Temps - 2019-08-14

(C. Jardin) #1
LE TEMPS MERCREDI 14 AOÛT 2019

16 Science


POUR LES JOURS À VENIR,
le courant d’altitude entraînera
deux perturbations. La première
traversera le pays la nuit pro-
chaine et traînera jeudi, mais ne
sera pas très active. Il s’agira
essentiellement de passages
nuageux, pas ou peu de pluie. En

revanche, celle attendue dans la
nuit de samedi à dimanche, ou
dimanche, s’annonce plus active.
Pendant toute cette période, les
températures varieront peu, les
maxima en plaine afficheront de
24 à 27 degrés, avec un pic autour
des 30 samedi.

SANDRINE CABUT (LE MONDE)


C’est une bonne nouvelle pour la santé
publique. Alors que la maladie d’Alzhei-
mer et les autres démences touchent
50 millions de personnes dans le monde,
et que ce chiffre pourrait tripler d’ici à
2030, une nouvelle étude montre qu’adop-
ter un mode de vie sain, qui protège des
maladies cardiovasculaires, permet aussi
de préserver la santé du cerveau.
Les travaux coordonnés par l’équipe
EpiAgeing du centre de recherche en
épidémiologie et statistiques de l’Institut
national français de la santé et de la
recherche médicale (Inserm) ont
été publiés le jeudi 8 août dans le British
Medical Journal. Ils concluent que les
personnes de 50 ans qui adhèrent aux
recommandations du Life’s Simple 7 (un
score de santé cardiovasculaire bâti à
partir de sept paramètres) développent
ultérieurement moins de démences. Pour
chaque point gagné sur ce score allant de
0 à 14, le risque d’atteinte cérébrale dimi-
nue de 11%. En clair, même de petits pro-
grès dans l’hygiène de vie sont payants.
Adopté par l’Association américaine de
cardiologie (American Heart Associa-
tion, AHA) en 2010, le Life’s Simple 7
comporte quatre paramètres comporte-
mentaux (tabagisme, régime alimentaire,
activité physique et indice de masse cor-
porelle) et trois paramètres biologiques
(glycémie à jeun, taux de cholestérol total
et tension artérielle), identifiés comme
les plus importants pour la santé du
cœur et des artères.
Chacun étant coté 0 (niveau à risque), 1
(niveau intermédiaire) ou 2 (niveau opti-
mal), l’outil permet de calculer un score
de 0 à 14, reflétant le niveau de protection
vis-à-vis des maladies cardiovasculaires



  • principalement infarctus du myocarde
    et accidents vasculaires cérébraux.
    Le Life’s Simple 7 est accessible gratuite-
    ment sur le site de l’AHA, environ
    100 000 personnes ont créé un profil.


Effet neuroprotecteur
Selon ces critères, une santé cardiovas-
culaire optimale (score maximal) corres-
pond ainsi à un individu qui n’a jamais
fumé ou a arrêté depuis plus d’un an, avec
un poids normal (indice de masse corpo-
relle inférieur à 25 kg/m²), un régime
alimentaire varié et sain, et une activité
physique conforme aux recommanda-
tions de l’Organisation mondiale de la
santé (soit plus de 150 minutes par
semaine d’activité d’intensité modérée
ou 75 minutes d’intensité soutenue).
Sur le plan biologique, le cholestérol
total est inférieur à 200 milligrammes


par décilitre (mg/dl), le taux de glucose à
jeun est sous la barre des 100 mg/dl et la
tension artérielle normale – inférieure à
120/80 millimètres de mercure (mmHg).
Pour évaluer si ce score est aussi pré-
dictif du risque de maladie d’Alzheimer
et d’autres démences, Séve-
rine Sabia,

chercheuse à l’Inserm et à l’University
College de Londres, et ses collègues l’ont
calculé – avec des paramètres légère-
ment modifiés pour les besoins de
l’étude – chez près de 7900 fonction-
naires britanniques de la cohorte White-
hall, à l’âge de 50  ans. Avec un suivi
moyen de vingt-cinq  ans, 347 cas de
démence ont été enregistrés.
Par rapport au groupe ayant un niveau
de santé cardiovasculaire faible (score de
0 à 6), les individus ayant un niveau inter-

médiaire (score de 7 à 11) et ceux ayant
un niveau optimal (12 à 14) avaient un
niveau de risque de démence abaissé de
respectivement 39% et 43%.
Cet effet neuroprotecteur était retrouvé
chez les personnes ayant développé une
maladie cardiovasculaire, mais aussi
chez celles restées indemnes
d’accident cardiovascu-
laire. «Nos résultats sug-
gèrent qu’à 50 ans les
sept paramètres du
Life’s Simple 7
contribuent de
façon syner-
gétique à la
protection

contre la mala-
die d’Alzheimer
et les autres
démences. La baisse
de risque est évidente dès
un niveau intermédiaire du
score», souligne Séverine Sabia.
En août 2018, l’équipe de Cécilia
Samieri, également de l’Inserm, avait
publié dans le Journal of the American
Medical Association une étude compa-
rable à partir de la cohorte française des

Trois Cités, lancée en 2000, qui inclut
10 000 personnes âgées de 65 ans et plus.
Le score Life’s Simple 7 avait été mesuré
à l’âge de 65 ans, et s’était montré prédic-
tif du risque de démence avec un suivi de
quinze ans. «Nous avions obtenu la même
amplitude de résultats avec une baisse
de risque de 10% par point supplémen-
taire au score, mais la force de cette nou-
velle étude est d’avoir appliqué ces para-
mètres plus tôt, à 50 ans», commente
Cécilia Samieri.
Pour la chercheuse, ces résultats vont
dans le sens des conceptions actuelles
sur la maladie d’Alzheimer, avec des fac-
teurs de risque qui s’accumulent tout au
long de la vie et sont particulièrement
importants à partir de la quarantaine.

