Télérama Magazine N°3630 Du 10 Août 2019

(Nancy Kaufman) #1

mercredi


114 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir


tnt


t 21.05 Chérie 25 Téléfilm

La Vie en miettes


t 23.50 Arte Film

En amont du fleuve


| Film de Marion Hänsel (Belgique/Pays-Bas/Croatie, 2017) | 90 mn
| Avec Olivier Gourmet, Sergi López, John Lynch, Igor Kovac.
| Genre : AventureS IntIMISteS.
Olivier Gourmet et Sergi López sont sur un bateau : demi-frères
bourrus et taciturnes, ils descendent des litres de bière en remon-
tant un fleuve en Croatie vers un monastère inaccessible, où leur
père est mort. Un peu comme dans Le Fils de Jean, de Philippe Lio-
ret, la cinéaste belge mêle drame familial et polar minimaliste. Mal-
gré un ou deux coups de force scénaristiques, elle signe un étrange
film d’aventures intimiste. La rocaille renvoie au côté fruste des hé-
ros, et les traditionnels aléas d’une enquête (obstacles et rebondis-
sements) prennent la forme de rochers à gravir, de torrents à fran-
chir, de sentiers à dévaler. — Nicolas Didier

y 20.50 LCP-Assemblée nationale Documentaire

Despot Housewives


Les grandes dépensières
| Série documentaire de Joël Soler (1/5, France, 2014) | 70 mn. rediffusion.
« Je suis la femme la plus cupide du monde, lance Imelda Marcos tout
sourire. J’adore tout ce qui est beau, tout ce qui est délicieux. Mais
n’est-ce point un désir naturel? » Recevant chez elle, au milieu de
tableaux de maître, l’ex-femme du dictateur philippin Ferdinand
Marcos répond par des pirouettes aux titillations de Joël Soler,
embarqué dans un périlleux exercice d’équilibriste : aborder les
sujets qui fâchent sans provoquer l’arrêt de l’entretien. Sa folie
des grandeurs? Son train de vie fastueux? Les colossaux détour-
nements de fonds publics? « Mensonges! » rétorque-t-elle en subs-
tance et contre toute évidence. Le bout de femme jovial (86 ans
alors) fait le show, et on rit jaune.
Auteur d’une immersion mémorable dans l’entourage de Sad-
dam Hussein (Uncle Saddam, 2000), d’une rencontre avec la fa-
mille d’Oussama Ben Laden (Bin Laden, Dynasty of terror, 2004)
et d’un film sur la descendance de la famille d’Adolf Hitler et
d’Eva Braun (Uncle Hitler, 2009), Joël Soler poursuit son investi-
gation dans les régions de la terreur.
C’est aux femmes de dictateurs qu’est consacrée cette série,
thématisée en fonction du rôle de chacune pendant les années
de règne de leur mari — ce soir, outre Imelda Marcos, Michèle
Duvalier, Catherine Bokassa, Bobi Mobutu et Leïla Ben Ali,
« premières dames pilleuses des caisses de leur Etat ou faire-valoir
d’empereurs mégalos devenus rois des voleurs ».
On pouvait douter de l’intérêt de ce regard posé sur l’intimité
des despotes et autres tyrans sanguinaires. Il s’avère pourtant as-
sez riche d’enseignements, moins sur le plan historique que sur
le plan moral. Au fil des portraits, un motif revient sans cesse : le
déni. Joël Soler a beau traquer inlassablement l’expression d’un
remords, d’un regret, sa quête demeure vaine. — Marc Belpois

t 21.00 Canal+ Film

Comme des garçons


| Film de Julien Hallard (France, 2018) | 90 mn. Inédit | Avec Max Boublil,
vanessa Guide, Solène rigot, Bruno Lochet, Carole Franck, Zoé Héran.
| Genre : JOue-LA COMMe KOPA.
Même s’il prend des libertés avec l’histoire du Stade de Reims, le
film s’inspire de faits authentiques : la création, en 1968, de l’équipe
féminine locale de football. Julien Hallard a recruté des espoirs du
cinéma français (Zoé Héran), des valeurs sûres (Solène Rigot) et
des seconds rôles expérimentés (Carole Franck). Il montre com-
ment un journaliste macho (Max Boublil, très à l’aise) devient, par
fierté, l’allié objectif des joueuses contre la fédération, qui leur re-
fuse toute reconnaissance. La Coupe du monde féminine, dont la
8 e édition a eu lieu du 7 juin au 7 juillet, doit en partie son existence
aux « Kopettes ». — Nicolas Didier

Pour Audrey Fleurot
dans un rôle quasi
muet, révélateur de
son charme ambigu.

| téléfilm de Denis Malleval (France, 2011)
| D’après Boileau-narcejac | 110 mn. rediffusion
| Avec Bruno Debrandt (Jonathan Hopkins),
Audrey Fleurot (Clara), Marie Denarnaud (Lucie).
Marié depuis à peine trois mois, Jonathan
assiste déjà au naufrage de son couple.
Qu’arrive-t-il à Lucie, sa jeune épouse, de-
venue instable et fuyante? Convoqué par
un notaire, le mari délaissé apprend, stu-
péfait, qu’il va hériter de la fortune colos-

sale de son père, qu’il n’a jamais connu. Jo-
nathan n’a plus qu’un seul but : divorcer le
plus rapidement possible. Mais ses plans
sont bouleversés lorsque Lucie est victime
d’un grave accident de voiture...
Tiré d’un roman de Boileau-Narcejac,
célèbre tandem du polar français qui ins-
pira Hitchcock et Clouzot, le scénario de
La Vie en miettes relève de la mécanique de
précision : s’y imbriquent, à la limite de la

vraisemblance, jeu de séduction, usurpa-
tion d’identité et complot psychologique.
Qui manipule? Qui est manipulé? Le
doute, délicieux, subsiste jusqu’à la se-
conde partie du film, qui aurait mérité une
réalisation plus audacieuse. Dans un rôle
quasi muet, Audrey Fleurot se révèle aussi
irrésistible en victime qu’en séductrice.
Son charme ambigu est le meilleur atout
du téléfilm. — Isabelle Poitte

Télérama 3630-3631 07 / 08 / 19
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