LORRAINE
La traversée de la France est rapide pour les troupes
américaines : après leur échec en Normandie, les
Allemands se replient vers le Reich et n'ont pour la
plupart plus aucune réelle volonté de combattre. Ici, des
Allemands se rendent à des GIs au mois d'août 1944.
L'OCCASION MANQUÉE
DE
PATTON
« La campagne de Lorraine a-t-elle été une victoire? Entre les mois de septembre et novembre (1944,
NDLR), la Third Army revendique la neutralisation de 180 000 soldats ennemis. Mais pour capturer la
Lorraine, pour faire un bond d’une centaine de kilomètres, la Third Army a eu besoin de trois mois et a
perdu 50 000 hommes, ce qui représente environ un tiers des pertes qu’elle a endurées tout au long de
la guerre en Europe
[1]
. » La réponse à cette question posée par Carlo d’Este, un des plus grands historiens
de l’US Army, en 1995 est complexe... car cette campagne menée par Patton l’est tout autant. La Lorraine
- plus particulièrement la Moselle et la région de Metz - est en fait la première ligne « d’arrêt » pour la
Wehrmacht. Territoire annexé au III. Reich depuis 1940, la Moselle n’est de facto plus, pour Berlin, un
territoire étranger mais bien une partie de l’Allemagne. De plus, y établir une ligne de défense permet de
gagner du temps : le Westwall
[2]
, une ligne de fortifications allemandes s’étendant sur 630 kilomètres
entre la frontière des Pays-Bas est la frontière suisse, doit « recevoir » les divisions à Balkenkreuz en
retraite depuis la Normandie... et ainsi arrêter l’avance des Alliés occidentaux. C’est une course contre la
montre qui s’engage et qui va se dérouler dans des conditions météorologiques catastrophiques.