«Prévention et plaisir»
«Les démences et les maladies cardio-
vasculaires sont des pathologies de
l’environnement avec des détermi-
nants communs. Avec une hygiène
de vie parfaite, 80% seraient
évitables, mais cette étude
montre qu’il n’est jamais trop
tard pour s’y mettre», se
réjouit la professeure Claire
Mounier-Vehier de l’Institut
cœur poumon au CHU de Lille,
qui n’a pas participé à ce travail.
La cardiologue, présidente sor-
tante de la Fédération française de
cardiologie, relève aussi que «même
une observance modérée
est efficace, ce qui peut
permettre de récon-
cilier la notion de
prévention et de
plaisir».
Faut-il d’ores
et déjà tra-
duire le Life’s
Simple 7 et le
proposer à la
population
pour l’inciter
à améliorer
son hygiène
de vie et bais-
ser ainsi ses
risques de
maladie car-
diaque ou de
démence?
«L’un des points
forts de cet outil est
de délivrer un message
positif, incitant à cumuler les bonnes
attitudes, plutôt que de faire peur
avec les risques, poursuit Cécilia
Samieri. Mais, pour l’instant, il est plus
destiné à la recherche qu’à une utilisa-

tion grand public.» S’agissant de l’ali-
mentation et de l’activité physique, les
critères sont difficiles à auto-évaluer de
manière objective, selon elle, et il fau-
drait probablement les adapter. «En
cardiologie, les médecins travaillent sur
différents outils pour stratifier les
risques le plus finement possible, mais
il faut aussi modéliser des scores acces-
sibles au grand public», estime Claire
Mounier-Vehier.

Santé comportementale
«Le test Life’s Simple 7 s’inscrit dans
le mouvement actuel qui cherche à
prendre en compte la globalité des
risques concernant la santé, quitte à être
moins précis sur certains items, la quan-
tification du LDL cholestérol [«mauvais
cholestérol»], par exemple», ajoute
Thierry Couffinhal, professeur de car-
diologie et directeur d’une unité de
recherche Inserm à Bordeaux, qui va
prochainement tester ce score chez les
malades de son service.

Au-delà de la prévention primaire,
dont le but est d’éviter des maladies par
la réduction des facteurs de risque exis-
tants, et secondaire, pour éviter des
récidives d’accidents, se dessine une
stratégie de prévention plus en amont,
dite primordiale. «C’est une approche
populationnelle, qui vise carrément à
prévenir l’apparition des facteurs de
risque, par exemple avec la promotion
de l’activité physique, l’interdiction de
fumer dans les lieux publics, la réduc-
tion de la teneur en sel des aliments»,
détaille Claire Mounier-Vehier. Une
conception de la santé plus comporte-
mentale, moins médicamenteuse. Toute
une révolution. ■

Un mode de vie sain préserve aussi le cerveau


SANTÉ Maintenir un bon niveau de santé cardiovasculaire à 50 ans diminue grandement le risque de développer la maladie d’Alzheimer


«L’un des points forts

de cet outil est de

délivrer un message

positif, incitant

à cumuler les bonnes

aitudes, plutôt

que de faire peur

avec les risques»
CÉCILIA SAMIERI, CHERCHEUSE À L’INSTITUT
NATIONAL FRANÇAIS DE LA SANTÉ
ET DE LA RECHERCHE MÉDICALE

Bâle


Lausanne


Sion


Verbier


Locarno


Zurich
Saint-Gall

Coire


Saint-Moritz


Genève


La Chaux-de-Fonds
Berne

MÉTÉO

Situation générale


aujourd’hui à 13h


PRÉVISIONS À CINQ JOURS

JEUDI
70 %

VENDREDI
60 %

SAMEDI
60 %

DIMANCHE
50 %

LUNDI
50 %

Bassin lémanique,
Plateau romand
et Jura

12° 23° 12° 25° 12° 26° 15° 26° 14° 23°

Limite des chutes de neige –––––

Alpes
vaudoises
et valaisannes
(500 m)

13° 25° 13° 27° 13° 29° 16° 28° 14° 25°

Limite des chutes de neige –––––

Suisse
centrale
et orientale

13° 25° 13° 27° 13° 29° 16° 28° 14° 25°

Limite des chutes de neige –––––

Sud
des Alpes

13° 25° 13° 27° 13° 29° 16° 28° 14° 25°

Limite des chutes de neige –––––


  • de -15°-15 à-10°-10 à -5°-5 à 0° 0 à 5° 5 à 10° 10 à 15° 15 à 20° 20 à 25°25° et +


ÉPHÉMÉRIDE
Mercredi 14 août 2019

lever: 06h
coucher: 20h
3 minutes de soleil en moins

lever: 20h
coucher: 05h

lune croissante
taux de remplissage: 99%

5°18°

11°22°

8°17°

11°26°
9°24°

11°23°

9°21°

17°28°

5°16°

10°18°

12°22°

10°21°

Prévisions en Suisse pour le matin et l’après-midi.
Les températures indiquées sont les valeurs minimales (en bleu)
et maximales (en rouge)

MétéoSuisse tél. 0900 162 666
en ligne avec nos météorologues, 24 heures sur 24
(fr. 2.90 la minute)

http://www.MeteoSuisse.ch

Haute
pression


Basse
pression


Front
froid


Front
chaud


Front
occlus


Isobares
(hPa)


H


B


1015


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