Planète Cyclisme N°90 – Août-Septembre 2019

(Sean Pound) #1

ARRÊTS SUR IMAGES


Alaphilippe au top,
des champions au sol
Rendez-vous-clé après la première étape de montagne pyré-
néenne la veille et avant le Tourmalet le
lendemain, le chrono de Pau va mar-
quer les esprits. Julian Alaphilippe, non
content de conserver son maillot jaune à
Bagnères-de-Bigorre, va conforter son
leadership après un chrono surréaliste
durant lequel il aura dominé tous ses
adversaires, mais aussi remporté tous
les chronos intermédiaires. Ce Tour est vraiment dingo! Thomas est derrière, comme les autres. Mal-
heureusement, le tracé du jour fera des malheureux. Wout van Avert arrêtera sa course une large
plaie ouverte sur le bas du corps jusqu’à l’os et repartira en ambulance, alors Maximilian Schach-
mann terminera la course avec une fracture de la main gauche! Terrible... Et dire que le Tourma-
let arrive demain avant le Prat d’Albis!

Pinot mort de faim,
Bardet mort de soif
3 eweek-end de la course déjà. Julian Alaphilippe est un
surprenant et épatant leader au classement général. Thibaut Pinot, mort de
faim, a coché cette étape pour le plaisir et pour la gloire. Julian Alaphilippe,
lui, veut conserver encore son maillot. Mais la peur rôde. Le col du Soulor
arrive en entrée avant le plat principal de la course, le col du Tourmalet,
2 115 m. d’altitude et une montée sèche et rude de 19 km à 7,4 %! Le Tour
a rendez-vous avec un col mythique et des coureurs avec l’histoire. Leur his-
toire à la fois, comme celle-du cyclisme et de la course. La rage au corps
depuis la fameuse bordure, Pinot a coché cette étape et c’est la Groupama-
FDJ, avec un formidable duo Gaudu-Pinot, qui va faire le jeu devant tous les
favoris. Au terme d’une journée mytique, Pinot remporte sa 5evictoire de la
saison au sommet du Tourmalet. Après l’Alpe-d’Huez, le Franc-Comtois ac-
croche un nouveau col de légende à son histoire. Ou plutôt à sa légende!
Car ce Pinot-là est sur la voie de la légende. Un rapproché au général, il
montre surtout, que c’est le meilleur grimpeur du Tour. Le seul vainqueur
d’étapes français sur les trois Grand Tour rend fou son patron Marc Madiot
et ses adversaires, tous sauf Julian Alaphilippe, brillant 2eau sommet. Loin,
bien loin, Romain Bardet a connu ce jour le plus gros éclat de sa carrière sur
le Tour, 66eà 20’19’’... Panne de jambes pour les uns, reconfort dans la tête
pour d’autres, le cyclisme français brille comme jamais depuis bien longtemps sur ce Tour.

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Pinot en remet une couche
avant le repos, Yates aussi
Le Tour 2019 propose une 15eétape inédite et une montée sur un
chemin de transhumance de folie. Le “Prate d’Albisse”, comme le prononcent les lo-
caux avec un fort accent, est un nouveau rendez-vous important de cette fin de 2ese-
maine. Nouveau dimanche surchauffé sur la course, avec parfois du froid et de la
pluie. Et nouveau moment d’explication ou plutôt de remise à plat. Le top 10 à Paris se des-
sine et un drôle de top 7 aussi. Sept futurs concurrents pour la bataille alpestre et la victoire
finale. Une fois encore, Pinot fait le show! Alors que Simon Yates sauve son Giro catastro-
phique avec une deuxième victoire d’étape sur le Tour, après être entré dans l’histoire des
courses de trois semaines devenant lui aussi un vainqueur sur les trois Grand tour, le Fran-
çais, dans la forme de sa vie, en profite. Sans pouvoir rattraper Yates qui laisse tout le monde
derrière lui à au moins 30’’, il termine 2eet en profite pour reprendre du temps à tous les fa-
voris pour la victoire finale. Nouvelle remontée au général, 4eà 15’’ de Thomas, 2eà 1’50’’
d’Alaphilippe leader et devant surtout Bernal, Buchmann, Landa. La journée de repos va
faire du bien et permettre de plancher sur les stratégies pour une dernière semaine de folie.

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Fuglsang stoppe,
Quintana recule,
Ewan bisse

Le peloton se lance dans
sa dernière semaine de
course. Très fatigué par
15 étapes de très haut
niveau, les 164 coureurs
encore en course pen-
sent passer une journée tranquille. Mais c’est une jour-
née dans une France surchauffée qui va encore faire
mal. Si Caleb Ewan en profite pour remporter sa 2eétape
pour son premier Tour de France, la course va perdre un
favori, l’homme en forme de l’avant-Tour Jakob Fu-
glsang. Une chute peut tout changer, tout remettre en
cause. Equipe en forme, Astana perd tout en une se-
conde. Le vainqueur du Dauphiné ne finira pas la jour-
née. Sonné et au sol, il a fait peur à son staff arrêté à ses
côtés sur le bord de la route et à ses équipiers, avant que
tout le monde ne reparte tête basse. Ce 106eTour est im-
pitoyable. Manu Hubert (Arkea-Samsic), invité d’une
émission TV sur Eurosport, aura ces mots terribles en re-
gardant les images : « Notre métier de patron d’équipe
est compliqué à gérer. Quand j’entends sur Radio Tour
“chute de”, je me mets à la place des patrons de l’équipe
touchée. Notre métier est dur. On pense aux coureurs
qui perdent tout sur une chute, aux staffs, aux patrons
qui voient leurs stratégies et leurs espoirs anéantis. »
Autre histoire du jour, pris sur la chute, Quintana, pro-
bable futur Arkea, a perdu une minute sur les leaders au
général. Il ne gagnera pas le Tour et ne deviendra pas
le premier Colombien en jaune à Paris! Après Gap, les
Alpes décideront de l’issue finale de la course, sans lui.

16 EÉTAPE

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