de profondeur. Le rouge, le vio-
let et l’orange sont les premières couleurs à
disparaître lorsqu’on s’enfonce, le rouge
n’étant plus perçu dans certaines eaux dès
3 ou 4 mètres de profondeur, même par
grand soleil. Le bleu, le vert et le vert fluo-
EN RÉSUMÉ, NOUS LE RECHERCHERONS :
Au printemps : proche des rives.
En été : dans la thermocline.
En automne : aux abords des tombants.
En hiver : dans les fosses.
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