CHAPITRE 1XX CORPS
DEUXIÈME LE
PARTIEV E RS L'E S T
METZ ET LA MOSELLE
L’intervention des P-47 du XIX Tactical Air Command pendant la campagne
de Lorraine n’est accordée à la Third Army qu’au prix de longues tractations.
L’état-major de la Ninth Air Force – tout comme la quasi-totalité des officiers
américains – n’envisage pas une résistance accrue des Allemands en Lorraine
et octroie donc tous ses appareils à la réduction des défenses de Brest. Le 9
septembre 1944, la Ninth Air Force refuse d’envoyer des avions à Walker car
selon les aviateurs, l’artillerie dont dispose le XX Corps fait l’affaire pour sou-
tenir la tête de pont. Mais la résistance acharnée des Allemands face à la 5th
ID leur fait changer d’avis : le général Weyland, à la tête du XIX TAC, reçoit
l’autorisation d’utiliser autant d’appareils que besoin pour aider au maintien de
la tête de pont le 10 septembre.THIRD ARMY ET NINTH AIR FORCE : DES RELATIONS ORAGEUSES
Observation aérienne
du secteur de la tête de
pont de Dornot : la Moselle
est visible au premier
plan tandis que sur le
document original figurent
les positions des forts,
notamment Saint-Blaise et
Sommy en arrière-plan. L'obusier automoteur
M7 Priest permet
d'apporter un soutien
conséquent aux GIs
avec sa pièce de
105 mm. La mobilité de
l'artillerie américaine va
grandement jouer dans
son efficacité lors de la
campagne à l'ouest.reçoivent la communication : le commandant américain
demande leur capitulation! Mais les assauts allemands
prélèvent aussi leur tribut sur les défenseurs. Les ser-
vants de mortiers sont obligés de se battre avec leurs
carabines et un lieutenant ayant eu son radio tué à côté
de lui continue de communiquer avec l’arrière tout en
tirant de l’autre main avec son arme. Jusqu’à minuit,
le 10 septembre, les Américains évacuent silencieuse-
ment la tête de pont du fer à cheval sous la protection
de l’artillerie alliée. Peu d’embarcations sont disponibles
et elles sont réservées pour les blessés ne pouvant pas
nager : les blessés les moins graves se débarrassent
donc de leurs armes et de leurs équipements puis se
glissent dans le fleuve. Certains n’en ressortiront pas.
Pendant ces quelques jours à Dornot, ce sont plus de
300 GIs qui ont perdu la vie ou ont été blessés. Mais
maintenant, le XX Corps a enfin pris pied sur la rive
allemande de la Moselle...