Chasseur d’images N°414 – Août-Septembre 2019

(Michael S) #1

Chassimages.c m - CI 414 109


avant un bain de “mouillant” (Adoflo, 30 s)
qui évite de laisser des traces au séchage.
Une fois sec, le film présente un contraste
élevé... comme attendu!


Le résultat
Le support du Washi S est transparent, ce
qui, associé aux noirs bien denses, doit
permettre d’obtenir (avec le traitement
ad’hoc) des diapositives de qualité. C’est
une voie qui mérite d’être explorée.
À cause de son contraste élevé, le film
tolère moins les erreurs d’exposition


qu’un noir et blanc classique, mais si l’ex-
position est correcte (50 ISO constituent
une bonne base), tout se passe bien.
Un traitement adapté doit pouvoir procu-
rer un contraste un peu moins fort, mais il
restera, de toute façon, bien plus élevé
qu’avec un film traditionnel.
Le Washi S est un film intéressant qui
réclame des efforts pour donner le meil-
leur de lui-même. Ajuster le développe-
ment est utile, mais il faut surtout trouver un
sujet qui convienne à ce rendu particulier.
Le “S” n’est pas un film universel, l’utiliser

en remplacement d’un film noir et blanc
classique va conduire à des déceptions
(sauf si vous aimez l’imprévu). Mais si vous
cherchez un rendu particulier, il peut
devenir un atout intéressant. Il suffit de
voir comment Eikoh Hosoe, Ralph Gibson
ou Bill Brandt exploitent le contraste en
noir et blanc pour s’en persuader.
Comme toujours, c’est le sujet et le photo-
graphe qui font l’intérêt de la photo. L’ou-
til n’est là que pour faciliter le travail...
mais parfois il peut tout changer!
Pascal Mièle

Le film Washi S est à l’origine un film pour bande sonore détourné de
son usage premier. Afin de restituer le son au cinéma, l’industrie a en
effet mis au point un système d’enregistrement optique. Une fois la
bande-son terminée, elle est transférée sur un film noir et blanc sous la
forme d’un signal d’amplitude plus ou moins large. Cette piste sonore
est ensuite reportée sur la copie finale (celle qui passe dans le projec-
teur de la salle de cinéma) entre les images et les perforations.
Pour créer le film sonore de départ (l’original qui sera dupliqué sur les
copies d’exploitation), il faut un film N&B assez contrasté et de grain
très fin, cela permet de conserver la précision nécessaire à la restitution
d’un son de qualité sur la copie finale réalisée sur film couleur positif.
Différents standards ont existé au fil du temps, mais ce signal de lar-
geur variable a été utilisé pendant très longtemps car il est à la fois sim-
ple, efficace et économique.

Entre les négatifs Ilford HP5 (à gauche) et Washi S
(à droite), la différence de contraste est bien visible.

Le contraste très élevé du Washi S donne un aspect surna-
turel à ce paysage assez banal.
La scène était ensoleillée. Les demi-teintes sont correcte-
ment rendues, mais les ombres sont d’un noir très dense
(le négatif est transparent).

Un agrandissement du centre de l’image (vignette ci-des-
sus) montre que le grain est imperceptible et que les
détails sont bien restitués.

La liste des distributeurs des films Washi est disponible
sur le site filmwashi.com
Washi S 135 (36 poses) : 5 €
Washi S 120 : 10 €

Washi S, un film initialement destiné... à la bande-son!

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