La Derniere Heure-Bruxelles-17-08-2019

(Darren Dugan) #1
MAGAZINE 21

LA DERNIÈRE HEURE - LES SPORTS I SAMEDI 17 ET DIMANCHE 18 AOÛT 2019 I http://www.dhbe

“Les réseaux sociaux

VONT IMPLOSER”

8 Les deux chanteurs-comédiens n’ont pas


le même point de vue sur la question.

▸ “C’était mieux avant...” Cette
expression, on ne cesse de
l’entendre comme si rien
aujourd’hui n’était plus bien.
Patrick Bruel, lui, la balaye du
revers de la main lorsqu’on
lui demande ce qu’il pense de
la nouvelle génération d’artis-
tes. “Elle est très impression-
nante par sa créativité, insiste-
t-il. Je pense qu’ils doivent beau-
coup à Stromae qui a réellement
ouvert une porte. Mais il y a
aussi Angèle, Eddy de Pretto,
Boulevard des airs, etc.” Une re-
lève qui n’a pas non plus à se
dire que les choses étaient
plus faciles avant, ajoute le
chanteur et comédien. “Je
trouve qu’il y a une exposition
plus grande à travers les ré-
seaux sociaux”, analyse-t-il.
Mais si aujourd’hui, un artiste
n’a pas trop de difficultés à se
faire connaître, son problème
est en revanche qu’il ne vend
plus de disques. “Enfin, très
peu”, concède l’interprète de
“Place des Grands Hommes”.
“Personnellement, je trouve que
cela tire les gens vers le haut
parce que désormais, ils sont en
prise directe avec les gens. Ils
doivent se faire connaître par la
prestation scénique.”
Les réseaux sociaux n’ont
pas tout à fait le même attrait
pour Thomas Mustin. Le Belge
bénit le temps où ils ne
jouaient pas les trouble-fêtes.
“J’ai un respect total pour l’an-

cienne génération, souligne-t-il
tout en précisant qu’il aurait
aimé chanter dans les années
70-80. Et ceci, pour une raison
bien précise : l’absence des ré-
seaux sociaux et des influen-
ceurs. Le côté Instagram pourrit
légèrement le milieu.” Selon lui,
les artistes se posent
aujourd’hui plus de questions
pour savoir comment tra-
vailler leurs réseaux que pour
travailler leur projet artisti-
que. Ils sont trop accros aux
chiffres et à la performance.
“À l’époque, commente-t-il, il y
avait une vraie liberté. Cela de-
vait être intéressant de tra-
vailler dans un contexte où vous
n’êtes pas sans cesse bloqué par
des histoires de réseaux et
d’image. Aujourd’hui, malheu-
reusement, tout tourne autour
de cela.”

BIEN SÛR, reconnaît-il, ces ré-
seaux sociaux ont des points
positifs, comme celui de créer
du lien, de diffuser de l’infor-
mation ou de générer du par-
tage. Mais pas n’importe le-
quel insiste-t-il. “J’aime parta-
ger avec les gens ce qui a trait à
l’artistique mais pas le fait de
manger ou d’aller aux toilettes.”
Dans l’ensemble, ces réseaux
sociaux, il s’en méfie et ne les
juge pas très sains car à dou-
ble tranchant. “D’ailleurs, dans
l’avenir, dit-il, je pense que cela
va imploser.”

: Entre Patrick Bruel et Mustii, le feeling est bien passé. Ces deux-là
ont plus d’une histoire à se raconter ou à commenter. © D.R.

tariste de Judas Priest l’accom-
pagnera pour l’occasion.
La liste est encore longue
puisque Uli Jon Roth se rappel-
lera aux bons souvenirs lié-
geois quand il écumait les
clubs de la région avec Scor-
pions. Notre compatriote Rudy
Lenners (Steelover, Such A
Noise...), qui a milité derrière
les fûts de Scorpions, sera, lui
aussi, de la partie pour une ul-
time prestation avant de rac-
crocher ses baguettes.

LES BELGES de Channel Zero
seront, eux, en tête d’affiche
le vendredi avec leur nouvelle
formation articulée autour de
l’inoxydable Franky (chant).

MUSIQUE LIÈGE

Le Golden Age Rock Festival

CASSE LES CODES

8

C’est un festival de haute voltige
qui se tient à Liège du 23 au 25 août.

