La Derniere Heure-Bruxelles-17-08-2019

(Darren Dugan) #1
20 MAGAZINE

http://www.dhbe I SAMEDI 17 ET DIMANCHE 18 AOÛT 2019 I LA DERNIÈRE HEURE - LES SPORTS

▸ La frontière entre la généra-
tion d’artistes d’aujourd’hui et
celle d’hier est relative. Ce qui
pourrait les séparer, ce sont leur
destinée sociale. Sinon, les artis-
tes comme les sportifs sont sou-
vent très complices. Patrick
Bruel et le jeune Thomas Mus-
tin, alias Mustii, ne s’étaient ja-
mais rencontrés. C’est désor-
mais chose faite.

Thomas Mustin, que pensez-
vous de Patrick Bruel?
Thomas Mustin : “La proposi-
tion de le rencontrer m’a directe-
ment séduite. Il a une carrière
exemplaire. Son parcours est ho-
norable et respectable. Il a tou-
jours su naviguer entre le cinéma
et la musique, tout ce que j’aime.
Face à lui, j’étais très intimidé. Lui,
il a été ultra-bienveillant. C’était
un vrai plaisir de le rencontrer.”

Et vous, Patrick Bruel, que
pensez-vous de notre artiste
belge?
Patrick Bruel : “C’est un garçon
très sympathique. Il a une belle
énergie et beaucoup de présence
sur une scène. C’est une belle ren-
contre.”

La musique et le cinéma vous
animent tous les deux. C’est la
vie dont vous rêviez?
PB : “Oui, je vis de mes passions

res années. Il a apporté quelque
chose de fabuleux à notre monde.
C’est un immense artiste.”
TM : “Mon rêve depuis long-
temps, c’est de chanter avec Flo-
rence du groupe rock britannique
Florence + the Machine. C’est mon
idole, je suis très très très fan. Pou-
voir chanter avec elle sur scène se-
rait juste énorme.”
Entretien : Marc Duvinage

◽ Patrick Bruel en concert à Forest
National les 27 et 28 novembre et le
21 décembre.
◽ Mustii. En concert le 24 août à
Namur (Fête des solidarités), le
28 septembre à l’abbaye de Villers-
la-Ville, le 6 novembre au Cirque
royal de Bruxelles et le 7 décembre
au Centre culturel de Soignies. Sur
scène en mars et avril avec la pièce
Hamlet de Shakespeare.

: Il n’a pas fallu longtemps pour que de la connivence s’installe entre les
deux chanteurs-comédiens. © D.R.

même si parfois, c’est compliqué
de tout bien gérer. Il faut savoir les
mettre un peu entre parenthèses
pour pouvoir se consacrer aussi à
soi et aux siens. Ensuite, il est
aussi important de se ressourcer
pour repartir avec une belle éner-
gie.”
TM : “Oui, c’était mon rêve de-
puis tout petit. C’est d’ailleurs ce
que je respecte dans le parcours de
Patrick Bruel. Il ne s’est pas
posé la question. Pour lui,
c’est fluide et naturel de
passer de l’un à l’autre.
J’ai la même vision ar-
tistique. Lorsqu’on de-
mande si je préfère le
cinéma ou la musique,
je réponds toujours ‘les
deux’. Il m’est impossible
de faire un choix. Il faut en-
lever ces étiquettes et travailler
dans diverses disciplines. Patrick
Bruel en est le parfait exemple !”

Patrick Bruel aura fait sept fois
Forest National cette année!
C’est exceptionnel de remplir
cette enceinte mythique autant
de fois, non?
TM :” C’est dingue! La remplir
une fois, c’est merveilleux! Mais
sept fois, c’est juste incroyable!
C’est l’un de mes objectifs dans le
futur, impossible de le nier. Mais
certainement pas sept fois d’un
coup (rire). Faire l’Ancienne Belgi-

BRUEL ET MUSTII :

tout leur réussit

8


La DH les a réunis le temps d’un entretien.
Il n’a pas fallu longtemps pour qu’ils se
trouvent des points communs.

que, c’était déjà unique à mes
yeux.”

