Télérama Magazine N°3630 Du 10 Août 2019

(Nancy Kaufman) #1

vendredi


204 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir


tnt


t 21.00 TF1 Séries Film Téléfilm

Entre deux mères


| Téléfilm de Renaud Bertrand, d’après la minisérie Torn, de Chris Lang (Fr, 2016) | 110 mn. Rediffusion
| Avec Odile Vuillemin, Armelle Deutsch, Marilyn Lima, Julie de Bona, François Vincentelli,
Samir Boitard, Luna Lou, Igor Van Dessel, Anne Coesens, Rio Vega, Jérôme Thibault.
Sur une plage, Alice échappe à la surveillance de ses parents et disparaît. La petite fille
de 4 ans est déclarée noyée, mais sa mère, Sarah, ne désespère pas de la revoir. Après
onze ans de deuil impossible, Sarah croise Alice par hasard. L’enquête révèle que l’en-
fant a été kidnappée par Jeanne, une femme stérile qui l’a élevée comme sa fille. Alors
qu’elle retourne vivre chez ses parents biologiques, Alice est déchirée. Elle veut rattra-
per le temps perdu avec Sarah même si elle ne la connaît pas, mais aimerait aussi revoir
Jeanne, bien qu’elle ne lui pardonne pas son geste insensé. Une fois celle-ci sortie de
prison, la tension monte entre les deux familles...
Adaptation d’une minisérie anglaise, aussi éprouvante que réussie, de Chris Lang, ce
téléfilm conserve certaines qualités de l’œuvre originale. L’interprétation est plutôt
juste, malgré un sujet périlleux, et Renaud Bertrand fait preuve d’une délicatesse bien-
venue pour mettre en scène le récit de ce terrible dilemme. Malheureusement, les au-
teurs ont sauvagement gommé de nombreuses aspérités, mettant à mal l’équilibre et la
crédibilité de l’ensemble, que l’on connaisse ou non la version britannique. Alice a ain-
si été vieillie, les zones d’ombre des personnages masculins se sont évaporées, et la fin
tragique est transformée en happy end maladroit. Refusant de se mouiller, Entre deux
mères n’est finalement qu’un remake moyen, entre deux eaux. — Sébastien Mauge

t 21.05 France 2 Téléfilm

Les Petits Meurtres


d’Agatha Christie


Albert Major parlait trop
| Série de téléfilms. Réalisation : Eric Woreth
(saison 2, 16/24, France, 2016)
| 100 mn. Rediffusion | Avec Samuel Labarthe
(Swan Laurence), Blandine Bellavoir (Alice
Avril), Elodie Frenck (Marlène), Béatrice Rosen
(Lucette), Cédric Le Maoût (l’ambulancier).
Alice est hospitalisée après un accident de
scooter. Alors qu’elle se remet de sa jambe
cassée, elle tombe sur Albert Major, le cé-
lèbre chroniqueur judiciaire, hospitalisé
lui aussi. Major lui confie un scoop : il a ré-
solu un crime, mais en révélera l’auteur
dans un livre qu’il est en train d’écrire. Hé-
las, le lendemain, il est retrouvé assassiné
dans sa chambre, toutes ses notes envo-
lées. Le commissaire Laurence, chargé de
l’enquête, se rend sur les lieux. Sa secré-
taire, Marlène, est également de la partie...
Bien sûr, qui dit Agatha Christie dit am-
biance mystérieuse, crimes diaboliques et
énigmes retorses. Mais l’humour est bel et
bien l’arme fatale de ces Petits Meurtres
aussi savoureux que les livres dont ils sont
inspirés. L’épisode d’aujourd’hui, tiré
d’un roman de 1964, ne fait pas exception.
Dialogues aux petits oignons, trio de co-
médiens impeccable : on suit toujours
avec autant de plaisir les aventures de
Laurence, Alice et Marlène. Et qu’importe
s’il flotte comme un parfum de déjà-vu sur
cette invraisemblable histoire de meurtres
en milieu hospitalier. — Pierre Ancery
Suivi de la rediffusion de Meurtre à la kermesse
(saison 2, 5/26, 2014).

t 21.05 France 3 Documentaire

La Télé des années 90


1994-1999
| Documentaire de Philippe Thuillier
| Réalisation : Pascal Drapier (2/2, France, 2018)
| 135 mn. Rediffusion.
Suite et fin de ce documentaire-fleuve sur la
dernière décennie de la télé française du
xxe siècle. Au cours de la tranche 1994-1999,
Dechavanne, Delarue, Nagui, Martin, Druc-
ker, Foucault, Pradel, Bouvard, Ardisson,
Chain, Morandini (cherchez la femme! Do-
rothée ?), Durand... ont fait main basse sur
les programmes. Ils sont incontournables

Le commissaire Laurence à l’hôpital, ça fait mal!

Quand le désir d’enfant mène au kidnapping... Adaptation édulcorée d’une minisérie britannique.

jusqu’à la nausée, multiplient les concepts
ineptes pour un public à la fois captif et
consentant, quand éclate le scandale des
sommes que certains facturent au service
public, sur fond de guerre des chaînes. Ce
sont aussi les dernières années de Mit-
terrand. Balladur et Chirac se haïssent et les
Guignols vont entrer dans la danse sur l’air
irrésistible de « mangez des pommes ».
« C’est que de la télé », bottaient en
touche les animateurs de l’époque. Mais
elle avait pourtant un sacré pouvoir, une

influence réelle, aujourd’hui dilués dans
les multiples écrans de nos vies. Ce docu-
mentaire aux allures de zapping géant
joue sur deux tableaux : le regard dans le
rétroviseur est aussi savoureux qu’une
madeleine de grand-mère et c’est aussi un
aimable cadeau d’adieu. Cette télé-là est
bel et bien enterrée. A regret pour les pro-
tagonistes de l’époque. A raison pour une
partie du public, qui peut y voir une forme
de libération. — Marie-Joëlle Gros
Pour la première partie, lire page 130.

Télérama 3630-3631 07 / 08 / 19
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