Samedi, ce sera au tour de
Foghat de dispenser son
blues rock des seventies
avant de laisser la vedette, di-
manche, à Dee Snider. Le
chanteur charismatique de
Twisted Sister se consacre dé-
sormais à une carrière solo
après la récente séparation
du groupe.
Outre les concerts, les festi-
valiers auront aussi l’occasion
de déambuler à travers une pe-
tite exposition où l’artiste lié-
geois Eric Philippe, entre
autres, dévoilera quelques-
unes de ses œuvres parmi cel-
les qui ont illustré certaines
covers d’albums (Rhapsody, Fi-
reforce, Channel Zero, Mob Ru-
les, TNT, etc.).
Frédéric de Biolley
◽ Infos et tickets sur
http://www.goldenagerock.be

: Phil Campbell, guitariste de feu Motörhead, sera sur la scène du bien
nommé Golden Age Rock Festival. © REPORTERS

LIÈGE Outre les têtes d’affi-
che, quelques autres perfor-
mances seront à suivre de près.
Le vendredi, on pointera le
concert des Britanniques de
Tygers of Pan Tang, les Pari-
siens au sang napolitain de Vul-
cain pourront justifier leur sta-
tut de Motörhead français...
juste après le passage de Phil
Campbell.
Samedi, Alain Pire (ex-Such
A Noise) ouvrira le bal de cette
journée estampillée seventies
et le guitariste virtuose Robby
Valentine se baladera dans le
répertoire de Queen.

Dimanche, Dee Snider atti-
rera tous les regards mais les
Écossais d’Heavy Pettin attise-
ront notre curiosité. Car, depuis
leurs passages en première
partie de Kiss ou d’Ozzy Os-
bourne, la sortie de l’excellent
Rock Ain’t Dead en... et leur
dispensable prestation au con-
cours de l’Eurovision en 1987,
on les croyait disparus... Il en ira
de même pour Angel, groupe
américain découvert par Gene
Simmons (Kiss), et qui, malgré
40 ans d’existence, n’a encore
jamais joué en Belgique.
F. de B.

Ils méritent aussi votre attention

▸ Le Golden Age Rock Festival
casse les codes du festival clas-
sique. Non seulement, il se
tiendra en indoor, dans la belle
caserne Fonck à Liège. Mais, en
plus, il proposera une ving-
taine de concerts sur une seule
et unique scène. Voilà qui
change sensiblement la donne
par rapport aux festivals d’été
qui proposent une jungle d’ar-
tistes : il faudrait y jouir du
don d’ubiquité pour pouvoir
assister à tous les concerts.
“Nous voulions inscrire cette
première édition sous le signe de
la convivialité, souligne Gau-
thier Henri, un des organisa-
teurs. Lors des nombreux festi-
vals auxquels j’ai assisté, j’ai ré-
gulièrement été frustré de devoir
opérer des choix pour assister à
l’un ou l’autre concert et devoir,
de facto, renoncer à d’autres.”

Cette plongée dans un autre
temps ne se matérialise pas
uniquement dans l’organisa-
tion de l’événement mais aussi
et surtout, dans sa program-
mation. L’affiche rassemble ef-
fectivement une solide bro-
chette d’artistes qui ont connu
les années de gloire du Classic
rock des seventies ou du hard
rock des années 80. Voilà le
pari pour le moins audacieux
que se sont lancé Gauthier
Henri, Marc Tombal et Bernard
Hemblenne, tous trois de
grands passionnés de musi-
que. “Nous en avions marre de
toujours voir les mêmes noms
sur les affiches, poursuit Gau-
thier Henri. Et comme il n’exis-
tait encore rien de la sorte, nous
avons lancé cette première édi-
tion avec des formations qui,
pour certaines, n’ont jamais joué
en Belgique. Ce sera, notamment,
le cas des Canadiens de Moxy qui
avaient été naguère produits par
Jack Douglas (Aerosmith) et qui,
après plusieurs dizaines d’an-
nées de silence, ont décidé de re-
monter sur scène. Il y aura aussi
Phil Campbell, le guitariste de
feu Motörhead, ou Ross The Boss
qui interprétera les titres de Ma-
nowar qu’il jouait lorsqu’il fai-
sait encore partie du groupe...”
KK Downing, le légendaire gui-

“Nous en avions
marre de voir les
mêmes noms sur
les affiches.”
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