Provence - 2019-08-07

(avery) #1

SONNYANDERSON


"Quelque choseàprouver"


C


’est toujours un plaisir de revoir des joueurs qui ont fait une partie de
l’histoire de l’OM au cours des quarante dernières années. Des vain-
queurs de la coupe de France, des sauveurs du club après le dépôtde
bilan, des champions de France, un championd’Europe, un champion du
monde, des champions olympiques, enfants du club ou venus de loin avec
succès, des gardiens, des défenseurs, des milieux, des buteurs. Ils auraient
aimé que le président du club et le directeur sportif viennent leur serrer la
main avant d’entrer sur la pelouse quand les tribunes étaient encoreàmoitié
vides,maisilsn’ontpasboudéleurplaisirdeseretrouverensembleetde
commenter ce qu’ils voyaient sur le terrain.
Nous en avons interrogé huit(quatreaujourd’hui, quatredemain) et
commedans toute discussion autourdufoot,ils ne sont pas toujours d’ac-
cord. Certains voient le verreàmoitié vide, d’autresàmoitié plein. Mais ils
ont tous aimé les jeunes... Mario ALBANO

Manuel Dos Santosajouéàl’OM entre 2000
et 2004,capitainechampion d’automne en 2002, fi-
naliste de la coupe de l’UEFA en 2004. Ilajouéaus-
si àMontpellier et Benfica, il est aujourd’hui re-
tourné dans le club de ses débuts, Monaco pour
s’occuper desU17etU19.
"L’OM est encore en rodage. On voit qu’ilyaun
nouvel entraîneur, des choses nouvelles qui sont de-
mandées,sur les plansdéfensif et offensif. Sur le
pressing, ça va chercher haut, mais ça demande
plus de coordination, c’était encore un peu désor-
donné, ils sortaient les uns après les autres. Il fau-
dra des réglages pour gêner les adversaires. Et en
face, ilyavait de la qualité. Il n’yapas beaucoup
d’équipes en Ligue1qui ont cette qualité-là."
"J’ai trouvé intéressantes les sorties de ballons des
défenseurs vers les milieux. Le point négatif, là où il
yale plus de travail, c’est l’aspect offensif. On n’a
pas assez inquiété Naples. J’espère que l’apport de
Benedettoychangera quelque chose,jenele
connais pas trop, lui. Mais il manquait aussiGusta-
vo, Lopez et Thauvin, des joueurs majeurs."
"L’OM auraàcœur de se racheter de la saison pas-
sée. Collectivement et individuellement, des
joueurs ont eu la possibilité de se reposer pendant
la trêve et ils seront animés d’un esprit de revanche,
nous aurons un autre OM. Mandanda incarne ce
renouveau, je l’ai trouvé dynamique, le Steve qu’on
apuconnaître dans ses meilleures années, ça va im-
pulser un bon élan."
"J’ai bien aimé Lihadji que je connais puisque
nous avonsjoué contre lui avec Monaco. La pre-
mière fois que je l’ai vu, j’ai dit: ’Mais qu’est-ce que
c’est ?’. On m’a expliqué qu’il avait été blessé pen-
dant un an. Il apporte de la percussion, n’a pas

froid aux
yeux, le petit
Abdallah der-
rière aussi,
c’est pas mal.
Je ne connais-
sais pas Cha-
brolle,ila
fait des
chosesintéres-
santes, c’est
rare et c’est
bien de le sou-
ligneràMar-
seille."
"Après,il
faudra faire
ça sur ladu-
rée. Lihadji
est un dia-
mantàpolir,
j’espèrequ’il
estbienentou-
ré et qu’il va
prendre le
temps de pro-
gresser. Ilya
duboulotmaislepotentielestlà.Ilfautqu’ilsoit
capable,cequ’ilapportesurunquartd’heure,de
l’apportersurunmatchentier,puissurplusieurs
matches d’affilée. Il faut prendre le temps, être pa-
tient,maisc’estunmotqui,aujourd’hui,n’aplus
tropcourt.ÀMarseille,àl’OM,maispartoutdans
la société aussi."
M.A.

