Batailles et Blindés Hors Série N°40 – Août-Septembre 2019

(Barré) #1

XII CORPS


PREMIÈRE LE
PARTIE

CHAPITRE 3
REPARTIR

À L'ASSAUT


MARLÈNE DIETRICH... ET PAIN FRAIS


Les soldats du XII Corps, en ligne depuis plus d’un mois
en ce début d’octobre, sont éprouvés et ont besoin de
se reposer. Afin de leur remonter le moral, certains sont
envoyés en casernement à Nancy où ils peuvent profiter
de bains chauds, de séances de cinéma et même de
la visite de Marlène Dietrich ou d’autres spectacles.
Le ravitaillement est à nouveau de bonne qualité, per-
mettant aux hommes de toucher du pain frais et du
café – leur permettant d’oublier la consommation de
l’insipide ration K pendant un mois! De même, les
véhicules ont aussi droit à leur lot de maintenance et
de réparations, certains n’ayant pas été vérifiés depuis
le mois d’août. Les équipages en profitent aussi pour
équiper leurs chars des fameux « duck bills », des exten-
sions de chenilles destinées à donner à leur véhicule
une meilleure tenue de route sur sol boueux. Entre le
1er septembre et la mi-octobre, la Third Army a perdu
63 chars légers et 160 chars moyens et les armes
individuelles manquent dans certaines sections. Seule
la consommation de carburant reste contrôlée : chaque
véhicule en mouvement doit disposer d’une autorisation
de déplacement ; si non, les MP se chargent de punir
le contrevenant. La prévôté militaire a d’ailleurs fort à
faire car « Old blood and guts » a décidé de redresser la
discipline et de faire la chasse aux GIs débraillés, barbus
ou mal équipés. Cependant, bien que des équipements
hivernaux font leur arrivée, il manque à l’US Army de
nombreuses pièces d’habillement imperméables : plus
que les Allemands, c’est la pluie drue et la boue qui
sont les ennemies du GI en Lorraine. Pour lutter contre
les pénuries, certains commandants d’unités n’hésitent
pas à conseiller à leurs hommes de récupérer des den-
rées... avec parfois des manières peu scrupuleuses,
et au détriment d’autres unités.

OBJECTIF : FONCER VERS L’EST


Si les unités sont en plein rééquipement durant le
mois d’octobre, les états-majors respectifs ne chôment
pas et commencent à penser l’attaque du mois de
novembre. Les cartes du Westwall sont distribuées
et des centres d’entraînement à l’attaque de posi-
tions fortifiées fleurissent, tout comme une zone de
formation pour la pose de pont Bailey, en prévision du
franchissement du Rhin. Même si les officiers ont les
yeux rivés sur l’Allemagne, un point reste un danger
pour le XII Corps : le barrage de l’étang de Lindre,
au sud de Dieuze. Réservoir pour la Seille qui passe
à travers les lignes américaines, l’étang est depuis
le XVIIe siècle inclus dans la défense de Metz. Si les
Allemands venaient à détruire le barrage, la Seille
déborderait et inonderait les alentours, gênant consi-
dérablement la progression des Américains. Ces der-
niers décident donc de devancer leurs adversaires :
les Engineers du XII Corps construisent un système
de canaux et d’écluses, car la Seille est déjà à son
plus haut niveau à cause des pluies torrentielles. Le 20
octobre, deux Squadrons de P-47 bombardent le bar-
rage et le percent à coups de bombes de 500 kg.
Le dispositif des Engineers tient bon, maintenant les
positions américaines hors de danger.

 Le 20 octobre 1944, l'aviation américaine attaque le barrage de l'étang de Lindre. Ce cliché pris quelques
minutes après l'explosion des bombes présente les eaux de l'étang en train de se répandre dans la plaine.
 Dans les rues de Lunéville, un soldat américain garde un accès avec sa
mitrailleuse de calibre .50 sous la protection d'un M18 Hellcat. La tâche principal est
de chasser les fuyards ou autres unités qui tentent de s'échapper de la cité.

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