Si vous n’aviez pas fait le métier
de chanteur ou d’acteur, quelle
autre profession auriez-vous
aimé exercer?
PB : “Je me serais peut-être
orienté vers la médecine ou vers la
profession d’avocat.”
TM : “Ah oui, avocat? Super ça.
Un beau métier. Moi, c’est plus
l’aviation qui me parle. Ce monde
m’a toujours un peu intrigué. Je
me serais certainement dirigé vers
cette envie de voler (rire).”

Patrick Bruel,
vous avez une
carrière riche
et impression-
nante!
Aujourd’hui,
de quoi rêvez-
vous?
PB : “On rêve que
cela continue. On rêve
de pouvoir entreprendre
de belles choses et de toujours sur-
prendre. Se surprendre et surpren-
dre les gens.”
TM : “Moi, je rêve d’exporter mes
projets musicaux, de jouer à
l’étranger et d’ouvrir les frontières.
C’est bien de faire de belles rencon-
tres avec des réalisateurs et d’aller
dans des zones d’inconfort, d’ex-
plorer encore et encore.”

Question musique, avec qui
aimeriez-vous faire un duo?
PB : “Avec Stromae. C’est l’artiste
incontournable de ces dix derniè-

Patrick
Bruel :
“Stromae est
l’artiste
incontournable de
ces 10 dernières
années.”

▸ Les points communs ne manquent
pas entre le Français et le Belge, tous
deux aussi à l’aise au micro que devant
une caméra ou sur les planches d’une
scène. Et que dire du succès qui, chez
l’un comme chez l’autre, est né très tôt.
Cette ascension phénoménale qui en
déstabilise souvent plus d’un, n’a pas
fait tourner la tête de nos interlocu-
teurs qui restent les pieds bien sur
terre. “On réagit tous d’une manière diffé-
rente devant un succès triomphal, confie
Patrick Bruel. La difficulté quand cela ar-
rive quand on est jeune et tout d’un coup,
ce sont les regards sur vous qui ne sont
plus les mêmes. On vous pardonne moins
de choses, on vous prête des actes et des
propos que vous n’avez pas eus. On vous

prête plus d’attention que vous n’en avez
besoin parce qu’il y a une sorte d’attente.
Ce n’est pas facile à vivre pour quelqu’un
qui débarque dans ce monde et qui en une
année, devient une icône.”
De son côté, Mustii mise sur son en-
tourage pour ne pas s’égarer. “Il faut se
constituer un noyau de confiance, pouvoir
se reposer sur des gens avec lesquels on se
sent bien, dit-il. C’est ça le plus important.
Ensuite, il faut surtout essayer de rester
concentré sur le travail à réaliser plutôt
que sur le superflu qui est autour. C’est
comme ça que je fonctionne. J’ai plutôt
tendance à me dire que tout reste à faire
et qu’il faut bosser les choses importantes
sans les remettre au lendemain.”
S’il n’est pas aisé de composer avec la

“PARTICIPER AU TÉLÉVIE ME REMPLIT DE SATISFACTION”

(^8) Le succès, ils sont nombreux à en payer le prix fort.
Mais Bruel et Mustii ont chacun leur recette pour ne pas
perdre pied.
notoriété, l’amour du public reste tout
de même le Graal, explique Patrick
Bruel. Cela fait plaisir de se dire que tous
les efforts qu’on fait sont récompensés,
que les gens savent que vous ne les avez
jamais trahis. que vous avez toujours
donné le meilleur de vous-même pour être
à la hauteur de leurs attentes. Ça fait du
bien de savoir que celui qui n’est pas venu
au concert le regrette. C’est d’ailleurs pour
ça que de fil en aiguille ils viennent et que
d’autres générations sont présentes.”
TOUCHÉ, LE FRANÇAIS L’EST, “en plein
cœur, tous les soirs, quand les gens chan-
tent ‘Qui a le droit’.” “Je suis heureux de les
voir contents lorsqu’ils repartent de mon
concert”, dit-il. Un amour qu’il leur rend
bien : “Quand on vous donne beaucoup, il
faut redistribuer. Chez moi, c’est tout à fait
naturel. Participer à des aventures comme
le Télévie ou rencontrer ceux qui veulent
me voir me remplit de satisfaction.”
: Patrick Bruel est un habitué du Télévie. Il y a
déjà participé à de nombreuses reprises. © BELGA
Une rencontre au sommet inédite
PAR MARC DUVINAGE

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