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KURIAT KURIAT LES ÎLESLES ÎLES
Notre Grand Bleu. « Mais nous avons très vite constaté à quel
point les gens du Grand Bleu étaient dignes de con ance, ultra
professionnels et d’une énergie inépuisable », raconte Mba-
rek Hassine, le directeur de l’agence de Monastir. Même le
sous-préfet de la ville, Tarek Baccouche, ex-plongeur sous-
marin passionné par l’archipel, a entrepris de « sauver » ces
îles : « En été, un pic de visiteurs par jour peut être at-
teint! Si on ne fait rien, dans dix ans, les Kuriat seront dé-
truites. C’est pourquoi il faut instaurer des quotas de fréquen-
tation. Et opter pour un tourisme écologique et scienti que,
à l’opposé du tourisme de masse que connaît la Tunisie. »
Tarek Baccouche est convaincu que le site des Kuriat va
faire école. Quatre aires maritimes protégées doivent être
créées en Tunisie. Et l’Algérie voisine, le Sénégal ou la
Mauritanie envoient désormais en formation dans l’archi-
pel leurs administrateurs du littoral et les citoyens impli-
qués dans la sauvegarde de l’environnement. Notre Grand
Bleu rêve même de s’implanter sur le rivage européen de
la Méditerranée, en Espagne, en Italie... L’association de
Manel, Ahmed et leurs amis joue désormais le rôle qu’a pu
L’association
organise des stages
de formation et de
sensibilisation à la
protection du
littoral et de sa lore
(ici un banc de
posidonies).
avoir le Conservatoire du littoral : « Cela prouve à quel point
nous ne sommes pas là pour conserver l’influence de la
France dans le monde et l’étendre, mais bien pour favoriser
partout le développement durable. Nous sommes des facili-
tateurs, notre rôle consiste à aider les petites associations
locales à devenir de vrais acteurs de l’environnement »,
conclut Mathieu Thévenet, qui dirige le programme PIM —
devenu, depuis , une ONG indépendante du Conser-
vatoire du littoral et donc de son ministère de tutelle —,
avec la volonté de décliner cet exemple partout dans le
monde. Limité aux îles de la Méditerranée, le PIM a donné
naissance à une ONG similaire, Smilo (Small Islands Orga-
nisation), qui travaille à la création d’un réseau d’îles du-
rables dans le monde entier. Quant au Conservatoire,
il œuvre à l’élaboration d’une convention internationale
pour que tous les Etats du monde s’engagent à protéger les
petites îles inhabitées de la planète — soit environ sept cent
cinquante mille, sur un million d’îles en tout! « Les îles sont
des sanctuaires, reprend Mathieu Thévenet. Il est urgent
de les mettre à l’agenda des décideurs! » •
Télérama 3630-3631 07 / 08 / 19