Olympien entre novembre 1993 et
mai 1994, auteur de 16 buts, "Sonny"
AndersonDaSilvaaensuitebrilléà
Monaco, au Barça avec Zubizarreta, à
Lyon etàVillarreal.
"J’aime revenir au Vélodrome, car
c’est ici que je me suis fait connaître et
j’étaistristededevoirpartir..."
"Pour l’OM, ce sera bien de démarrer
àlamaison, surtout dans ce stade, et il
sera trèsimportant de gagner,pour
prendre tout de suite confiance, ne pas
laisser le doute s’installer et valider les
choix de l’entraîneur."
"Les matches amicaux, ce n’est pas
très important, même si onyvoit un
peu ce qu’on espère, un bon jeu, mais il
n’y apas la nécessité de prendre trois
points, et surtoutpas la mêmepres-
sion. Et puis, ilyaura aussi Luiz Gusta-
vo en plus. Je suisunadmirateurde
mon compatriote. Donc, l’amical c’est
bien, mais La Ligue1c’est autre chose."

"Je suis confiant parce qu’ilyaun
nouvel entraîneur et des joueurs qui
ont soif de revanche après la saison pas-
sée pas très réussie. Ils veulent montrer
leur vraie valeur parce que l’effectif est
bon, la qualité est là, elle n’a pas dispa-
ru et puis, ils veulent tout de suite prou-
ver quelque choseàleur nouvel entraî-
neur. Donc, je crois en cet OM. "
M.A.

"Globalement inté ressant"


ANCIENSDe nombreux ex-Olympiens, présents contre Naples sont, au pire, circonspects,aumieux, optimistes


Éric Roy, Olympien entre
et 1998,ajoué, entre autres,àLyon,
au Rayo Vallecano,àSunderland,
et surtoutàNice, sa ville de nais-
sance;ilyaentraîné et managé le
Gym avant de devenir manager
sportif du RC Lens entre 2017
et 2019. Parti en fin de saison, il est
en attente d’un nouveau défi.
"C’était pastropmal dans le
contenu. Ils ont essayé de jouer. Il y
avait de l’application, de l’implica-
tion et de l’engagement.Mais ça
manque de percussion offensive, de
monde dans la surface. En première
période, comme Villas-Boasaali-
gné un faux numéro 9, il aurait fal-
lu que les joueurs excentrés fassent
des appels de l’extérieur vers l’inté-
rieur pour être devantlebut. C’est
donc une question d’animation."
"Avec Benedetto, un vrai 9, s’il est bon,cette pro-
blématique sera résolue. Et avec le retour de Thau-
vin, ilyaura quelqu’un pour faire la différence.
Même si j’ai trouvé Radonjic, Payet ou Sarr pas mal.
Mais tu as l’impression que tu pourraisjouer long-
temps sans marquer. Il faut tenir compte de l’adver-
saire aussi. C’était Naples;contre beaucoup
d’équipes de Ligue 1, ce sera plus facile..."
"Mais globalement c’était encourageant parce
qu’avec le retour des absents, l’équipe ne peut que
s’améliorer. Surtout si encore un ou deux joueurs ar-
rivent. J’ai bien aimé les jeunes, le petit Chabrolle

