Batailles et Blindés Hors Série N°40 – Août-Septembre 2019

(Barré) #1

LORRAINE


L'OCCASION MANQUÉE
DE
PATTON

Cette fois-ci, c’est Langlade qui prendra l’initiative :
il fait préparer ses batteries d’artillerie puis divise ses
troupes en deux colonnes. À gauche se trouve celle du
lieutenant-colonel Massu dont l’objectif est la capture
de Dompaire, tandis qu’à droite, la colonne du lieute-
nant-colonel Minjonnet [2] va se projeter sur Damas et
couper la route entre Dompaire et Épinal.
Le 13 septembre au matin, une reconnaissance est
menée par quatre TD de Minjonnet vers Damas.
Les Français y rencontrent quelques Panther, et béné-
ficiant de l’effet de surprise, en détruisent un avant de
se replier derrière une petite crête. Au même moment,
Massu se porte vers Dompaire, ses observateurs lui rap-
portant que le village et les champs alentours grouillent
de Panzer. Langlade décide d’attirer les Panther dans un
piège : il ordonne à son infanterie de lancer une fausse

attaque dans l’espoir que les Panzer se ruent pour la
curée. La feinte fonctionne parfaitement et les blindés
de la Panzer-Brigade 112 tombent sous un feu d’enfer,
entre artillerie, pièces antichar et blindés de la 2e DB!
Langlade dispose d’un autre avantage : le XIX TAC
a pu lui détacher des chasseurs-bombardiers du 406th
Fighter Bomber Group alors stationnés à Rennes. Les
P-47 fondent sur leurs proies totalement à découvert
quatre fois au cours de la journée autour de Damas et
Dompaire, endommageant et détruisant plusieurs Panzer.
Massu et Minjonnet en profitent pour avancer par bonds,
neutralisant des Panther à courte portée, et à la fin de
la journée, une dernière tentative allemande se termine
dans le sang avec la destruction de sept Panzer IV. Sur
les 45 Panther engagés, 41 restent sur le terrain, tout
comme une vingtaine de Panzer IV ; les Français, eux,
ont perdu moins de sept chars. Haislip, lorsqu’il apprend
ce succès, envoie ses félicitations à Langlade devant
cette coordination parfaite entre aviation et blindés.
La Kampfgruppe « Ottenbacher » est détruite à Chaumont
par le Groupement Tactique Dio, et Neufchâteau est
pris après un combat maison par maison. Blaskowitz est
désespéré : le LXVI. Korps n’est plus en état d’opposer
une quelconque résistance et les troupes allemandes
transforment leur repli en sauve-qui-peut général.
La route entre Neufchâteau et Épinal est coupée le 14
par les Américains et une expérience montre bien l’état
de décrépitude des troupes allemandes du secteur :
une colonne allemande en repli décide de passer la nuit
du 14 au 15 dans le village de Ramecourt, près de
Mirecourt. Mais ce dernier est déjà occupé... par le 2nd
Battalion du 313th IR, qui va ainsi faire plus de cinq
cent prisonniers en une nuit. Les jours suivants, de plus
en plus de jonctions sont faites avec les unités alliées
arrivant du sud de la France, et Bradley détache le CCB
de la 6th AD pour remplacer la 2e DB en sécurisation à
l’ouest de Troyes, soulageant Haislip alors inquiet devant

[2] Composée notamment du 12e Régiment de
Chasseurs d’Afrique et du Régiment Blindé de Fusiliers
Marins, dans lequel servira Jean Gabin.

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Vu sur https://www.french−bookys.com

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