206 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir
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y 21.00 Museum Documentaire
La Vie cachée des œuvres
De Vinci
| Série documentaire de Juliette Garcias et Stan Neumann
(5/5, France, 2011) | 60 mn. Rediffusion.
Quantitativement modeste (une quinzaine de tableaux, dont
sept au Louvre) mais qualitativement immense, l’œuvre peint de
Léonard de Vinci n’en finit pas de surprendre. Même le cercle
pourtant éclairé des conservateurs et historiens de l’art, comme
l’illustre, non sans malice, le documentaire de Stan Neumann et
Juliette Garcias, réalisé à l’occasion d’un décrocha ge exception-
nel de vingt-quatre heures.
Ambiance mêlée de recueillement et d’excitation pour une
journée historique marquée par des découvertes renversantes,
telles ces esquisses révélées par la réflectographie au dos de la
Sainte Anne. Un demi-crâne humain, la silhouette d’un enfant et
une tête de cheval. Faits d’élèves facétieux ou coups d’essai du
maî tre? Les avis divergent : on sait que Vinci, qui débuta sous la
houlette de Verrocchio, forma plus tard son atelier. Comment sa-
voir ce qui, dans les tableaux, émane du maître ou de ses
disciples? Et comment, dès lors, attribuer les œuvres avec
certitude? De passionnants débats. — Emilie Gavoille
Rediffusions : 26/8 à 17.00, 27/8 à 4.00 et à 8.00.
y 22.15 OCS Max Film
Ivan Tsarévitch et la princesse changeante
y 20.50 TCM Cinéma Film
Les Chaînes du sang
| Film de Robert Mulligan (Bloodbrothers,
USA, 1978) | Scénario : Walter Newman,
d’après Richard Price | 110 mn. VM
| Avec Richard Gere (Stony De Coco), Paul
Sorvino (Louis Chubby De Coco), Tony Lo
Bianco (Tommy De Coco), Lelia Goldoni (Maria
De Coco), Yvonne Wilder (Phyllis De Coco).
| GeNRe : CoUPeR Le CoRDoN.
Comment devient-on adulte? C’est la
question que ne cessa de poser le sensible
Robert Mulligan dans des films souvent si-
tués dans un milieu rural (Un été 42, Du si-
lence et des ombres...) et quelquefois dans
un décor urbain, comme Daisy Clover ou
ce drame familial trop méconnu.
Stony habite le quartier italien de New
York. Fils d’un électricien qui confond
despotisme et paternalisme et d’une
mère usée et névrosée, frère aîné d’un ga-
min réfugié dans l’anorexie, Stony a un
avenir tout tracé par sa famille. Pourtant, NOrd-Ouest Films/
studiO
O/CaNal+
En 2016, Michel
Ocelot apportait
une nouvelle pierre
précieuse à l’édifice
de son merveilleux
théâtre d’ombres.
| Film d’animation de Michel ocelot (France, 2016) | 53 mn.
| GeNRe : oCeLoT FéMiNiSTe.
Michel Ocelot, tout le monde le sait, est l’heureux papa de Kirikou.
Mais les nombreuses aventures du minuscule bambin noir dans
son village africain ne doivent pas faire oublier son œuvre au long
cours. Commencée avec Princes et princesses, poursuivie avec Les
Contes de la nuit, la précieuse collection de courts métrages animés
façon théâtre d’ombres du cinéaste s’enrichit. Le principe reste
identique et l’émerveillement, intact : deux enfants retrouvent un
vieux projectionniste dans un cinéma et s’inventent des histoires.
Quatre contes naissent ici de leurs divagations malicieuses.
Monstres fabuleux, arbres chargés de fruits d’or, sorciers et pi-
rates, rois et reines, chats, rats et chevaux : les silhouettes délica-
il se sent différent : il refuse de finir avec
les autres ouvriers devant le même comp-
toir tous les soirs. Il veut croire que la vi-
rilité est ailleurs que dans son verre, son
caleçon ou son compte en banque.
Comment dit-on à ceux qu’on aime le
plus au monde qu’on préférerait crever
plutôt que de finir comme eux? Que l’on
veut se construire hors de leurs valeurs?
Dans cette étude familiale violente et
bruyante, les empoignades ressemblent
à des accolades. Mulligan ne méprise
pas cette famille modeste d’immigrés,
mais son attachement viscéral va à Sto-
ny, seul contre les siens. Dans le rôle, Ri-
chard Gere, tout débutant, explose
d’énergie désemparée. Ces Chaînes du
sang ont l’âpreté des grands films de ma-
fia des années 1960. Avec de pauvres
types « normaux » à la place des mafieux.
— Guillemette Odicino
tement ciselées des personnages se découpent sur des décors fas-
tueux, lumineux comme des vitraux. On voyage de palais indiens
en châteaux slaves, de grottes profondes en forêts mystérieuses,
dans un festival permanent de volutes et d’arabesques inspirées
de l’art déco ratif oriental. La poésie de ces quatre récits est à la
hauteur des images. Ainsi La Maîtresse des monstres, où une fil-
lette apprend à faire « disparaître » toute une galerie d’effroyables
chi mères, est une touchante parabole sur les peurs d’enfant et la
capacité de les dépasser. Ivan Tsarévitch et la princesse changeante,
qui donne son titre à l’ensemble, est quant à lui une version ten-
drement féministe d’un conte traditionnel russe : ou comment
l’éternelle demoiselle en détresse devient une héroïne à part
entière, le cœur palpitant de l’aventure. — Cécile Mury
Télérama 3630-3631 07 / 08 / 19