mardi
180 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir
tnt
t 21.45 France 5 DocumentaireAu bout c’est la mer
Le Paraná
| Série documentaire de et avec François Pécheux
| Réalisation : Pascal Richter (2/4, France, 2018)
| 50 mn. Rediffusion.
Il n’y a pas que des métiers passion-
nants à la télévision mais, parfois, ça
vous permet de voyager en Asie et en
Amérique du Sud. Après une croisière
sur le Mékong, François Pécheux dévale
le Paraná. Embarquement au pied des
chutes d’Iguazú, aux confins du Brésil,
du Paraguay et de l’Argentine.
La force du premier volet de cette sé-
rie documentaire avait été de nous of-
frir plusieurs séquences sidérantes. Ce
voyage-là est un peu moins riche en sur-
prises, même s’il ne manque pas d’inté-
rêt. On entre dans un village guarani, à
la rencontre de gens pas très chaleu-
reux mais dont les techniques de pêche
pourront toujours servir. On passe une
soirée en compagnie de Diane et de Die-
go, au bout du monde, dans leur ferme
sans rien autour. On se lance dans une
transhumance à travers les marais. Et
on fait même un détour par l’aquarium
de Rosario, car tous les poissons ne mé-
ritent pas de passer à la casserole. Joli
programme. — Michel Bezbakh
Précédé de l’épisode sur le Gange à 20.50.u 23.40 Arte DocumentaireL’Eloquence des sourds
| Documentaire de Laëtitia Moreau (France, 2018) | 50 mn. Rediffusion.
Fille d’un couple d’entendants, Virginie est atteinte de surdité
profonde d’origine génétique. Elle n’a jamais entendu la voix de
ses proches ni la sienne. Mais, grâce à des milliers d’heures chez
l’orthophoniste, elle a appris à parler. Après le bac, portée par
une volonté qu’elle attribue à « la force du handicap », Virginie se
lance dans des études de droit. Aujourd’hui, la jeune femme
exerce comme juriste dans une grande société d’assurance. Fil-
mée avec ses collègues, dans son environnement familial avec
son mari, lui aussi non entendant, et leurs enfants porteurs d’im-
plants cochléaires, Virginie retrace son combat et sa vie à cheval
« entre deux mondes », celui des entendants et celui des sourds.
Les grands témoignages sur la surdité restent rares. Dans Le
Pays des sourds (1992), Nicolas Philibert, en visite dans un institut,
filmait des enfants dans leur long apprentissage vers le langage
et l’oralité. Dans Sourds et malentendus (2009), Sandrine Herman
revenait, elle, sur sa découverte déterminante de la langue des
signes et les difficultés des jeunes sourds en matière d’éducation
et d’intégration sociale. Laëtitia Moreau filme, quant à elle, une
femme lumineuse, qui brise tous les préjugés sur la surdité. La
chance de Virginie, ce fut justement son envie de communiquer,
de parler (« Je suis très bavarde », avoue-t-elle). Avec humour,
l’avocate évoque son enfance, la difficulté de poursuivre des
études, le malaise des entendants face à son handicap, l’accepta-
tion de sa surdité, le monde du travail, et les efforts inces sants
qu’elle doit fournir pour communiquer avec l’extérieur. Le talent
de Laëtitia Moreau capte aussi bien les non-dits, petites touches
d’inquiétude, que les « images et vibrations » ressenties par
Virginie. Un magnifi que portrait. — Emmanuelle Skyvingtony 21.05 M6 FilmRaiponce
| Film d’animation de Byron Howard et Nathan
Greno (Tangled, USA, 2010) | Scénario : Dan
Fogelman, d’après les frères Grimm | 115 mn. VM.
| GeNRe : coUette ALoRS!
Avec ses yeux immenses et son intermi-
nable chevelure magique d’un réalisme
ultra soyeux, Raiponce a hérité de la beau-
té de ses « ancêtres » grâce à un dessina-
teur historique de chez Disney, Glen
Keane, qui s’est inspiré de la peinture vic-
torienne et des toiles sur le thème de la
jeune fille enfermée dans une tour.
Sous l’influence de Pixar, Raiponce est
aussi une princesse moderne, pas le genre
à attendre son prince charmant en chan-
tonnant. Ce prince se révèle d’ailleurs être
un brigand, et son sourire de dragueur est
inopérant sur cette blonde qui n’a jamais
vu un homme de sa vie...
Voilà donc un couple assez proche des
comédies de l’âge d’or américain : deux
têtes de mule, ne cessant de se crêper le
chignon pendant le voyage. A noter éga-
lement des personnages secondaires hi-
larants, telle cette bande de vauriens pa-
tibulaires et artistes dans l’âme. Et puis il
y a mère Gothel (Isabelle Adjani en VF s’il
vous plaît), marâtre onctueuse qui refuse
de vieillir et tient la princesse sous sa
coupe en la culpabilisant. Des rapports
mère-fille psychanalytiques, et pas un or-
phelin à l’horizon : avec Raiponce, Disney
s’offrait un sacré rafraîchissement.
— Guillemette Odicinoy 20.50 NRJ 12 FilmLe Nouveau Protocole
| Film de thomas Vincent (France, 2008)
| Scénario : eric Besnard et t. Vincent | 95 mn
| Avec clovis cornillac (Raoul Kraft), Marie-Josée
croze (Diane), Dominique Reymond (Louise).
| GeNRe : DAViD coNtRe GoLiAtH.
Seul contre le lobby pharmaceutique? On
s’attend à voir George Clooney, eh non,
c’est Clovis Cornillac, dans ce film qui im-
porte avec bonheur le modèle hollywoo-
dien du thriller politique parano. Cornil-
lac a la carrure taurine et l’allure butée
pour enfoncer les portes, faire cracher le
morceau aux plus taiseux, et surtout fuir,
puisque le grand capital a souvent la loi de
son côté. Bientôt en cavale, notre hérosChrysalide PrOduCtiOns| hugh Miller 2017Virginie,
« handicapée
modèle »,
première avocate
sourde profonde
de naissance.s’acoquine avec une théoricienne du com-
plot (Marie-Josée Croze, grâce borderline),
elle-même entourée d’activistes qui dé-
noncent les malversations de l’économie.
Soucieux du rythme du récit, Tho-
mas Vincent a peut-être trop privilégié
les scènes d’action. On préfère voir son
héros pénétrer les arcanes du pouvoir
que détaler comme un délinquant. Le
film évite tout manichéisme : on devine
qu’à la fin il n’y aura ni vainqueur ni vain-
cu. Un type seul qui se bat contre le
monde, ça le fait bouger d’un
demi-millimètre? C’est sans doute déjà
ça de gagné. — Aurélien FerencziTélérama 3630-3631 07 / 08 / 19