au milieu, le petit ailier droit qui
est entré.C’est celui qu’ilsn’ar-
rivent pas encoreàfaire signer
pro ?Lihadji, ilades qualités ce-
lui-là..."
"Franchement, avantlematch,
j’avais un peu peur que Naples leur
en passe trois ou quatre, ce qui au-
rait fait mal."
"Ceux qui ont été en dessous l’an-
née dernière, s’ils reviennentàleur
niveau,çavavaloriser l’équipe.
Mandanda avec5ou6kilos de
moins, ça change tout. Ce qui n’est
pas normal c’est de les avoir pris les
kilos.
"Au-delà de l’argent, du recrute-
ment,des st ars, les clubs français,
et pasque l’OM,doiventréfléchir
aux questions:Qu’est-ce qu’un
club?Quelle image doit-il véhicu-
ler ?Quels sont les droits et les devoirs des joueurs, et
savent-ils où ils mettent les pieds ?"
"Les clubs français, même le PSG, ont un déficit
par rapport aux clubs étrangers dans ce do-
maine-là. Dans certains clubs étrangers, les joueurs
ne se permettent pas ce qu’ils se permettaienten
France. Le poids de l’institution les fait rentrer dans
le rang et ils se comportent en professionnels avec
des devoirs ou ils dégagent. C’est une vraie réflexion
que doit avoir l’OM. Mais le club est sur la bonne
voie."
M.A.

ÉRICROY


"De l’implication sans percussion"


DimitriPayet "avant-centre", ça n’a pas convaincu grand monde. / PHOTO NICOLAS VALLAURI


Anderson-Zubizarreta,
souvenirs de Barcelone. / PHOTO M.A.

Manu Dos Santos avait déjà repéréIsaac Lihadji en U17, lors d’OM-Monaco au Cesne. / PHOTO N.V.


Belle entrée d’Isaac Lihadji
àlaplace de Nemanja Radonjic.

/ PHOTO N.V.

MANUEL DOSSANTOS


"Dupotentiel chez les jeunes"


Robert Buiguesadémarréàl’OM en 1972, il est
passé par Bastia et Ajaccio,agagné la coupe avec
le club marseillais, jouéàBordeaux,afait un troi-
sième passageàl’OM et entraîné une quinzaine
d’équipes en France et au Maghreb. Il est vice-pré-
sident de l’Amicale des anciens de l’OM.
"Je n’avaispas vu les autres matches de prépara-
tion, alors après OM-Naples il m’est difficile de me
prononcer, d’autant qu’il manquait Luiz Gustavo,
Florian ThauvinetMaxime Lopez,des titulaires
potentiels. Porter un jugement est délicat..."
"Néanmoins, la présence de Payet avant-centre
ne m’apas du tout convaincu, ça n’inspire pas
grand monde et je suis inquiet pour Valère Ger-
main, c’est un mauvais signal qu’on lui envoie au
moment où arrive Benedetto. Il semble passer de
numéro deuxànuméro trois."
"Dans le jeu, onavudix premières minutes avec
beaucoup de mouvement, de dynamisme, de récu-
pérations de balle et après ça s’est évaporé. On a
finiplusfortavecl’entréedujeuneLihadjiqueje

voyais pour la première fois. Ilatapé dans l’œil de
beaucoup de monde,quand un joueur amène
quelque chose de différent, parsavitesse,ilin-
carne l’avenir."
"Que vaut Benedetto, que va-t-il apporter?J’ai
lu que ce n’était pas un monstre de vitesse mais un
joueur de surface. En 4-3-3, j’espère qu’il ne va pas
rester tout seul devant, sinon, ce sera comme l’an-
née dernière, quand Germain s’époumonait seul
aux avant-postes. Nous n’avons pas eu une occa-
sion de but, j’ai ditàGérard Migeon qu’il aurait
pu jouer dans le but de Naples. Ilyaeu des centres,
mais pas de réception..."
"Sinon je n’ai rien vu de mieux par rapportàla
saison dernière. Encore une fois, les absences
n’étaient pas négligeables, je ne suis ni optimiste
ni pessimiste, mais réaliste et pragmatique,j’at-
tends de voir sur une période de quelques matches
en championnat.Levraibaromètre,c’est la compé-
tition. "

M.A.

Mandanda svelte,
ça change tout...
/ PHOTO N.V.

ROBERTBUIGUES


"Le baromètre, c’est la compétition"


OM


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