Télérama Magazine N°3630 Du 10 Août 2019

(Nancy Kaufman) #1

samedi


156 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir


tnt


y 20.50 Arte Documentaire

L’Odyssée interstellaire


y 21.00 C8 Spectacle

Gaspard Proust tapine


| Enregistré au Théâtre du Châtelet, les 21 et 22 juin 2013
| Réalisation : François Hanss | 120 mn. Rediffusion.
Il arrive en traînant des pieds, renâcle à saluer le public, puis lance
dans un soupir : « Allez, au tapin! » Une activité qui ne doit pas tant
déplaire à Gaspard Proust, lui qui a exhibé ce spectacle entre 2011
et 2014. A l’époque, on a beaucoup glosé sur sa filiation (pas tout à
fait assumée) avec Pierre Desproges. Réglant son pas sur celui de
son père spirituel, il anticipe les réactions du public, remâche des
thématiques similaires, impose un style très écrit, référencé. Mais
là où Desproges affichait une ironie bonhomme, Proust peaufine
un personnage de réac misogyne, désespérément tête à claques.
Expliquant le mot « foutre » aux enfants (« du “je t’aime” en ge-
lée »), le nazisme aux adultes (« une façon un peu maladroite de
vouloir faire la grande Europe »), défendant les criminels sexuels
(« Qu’est-ce qu’un pédophile, sinon un homme qui ne sait pas at-
tendre? »), castagnant les femmes enceintes, les seniors, les jour-
nalistes de Télérama, les Japonais, les catholiques, les juifs, les
musulmans... L’occasion de noter qu’en 2013 — l’année de cette
captation au Théâtre du Châtelet — Gaspard Proust était l’un des
rares humoristes à s’attaquer de front à la religion, thème deve-
nu ultrasensible, voire tabou. — Hélène Marzolf

y 22.25 France 5 Concert

Maria Callas, une vie d’opéra


| Enregistré au Théâtre des Champs-Elysées le 1er novembre 2018
| Réalisation : Franck Broqua | 130 mn. Rediffusion | Par l’ensemble vocal
Fiat Cantus et l’Orchestre Lamoureux, dirigés par Yvan Cassar
| Avec Aleksandra Kurzak, Marina Rebeka, Vannina Santoni,
Anne Sophie Duprels, Venera Gimadieva, Karine Deshayes, Ekaterina
Semenchuk, Roberto Alagna, Levy Sekgapane, Florian Sempey.
En 2018, sous la direction d’Yvan Cassar, une pléiade de chanteurs
lyriques rendait hommage à la Callas. Mais en faisant chanter par
d’autres ses airs immortels, lui rend-on justice? Oui, car son art
demeurant inimitable, seuls les interprètes pourraient y perdre.
Or, ils ont assez de cœur et de professionnalisme pour avoir vu
dans cette soirée un prétexte à célébrer l’opéra avant tout.
Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak ouvrent le bal avec
éclat, suivis par une Vannina Santoni touchante de pureté dans
O mio babbino caro de Puccini. Marina Rebeka triomphe du
Casta diva de Bellini et le récital se poursuit avec Levy Sekga-
pane et Florian Sempey, irrésistibles dans le Zitto, zitto, piano,
piano de Rossini. Entre ces célébrations du bonheur de chan-
ter, des bribes d’archives laissent la parole à la Callas, diva au
firmament dont nul n’aura songé contester la suprématie.
— Louis-Julien Nicolaou

Voici le futur robot d’exploration appelé à régner sur le sol de la planète Minerva B. Fin de la passionnante série documentaire d’anticipation d’Arte.

| Documentaire de Vincent Amouroux
et Alex Barry (3 et 4/4, France/Australie, 2018)
| 2 × 55 mn. Inédit.
Si loin, si proche. Minerva B est une hypo-
thétique planète extrasolaire jumelle de la
Terre. Les deux premiers épisodes de
cette série d’anticipation aussi rigoureuse
que spectaculaire nous ont donné une
idée du chantier spatial, digne de Star
Wars, nécessaire à la construction d’un
vaisseau interstellaire capable de parcou-
rir les 4,5 années-lumière séparant la Pla-
nète bleue de sa petite sœur. Dans les
deux derniers, l’engin spatial, parti en 2157

et piloté par une intelligence artificielle
(IA), parvient à se placer en orbite de
Minerva B en 2207. Cette même IA lance
drones et autres robots d’exploration pour
passer au crible ce nouveau monde (A la re-
cherche d’une vie extraterrestre, épisode 3).
Miracle! Des structures moléculaires pou-
vant correspondre à des formes de vie
complexes sont détectées. Dans l’épisode
final, Premier contact, les robots dé-
couvrent une riche vie sous-marine. Nous
ne sommes plus seuls dans l’Univers!
Un scénario idéal? Sans doute...
mais pas délirant. Car, si les chercheurs

ayant conçu cette odyssée imaginent de
nouvelles formes de vie ailleurs, c’est
avant tout pour tenter de percer le mys-
tère de l’apparition et de l’évolution du
vivant sur Terre.
Dans le dénouement de la série, cette
quête scientifique se double d’une ré-
flexion éthique indispensable sur l’ave-
nir de l’exploration spatiale alors que le
dérèglement climatique fait peser sur
notre planète une menace existentielle.
— Yohav Oremiatzki
Rediffusion : 18/8 à 15.00.
Lire pages 75 et 82.

Télérama 3630-3631 07 / 08 / 19
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