Batailles et Blindés Hors Série N°40 – Août-Septembre 2019

(Barré) #1

LORRAINE


L'OCCASION MANQUÉE
DE
PATTON

Le village de Bures est totalement rasé par les com-
bats, et les P-47 américains sont omniprésents dans
le ciel lorrain.
Le 29 septembre, alors que les Allemands ont capturé
de larges portions de terrain, la 11. Panzer-Division
attaque vers Xanrey, Réchicourt et la colline 318 au
sud. Encore une fois, le brouillard permet aux Panzer
de s’approcher sans danger jusqu’à sa disparition, per-
mettant aux Américains de demander l’appui des chas-
seurs-bombardiers. Les Allemands aperçoivent trop
tard les P-47 arriver dans leur direction : des hommes
s’enfuient, cherchent à gagner les couverts, mais
peine perdue : les premières bombes viennent de se
décrocher des ailes des appareils. À la grande surprise
des Allemands, ces dernières n’explosent pas... mais
contiennent des messages de propagande! Après cette
méprise, la seconde vague des chasseurs-bombardiers
(cette fois-ci correctement armés) inflige de lourdes
pertes aux véhicules à Balkenkreuz. C’est la dernière
offensive sur Arracourt : les Allemands sont épuisés
et s’enterrent. Balck pense toujours qu’il peut détruire
la tête de pont de Pont-à-Mousson, mais demande à
von Rundstedt au minimum trois divisions... que ce
dernier n’est pas en mesure de lui offrir. La contre-of-
fensive prévue par Hitler s’éloigne de plus en plus,
et la supériorité aérienne des Américains a été un
avantage conséquent.

DERNIERS FEUX À CHAMPENOUX


ET GRÉMECEY


Avant la bataille d’Arracourt, le général Eddy cherche
à pousser encore plus loin ses positions. Le 22 sep-
tembre, le CCB se dirige vers la Seille et la traverse à
Han. Armaucourt est attaquée vers 10h15, mais les
Américains sont repoussés, et c’est seulement dans
l’après-midi que les GIs y entreront, après avoir détruit
plus de 160 véhicules. La forêt de Champenoux et
le bois de Faulx seront eux aussi capturés dans la
journée. La 553. VG-D est alors dans une situation

compliquée, risquant l’encerclement total, et son commandant l’Oberst Löhr
ordonne un repli vers l’ouest de Château-Salins... vite refusé par la 1. Armee,
qui donne l’ordre de continuer les assauts vers la Moselle, ce qui est littérale-
ment alors impossible à cause de l’état catastrophique de l’unité.
Le 20 septembre, le général Patton décide de modifier la frontière entre les XII
et XV Corps, mais le général Eddy cherche à sécuriser ses lignes de ravitaille-
ment. La voie principale à l’est de Nancy est surplombée par une petite forêt
à l’ouest de Château-Salins, celle de Grémecey. La forêt est alors occupée,

Même face à des équipages allemands inexpérimentés, les Sherman déployés
par la 4th AD demeurent très exposés. Leur munition de 75 mm n’offre pas
un pouvoir de pénétration suffisant pour détruire les Panther. Durant la bataille
d’Arracourt, les équipages américains ont donc profité du terrain – favorable
au défenseur – pour infliger de lourdes pertes aux Allemands. Les attaques
surprises sur les flancs des Panzer, en profitant des crêtes et autres élévations,
sont celles qui ont été les plus dévastatrices. Les équipages ont vite appelé cette
technique celle du « piège à souris » : laisser les Panzer s’engouffrer entre deux
élévations, puis les détruire par surprise sur les côtés.

LA TACTIQUE DU « PIÈGE À SOURIS »


Sherman M4A3
37th Tank Battalion, B Company
US Army
Ley, 20 septembre 1944

 Ces jeunes Panzergrenadier se tiennent sur un Panther, tout sourire, non loin
d'Arracourt. La plupart de ces jeunes n'ont pas suivi un entraînement suffisant et
la coordination avec les équipages de char est catastrophique, facteur principal
de l'échec des contre-attaques d'Arracourt. ©ECPAD/France/Scheck

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