Batailles et Blindés Hors Série N°40 – Août-Septembre 2019

(Barré) #1

ANNEXE 1


PATTON


LE « MAGNIFIQUE »


et songe de nouveau à quitter l’US Army. C’est à cette époque qu’il reçoit une
nouvelle feuille de route ; cette fois-ci, il part rejoindre son ami George Marshall qui,
prenant ses fonctions à l’état-major général, a souhaité avoir Patton à ses côtés.
Le choix de Patton par Marshall n’est pas innocent car, au cœur du pouvoir améri-
cain, chacun s’attend désormais à ce que le pire n’arrive en Europe. Or, le président
Roosevelt et ses conseillers proches savent pertinemment que l’US Army n’est
pas prête à entrer en guerre et la nation encore moins. L’idée consiste donc à ne
pas perdre de temps et à se préparer au mieux et de la manière la plus discrète
possible. Patton et d’autres officiers supérieurs sont chargés de jeter les bases
de l’Armored Force, une entité qui, enfin indépendante de l’Infanterie et de la
Cavalerie (ce qui n’était pas le cas du Tank Corps constitué lors de la Grande
Guerre), encadrera les unités blindées américaines. Ces hommes, parmi lesquels le
général Adna Chaffee qui sera le premier « patron » de l’Armored Force, ont tout à

faire car ils partent de zéro ou presque : développement
de nouveaux modèles de chars dont le M3 inspiré du
char B1bis français, structure des unités, organisation
de grandes manœuvres dans le Sud des États-Unis,
doctrines de combat, création de centres d’instruction,
dont un gigantesque dans le désert, à cheval entre la
Californie natale de Patton et l’Arizona, etc. Mais pour
notre homme, ce qui compte avant tout, c’est l’esprit
de corps. Pionnier dans son domaine, Patton redouble
de sévérité, notamment vis-à-vis de ses officiers aux-
quels il ne « passe » rien car devant montrer l’exemple.
C’est ce type de raisonnement qu’il lui fera dire en 1944,
en Lorraine, qu’il regrette le nombre peu élevé de pertes
au sein du corps des officiers, preuve selon lui de leur
manque de courage.

ENFIN L’HEURE DE GLOIRE!


En septembre 1939, la Seconde Guerre mondiale
éclate en Europe. Jour après jour, George suit le
développement du conflit à l’aide de vastes cartes
d’état-major punaisées sur les murs de son bureau.
Ses prédictions s’avèrent justes! Comme l’Alle-
mand Guderian, l’Anglais Liddell Hart et même ce
Français inconnu répondant au nom de Charles de
Gaulle, Patton croit que cette guerre sera mécanique
et que les offensives seront blindées. L’effondrement
de la Pologne en quelques semaines puis la tragique
campagne de France lui donnent totalement raison.
Notre homme est désormais persuadé que sa nation
ne tardera plus à entrer en guerre. Mais l’Amérique
est plongée dans le désarroi de ses contradictions et
Washington réagit avec la plus grande des inerties!

 Le 27 juin 1934, c'est
un George S. Patton
dans sa tenue d'apparat
et avec ses médailles
qui se présente à son
mariage. De cette union,
le couple Patton aura un
fils... prénommé George
S. Patton IV et qui servira
pendant la guerre de
Corée ainsi qu'au Vietnam
dans l'US Army. Il atteindra
le grade de Major General
à la fin de sa vie.
Patton Museum

 Photographié à son
bureau lors d'une de
ses affectations dans les
États-Unis de l'entre-deux-
guerres, Patton semble
se réjouir. La réalité est
bien différente : l'homme
ronge son frein et la vie
de caserne en temps
de paix n'est pas pour
lui. Patton Museum

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