Batailles et Blindés Hors Série N°40 – Août-Septembre 2019

(Barré) #1
CHAPITRE 3
SECTEUR
XX CORPS DE METZ

DEUXIÈME LE
PARTIE

BREST-METZ, MÊME COMBAT?


Lors de son arrivée en France, l’US Army n’a pas réel-
lement prévu d’affronter de solides fortifications en
France. Celles autour du port de Brest s’avèrent plus
résistantes que prévues, et la solution d’abord retenue
est l’utilisation massive de moyens aériens. Sauf que
les résultats sont très médiocres : malgré le rappel de
nombreuses unités comme le XIX TAC ou le IX Bomber
Command, les forts de Brest sont difficilement des-
tructibles par la voie aérienne. Devant ce semi-échec,
les commandants américains tirent des leçons mais
conservent le « matraquage » aérien pour neutraliser
les forts de Metz. Surtout, l’apparition de l’aviation
américaine a un effet psychologique sur les GIs : les
ouvrages fortifiés sont le plus souvent camouflés et
donc difficilement repérables dans un territoire vallonné
et très boisé. Dès le 17 septembre, la Ninth Air Force
commence à entrer en tractations avec le XX Corps. Le
général Walker met au point une opération (qu’il baptise
« Thunderbolt ») devant démarrer le 21 septembre, les
troupes américaines devant se ruer vers Metz en suivant
l’axe de la Moselle. La première phase – toutes sont
organisées de la même manière : bombardement aérien,
progression de l’infanterie avec protection de l’artillerie
puis assaut final) est la plus importante : le Fort Driant
doit être capturé afin d’assurer une progression sans trop
de pertes. Les chasseurs-bombardiers du XIX TAC sont
un rouage essentiel de cette opération, à tel point que le
plan a un prérequis essentiel : que la météo soit correcte.
Le colonel Yuill, à la tête du 11th IR, tout comme Walker,
n’est pas impressionné par le Fort Driant – qu’il connaît
très mal. Pour lui, un simple assaut violent parviendra à
réduire aux silences les batteries cuirassées. La tâche
revient donc au 2nd Battalion du 11th IR, jusqu’alors
cantonné à une garde de l’ouvrage. L’attaque doit
démarrer le 19 septembre, mais elle n’a de cesse d’être
repoussée, notamment à cause du mauvais temps et
du manque de munitions d’artillerie. Au nord du Fort
Driant, c’est le groupe fortifié Jeanne d’Arc qui est
l’objectif assigné à la 90th ID devant s’élancer depuis
Gravelotte. Un premier assaut s’épuise à cause ici aussi
du manque de munitions, et le général McLain décide
de décaler l’opération pour se déporter sur Maizières-
les-Metz, plus au nord... avec à nouveau le prérequis
de capturer le Fort Driant. C’est la 5th ID, fortement

éprouvée, qui reçoit l’ordre de capturer l’ouvrage, et de se lancer à l’attaque dès
le 27 septembre – avec ou sans le soutien de l’aviation.

UN SAUT DANS L’INCONNU


Aucun des commandants américains n’a la moindre idée de ce que peut être le Fort
Driant. Simple réseau de tranchées constellé d’abris bétonnés pour les uns, plate-
formes d’artillerie pour les autres, la réalité est toutefois bien différente. Construit à
partir de 1899, le Fort Driant peut en fait accueillir 1810 hommes en garnison et a
été conçu comme une véritable cité souterraine, avec ses générateurs électriques, les
quartiers pour la troupe, l’eau courante et des réserves de nourriture conséquentes.
Les GIs ont bien tenté de dresser des cartes mais les reconnaissances se sont toutes
heurtées aux tirs des défenseurs, rendant la situation impossible à cartographier.

GMC CCKW-353 Truck, 6x6, 2,5 ton
90th Infantry Division
XX Corps, Third Army
Secteur de Maizières-les-Metz, 27 septembre 1944

 Patton et Bradley (comparant ici leurs bagues) ont une relation spéciale.
Si les deux hommes s'apprécient avant la guerre, les « frasques » de
Patton éloignent petit-à-petit Bradley de son camarade.

Vu sur https://www.french−bookys.com

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