Télérama Magazine N°3630 Du 10 Août 2019

(Nancy Kaufman) #1

Cinéma


RepRise


Bergman avait coupé son film pour la sortie en salles.


Mais il préférait la version longue. La voici enfin.


Ce chef-d’œuvre n’était jamais arrivé à bon port...


La seule version de Fanny et alexandre approuvée


par ingmar Bergman attendait depuis 1982 une


sortie en salles! Pour entreprendre cette fastueuse


saga familiale, le maître suédois l’avait conçue à


la fois comme un film et une série télévisée. Le film


entra dans la légende, couronné par quatre oscars,


et pourtant il représentait souffrance et frustration


pour le cinéaste, qui avait été contraint de faire


d’énormes sacrifices sur la table de montage : de


cinq heures, il était passé à trois. Ce compromis lui


coûta cher, car la version intégrale, celle qu’il aimait,


fut dédaignée, considérée comme une simple série


télé – à une époque où le genre n’était pas en vogue.


Il fallait remettre les pendules à l’heure : sur grand


écran, Fanny et Alexandre est un film-fleuve d’une


parfaite harmonie, et ses cinq heures (et quelques...)


ont la force du temps retrouvé.


Autour de Helena Ekdahl, vieille actrice retirée


dans ses immenses appartements d’Uppsala, le Noël


de 1907 s’organise : la famille entière ne vit que pour


le théâtre, qui a bercé l’imaginaire des petits-enfants


de Helena, Fanny et Alexandre. Mais leur père meurt


après un malaise sur scène et le rideau tombe sur


une vie heureuse, qui va basculer dans l’austérité et


la souffrance, sous l’autorité d’un pasteur fanatique...


Ce monde, Bergman le raconte en romancier


passionné par ses personnages, par les atmosphères


et les couleurs comme par les mots – les dialogues


sont brillants, superbement littéraires. Pour ce film


qui s’inspire beaucoup de son histoire personnelle,


le réalisateur avait choisi deux parrains écrivains,


Dickens et E.T.A. Hoffman. Le premier lui inspira


une évocation de l’enfance unique dans son œuvre,


le second y fit entrer la magie et les sortilèges,


les ombres et les démons... Tous les pouvoirs sont


convoqués dans cette fresque cinématographique


savamment démesurée. — Frédéric Strauss


| En salles.


Une saga familiale de cinq heures. Une pure splendeur, inédite.

nuits magiques


Paolo Virzì


,


Qui a tué le producteur Sapo-


naro, pendant la finale de la


Coupe du monde 1990 Italie/


Argentine, au moment exact du penal-


ty assassin de Maradona? Cette pre-


mière scène résume ce qu’on ressent


pendant le film : l’intrigue nous inté-


resse peu mais de jolies scènes nous


sauvent de l’ennui. Car cette réflexion


thomas Pesquet


L’étoffE d’un héros


Jürgen hansen


et Pierre-emmanuel le goFF


n


L’astronaute Thomas Pes-


quet a été filmé sous toutes


les coutures pendant son an-


née de préparation à un voyage à bord


de la Station spatiale internationale.


Plus qu’un documentaire scientifique,


le portrait d’un Superman en quête de


sens métaphysique. Le film sera proje-


té en VR (réalité virtuelle) dans les


salles équipées. — Samuel Douhaire


|  documentaire franco-allemand (1h15).


sortie le 7 août.


autour du cinéma italien vieillissant est


si référencée que le spectateur français


se sent perdu. Paolo Virzì parle de lui à


travers l’histoire des trois jeunes scéna-


ristes qui débarquent à Rome. Il prend


un plaisir communicatif à évoquer des


épisodes « historiques » du cinéma ita-


lien, comme le tournage de la dernière


scène de La voce della luna, de Fellini.


Moments magiques trop fugaces.


— Anne Dessuant


| Italie (2h05) | Avec Mauro Lamantia,


Giovanni toscano, Irene Vetere.


sortie le 14 août.


PlaymoBil, le Film


lino disalVo


,


Le cinéma d’animation va fi-


nir par ressembler au rayon


jouets d’une grande surface.


Après les Lego, c’est au tour des Play-


mobil de se mettre en scène dans une


aventure gentillette et rigolote en plas-


tique rutilant, qui nous fait (presque)


oublier la mièvrerie des séquences avec


de « vrais » humains. — Cécile Mury


|  film d’animation français (1h40) | Avec


les voix de franck dubosc, Kad Merad.


sortie le 7 août.


Télérama 3630-3631 07 / 08 / 19

"ARNAUDDESPLECHIN,NOUVEAUMAÎTREDU POLAR"


ROUBAIX,


UNE LUMIÈRE


TÉLÉRAMA

ROSCHDY
ZEM

LÉA
SEYDOUX

SARA
FORESTIER

ANTOINE
REINARTZ

UN FILMDE ARNAUDDESPLECHIN

PHOTO: SHANNA BESSON
AU CINÉMALE 21AOÛT

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