Provence - 2019-08-07

(avery) #1

Q


ui ne tenterien, n’a rien!
Les salariés du McDonal-
d’s de Saint-Barthélemy
(

e
)maîtrisent parfaitement cet
adage. Dans le conflit qui les op-
poseàleur franchisé depuis
plus d’un an (d’abord au projet
qui devait faire de leur restau-
rant un fast-food asiatique hal-
lal et que la justiceainterdit,
puisauplan deslicenciements
économiques quiavuledépart
de six employés sur sept concer-
nés -puisquecelui de Kamel
Guemari, représentant FO,aété
refusé par l’Inspection du travail
il yadeuxsemaines), les équi-
piers tentent le tout pour le tout.
Hier, c’estaux portes duminis-
tère de l’Économie qu’ils sont al-
lés frapper pour rappeler leurs
revendications:sauver leur Mc-
Do et le bassin d’emploi dans les
quartiers Nord, demander la ré-
intégration des employés licen-
ciés et des moyens pour dévelop-
per leur restaurant (livraison à
domicile...). " Il yades bruits per-
sistants d’un projet de fermeture
imminente ,s’inquiète l’avocat
des salariés, Ralph Blindauer,
c’est pour ça que j’ai demandé ce
rendez-vous en urgence ."
Hier,àBercy, il était accompa-
gnédeKamel, mais aussi Tony
Rodriguez (Sud), l’ancien direc-
teur licencié, une employéeet
un représentant du syndicat des
quartiers populaires de Mar-
seille (SPQM) pour rencontrer
Jean-Pierre Floris,délégué inter-
ministériel aux restructurations
d’entreprise. " Il était en va-
cances, ça montre l’importance

que l’État apporteàcedossier.
On luiaréexposé la situation et
notre volonté d’en terminerpar
une issue négociée. On n’a qu’un
seul préalable, que McDo oublie
cette idée obsessionnelledesedé-
barrasser de Kamel.Çafait
dix-huit mois que des usines à
gaz successives sont montées
pour se débarrasser de lui. Si on
se metraisonnablement autour
d’une table de négociation, en
quelques semaines, ce restaurant

redevient rentable. Tous les sala-
riés sont motivés,ycompris Ka-
mel, mais ça ne dépendpas
d’eux... ", explique l’avocat en
sortant de Bercy.
Un entretien que la déléga-
tion marseillaise estime positif.
" Il commenceàcomprendre réel-
lement qu’on défend l’emploi, on
veut préserver l’outil de travail et
on dénonce la discrimination so-
ciale. On nous laisseàl’ab andon
parce que le franchisé veut arri-
ver àses fins ", enchaîne Kamel.
" J’ai trouvé quelqu’unàl’écoute.
Je crois que les témoignages du
braquage l’ont un peu ébranlé ,
continueSalim Grabsi du SP-
QM. Il ne connaissait pas le SP-
QM et il m’a demandé mon avis
extérieur ."
Hier, le délégué interministé-

riel " s’est engagéàrenouer les fils
du dialogue entre McDo et
nous ", se félicite Ralph Blin-
dauer.En attendantl’organisa-
tion d’une table ronde, la grève
continue dans le McDo des quar-
tiers Nord.
Lætitia GENTILI

ÀParis, les salariés et leur avocat
ont retrouvé une journaliste de la Natio-
nal Public Radio qui les suit
depuis près d’un an et était venue
àMarseilleàplusieurs reprises.
Le podcast de l’émission qui s’appelle
"Rought Translation" sera disponible
sur internet (npr.org) dès le4septembre.

Les semaines se suivent et se
ressemblentpourles femmes
de chambre en conflit avec leur
employeur, la société Elior.
Sans que l’on puisse voir d’amé-
liorationface àcette situation
quis’enlise,mois après mois,
après bientôt 120 joursde
grève. Leurs revendications
n’ayant pas étéprises en
compte malgré plusieurs tenta-
tives de conciliation et l’inter-
ventiond’un médiateur, les sa-
lariées poursuivent résolument
leur lutte avecàleurs côtés, la
CGT-HPE et la CNT-SO.Après
l’action qu’elles ontentreprise
la semaine dernière devant l’hô-
tel Intercontinental, ces
femmes déterminées montent
ànouveauaucréneau aujour-
d’hui, rythmant leurmobilisa-
tion par trois temps forts.
À10h,cematin, elles seront

encore devantl’entrée de l’hô-
tel NH Collection, boulevard
des Dames (

e
), pourlaremise
de chèques qui tendentàcom-
penser l’absence de salaires.
Depuisplusdetroismois,
une solidarités’est en effet
mise en place et des dons af-
fluent de différentes sources,
notamment associatives, syndi-
cales et militantes. Un second
rendez-vousest prévuà17h à
proximité du NHow, corniche
Kennedy, puisà18h devantle
Sofitel Vieux-Port. Ces actions
revendicatives tendentàattirer
l’attention surlasituation d’un
secteur soumisàdeforte sten-
sions, sur le plan local et natio-
nal. Etàdénoncer des salaires
payésàlatâche,constitutifs
d’un "esclavagisme moderne" se-
lon les syndicats.
Ph.F.

Le franchisé réagit


"Saint-Barthélemy, sans acti-
vité, est aujourd’hui au bord
de l’asphyxieéconomique
avec des pertes qui s’ag-
gravent chaquemoisàhau-
teur d’environ 100 000 ¤ et
qui rendent tout investisse-
ment impossible. (...) Les
deux projets de reprise et la
proposition d’un plan de sau-
vetage ont été calomniéset
caricaturés par une poignée
d’individus ne travaillant
pour la plupart pas dans ce
restaurant. La responsabilité
de ces derniers est aujour-
d’hui totale dans l’échec de
toutes les tentatives succes-
sives pour sauver l’emploi et
pérenniser l’activité du res-
taurant", acommuniqué hier
soir Jean-Pierre Brochiero.

Les McDo reçus àBercy


SAINT-BARTHÉLEMYLes Marseillais et leur avocat ont obtenu un entretien en


urgence au ministère de l’Économie afin de réclamer un arbitrage de l’État


Les Marseillais sont allés jusqu’à Bercy plaider leur cause. / PH.DR


940467

3

SEPT

2019

ÎLES DU

FRIOUL

OFFREZ-VOUS UNEFINALEUNIQUE!

http://www.mastersdepetanque.fr

Suivez-noussur:

Lesmeilleursjoueurs,

uncadregrandiose

BILLETTERIE&HOSPITALITÉS:www.finalfour-mastersdepetanque.fr

Unepremièreà Marseille ,

assistezenVIPau‘‘FINAL

FOUR’’delacompétitionde

pétanquelaplusrelevéedu

monde.

Elles seront ce matin devant l’hôtel NH Collection (


e
), puis cet
après-midi au NHow, corniche Kennedy et enfin devant le Sofitel
Vieux-Port. / PHOTO ANTOINETOMASELLI

SOLIDARITÉ


Femmes de chambres


toujours mobilisées


Marseille


"Il yades bruits


persistants d’un projet de


fermeture imminente."


RALPHBLINDAUER


7
http://www.laprovence.com

75213

Free download pdf