Version Femina N°905 Du 4 Août 2019

(Amelia) #1
version femina

ROSS ANDERSEN/GETTY IMAGES

Santé


Samia, 57 ans,
Issy-les-Moulineaux
« Je suis restée
son orpheline »
J’adorais sa poignée de main ferme et cha-
leureuse, son sourire rassurant. Sitôt la
porte du cabinet franchie, je me sentais
déjà presque guérie. Et je ressortais tou-
jours de chez lui ragaillardie. En vérité,
je l’aimais comme un grand-père. Dix ans
après son décès, je pense toujours à lui.
Il avait une conception humaniste de son
métier, avec cet art de l’écoute et ce respect
infini pour l’autre. Avec lui, on avait de
grandes conversations. Cet amoureux des
lettres et de la philosophie adorait échanger
littérature. Un jour, surprise par son
immense culture, je lui avais demandé
pourquoi il avait choisi médecine. « Ce qui
m’intéresse dans l’homme, c’est son esprit »,
m’avait-il répondu. C’est ce même huma-
nisme qui l’a poussé à exercer bien au-delà
de la retraite et à continuer à répondre au
téléphone, même hospitalisé. Son décès fut
un choc. J’ai alors rédigé un article en son
honneur sur mon blog. De nombreux
patients déposèrent à leur tour des témoi-
gnages de tristesse. On devenait ses orphe-
lins. Ma présence au cimetière a été une
évidence. Le docteur L. reste unique.

Ce médecin que


je n’oublierai jamais


Il y a celui qui nous sauve la vie, celui que l’on admire, celui dont l’annonce a bouleversé
à jamais notre vie... Les super docteurs, ça existe! Témoignages.

Par Caroline Dreyfus-Rose

Françoise, 73 ans, Chamonix
« C’était un surdoué »
Jamais je n’ai rencontré un généraliste capable de couvrir toutes les spécialités avec autant de génie. Exemple?
Radiologue et rhumatologue voulaient me poser une prothèse du genou, lui m’a évité l’opération en m’injectant
un traitement venu d’outre-Atlantique. Résultat, cinq ans plus tard, je joue au tennis, je monte à cheval, je fais
de l’escalade. C’est fabuleux! Dans sa salle d’attente, pleine à craquer, personne ne râle, car chacun sait qu’il
aura droit à la même attention. Avant tout examen clinique, on échange toujours. Il s’intéresse à qui l’on est, à
ce que l’on aime et à nos problèmes quotidiens. Quand j’ai appris son départ en retraite, j’ai carrément pleuré.
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