Chasseur d’images N°414 – Août-Septembre 2019

(Michael S) #1
Chassimages.c m - CI 414 41

Prtfoli


Des parents séparés, une enfance vécue entre
capitale et campagne sous la protection d’une
grand-mère, l’adolescence de Guy Bourdin trouve
son épanouissement à travers un don pour le des-
sin et la peinture. Appelé sous les drapeaux à dix-
neuf ans, le jeune homme doit à l’armée de l’air
d’avoir été formé à la photographie au cours des
deux années passées à Dakar. Libéré en 1950,
Guy Bourdin commence la seconde moitié du siè-
cle à Paris, en ces années où tout bouge, le jazz
dans les caves de Saint-Germain des Prés comme
le marché de l’art contemporain. Entre tous les
noms qui comptent sur la scène artistique, Man
Ray, créateur polymorphe, icône toujours brillante
du surréalisme, suscite un intérêt passionné chez
le jeune homme qui rêve d’une improbable ren-
contre. Elle se produit enfin, à la suite de sa pre-
mière exposition de dessins à La Galerie, rue de
Bourgogne. Une amitié complice naît entre les
deux hommes, qui conduit Guy Bourdin à repren-
dre la photographie apprise quelques mois aupa-
ravant et à joindre sa pratique à sa production de
dessinateur et de peintre.

Le parrainage de Man Ray
Avec le regard amical et critique de Man Ray, les
débuts de Guy Bourdin photographe se montrent
prometteurs et connaissent dès 1952 le succès
d’une première exposition de tirages à la Galerie
29 de la rue de Seine, accompagnée d’un cata-
logue préfacé par son mentor. L’année suivante,
l’accrochage de la Galerie Huit conforte l’orienta-
tion vers la photographie que Guy Bourdin signe
sous le pseudonyme en résonance américaine
d’Edwin Hallan. L’exposition “Bourdin Untouched”
proposée par Shelly Verthime pour l’édition 2013
des Rencontres d’Arles a su donner un ample
aperçu de cette première production photogra-
phique inspirée par l’insolite du détail, l’innova-
tion du cadrage, la poésie des intimités, dont on
imagine qu’elle recevait les encouragements du
grand surréaliste.
On commence à parler à Paris de ce beau gosse
de vingt-quatre ans dont d’autres galeries de la
rive gauche et même de New York confortent l’as-
cension par une suite d’expositions de dessins et

Page de gauche, de haut en bas –
Charles Jourdan
Summer 1978
© The Guy Bourdin Estate, 2019


Charles Jourdan
Spring 1978
© The Guy Bourdin Estate, 2019


Ci-dessus –


Charles Jourdan
Summer 1978
© The Guy Bourdin Estate, 2019

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