LORRAINE
L'OCCASION MANQUÉE
DE
PATTON
La première partie de l’opération étant remplie – prendre pied sur la rive « occupée » de la Moselle – les blindés
peuvent foncer vers l’est et entamer leur progression à l’intérieur de la région. Le 13 septembre, avant la percée
du CCA au-delà du fleuve (le lieutenant-colonel Abrams, chef du 37th Tank Battalion, a peu de temps auparavant
pointé la Moselle du doigt en disant « c’est le plus court chemin vers la maison »). Officier distingué pour sa
pugnacité, Abrams décide de ne pas faire dans la demi-mesure : comme les routes sont goudronnées, autant
utiliser la totalité du potentiel de ses blindés. Les rares barrages allemands sont détruits dans la précipitation
et les éléments de tête du CCA se trouvent à seulement quelques kilomètres de Château-Salins à la tombée
de la nuit. C’est une quarantaine de kilomètres que les blindés américains ont parcouru dans la journée, sans
rencontrer de résistance valable : si 12 Américains ont été tués, 354 soldats allemands ont été faits prisonniers
et presque cent véhicules allemands – dont une quinzaine de chars – ont été détruits. Après une pause pour
attendre les éléments du train de la division, la progression du CCA reprend le 14 septembre à midi, et devant le
peu de résistance, les éléments sont invités à pousser jusqu’à Arracourt, à une quinzaine de kilomètres au sud de
Château-Salins, pour y saisir les hauteurs. Les blindés américains seront donc en position pour couper l’arrivée
de renforts allemands depuis l’est, mais aussi pour détruire les unités se repliant depuis Nancy... et faire la liaison
avec le CCB en provenance du sud.
CHÂTEAU-SALINS ET NANCY
LE XII CORPS
EN AVANT TOUTE
CHAPITRE
2
Un char Sherman
(certainement un
M4A3) est en train de
se consumer dans une
plaine en Lorraine.
Le terrain permet
d'engager les blindés à
longue distance, ce qui
est souvent préjudiciable
pour les chars américains.
©ECPAD/France/Scheck